Égalité hommes-femmes, violences conjugales : Isabelle Rome a répondu aux questions de Patrick Roger.
"La société demeure trop violente à l'égard des femmes"
Déjà plus de 30 féminicides depuis le début de l'année 2023. Une femme normalienne a été tuée il y a quelques jours de deux coups de couteau par son ex-mari, lui aussi normalien. "On voit bien que personne n'est épargné" souligne Isabelle Rome. "La société demeure trop violente à l'égard des femmes" déplore-t-elle. "80% des victimes des meurtres au sein du couple sont des femmes, et plus de 80% des victimes de violences sexuelles sont des femmes".
🔴🗣️@RomeIsabelle : "Chaque fois qu'une #femme est tuée, ça me rend malade. La société demeure trop violente à l'égard des femmes. 80% des victimes des meurtres au sein du couple sont des femmes, 80% des victimes de #violences sexuelles sont des femmes"
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"C'est pour ça qu'il faut aussi travailler sur la prévention en matière d'éducation, apprendre bien sûr l'éducation à la sexualité, c'est ce que nous faisons avec le ministre de l'Éducation nationale. Mais aussi en matière de prévention, le respect de soi, le respect de l'autre, l'apprentissage de la culture du consentement. Il faut considérer l'autre et pas seulement soi-même. Les criminels ne pensent qu'à eux, il faut accepter l'altérité".
"Il ne faut pas instrumentaliser ce sujet des violences conjugales"
Où en est la mise en place des pôles spécialisés dans les violences conjugales au sein des tribunaux ? "Deux parlementaires ont été saisis et vont remettre leur rapport fin mars" explique Isabelle Rome. "La Première ministre a souhaité que dans le plan que nous avons présenté le 8 mars deux mesures y figurent : la mise en place de pôles spécialisés dans les tribunaux et la création d'une ordonnance de protection immédiate dans les 24 heures. Dès que le rapport sera rendu, nous allons travailler avec le garde des Sceaux pour faire en sorte que ces pôles spécialisés se mettent en place".
🔴 Violences conjugales : quand les pôles spécialisés verront le jour dans les tribunaux ?
🗣️@RomeIsabelle "2 parlementaires doivent remettre un rapport fin mars. Dès qu'il sera rendu, nous travaillons avec le garde des Sceaux pour les mettre en place"
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Concernant les bracelets anti-rapprochement : "il y a les 1.000 bracelets anti-rapprochements qui avaient été annoncés lors du Grenelle des violences conjugales qui sont déployés, portés par des auteurs" affirme Isabelle Rome. "Comme il y a aussi près de 4.000 téléphones graves danger en circulation". "Il ne faut pas instrumentaliser ce sujet des violences conjugales, trop grave pour dire n'importe quoi". "Sur ce sujet travaillons ensemble, au-delà de tout clivage et de tout intérêt personnel. C'est l'intérêt des victimes que nous devons avoir comme seule ligne de mire".
"Pack nouveau départ" : "Il s'applique aussi si les femmes restent !"
La ministre déléguée tient à apporter une précision sur le "pack nouveau départ". "Je n'ai jamais dit qu'il s'appliquait seulement aux femmes lorsqu'elles veulent partir ! Le nouveau départ, ça veut dire un nouveau départ dans la vie. Ce dispositif qui va permettre d'accompagner matériellement des femmes qui décident de s'extraire d'une relation peut s'appliquer que la femme parte du domicile ou souhaite y rester et demande l'éviction de son conjoint". Mais "il ne faut pas oublier que dans certaines situations, elle n'a pas du tout envie de rester parce qu'elle se sent tellement en danger".
🔴Pack nouveau départ: la Ministre @RomeIsabelle répond à Luc Frémiot
🗣️"Je n'ai jamais dit que ce pack s'appliquait seulement aux femmes lorsqu'elles veulent partir. Il peut aussi s'appliquer aux femmes qui souhaitent rester au domicile et demander l'éviction de leur conjoint" pic.twitter.com/T5jhGhCwLd
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"Il faut trouver la solution la plus adaptée à chaque victime. Moi c'est ma boussole, rien d'autre". "Avec des solutions qui devraient être pérennes parce qu'on est souvent sur des solutions qui sont très ponctuelles, des solutions d'urgence. L'essentiel c'est de pouvoir bien les accompagner parce qu'une fois qu'une femme décide de parler, il ne faut plus la lâcher. Il faut l'accompagner, lui permettre de retourner à l'emploi. L'aider à se former, l'aider à garder ses enfants, à être accompagnés psychologiquement. À lui accorder une allocation si besoin, ou un hébergement d'urgence".
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