La rentrée scolaire en France, la polémique sur l'Allocation de rentrée scolaire, le possible retour l'ISF, l'abrogation de la réforme des retraites... Rodrigo Arenas a répondu aux questions de Jean-Marie Bordry.
La rentrée scolaire coûte de plus en plus cher en France pour les familles. Et comme chaque année, la polémique concernant l’utilisation de l’Allocation de Rentrée Scolaire (ARS) qui serait détournée par les parents ressort. Pour Rodrigo Arenas, député LFI de Paris, parent d’élève et ancien président de fédérations de parents d’élèves, continue de son côté de "prôner une école intégralement gratuite de la maternelle à l’Université". "C’est le modèle finlandais qui prend en charge, sur les deniers de la puissance publique, afin que ce ne soit pas une charge financière."
Rentrée scolaire : il faut donner "un droit commun à tous les enfants des écoles publiques"
"Les enfants ont droit d’aller à l’école parce que c’est ce que leur doit l’État." Concernant la polémique sur l’ARS, il rappelle que tous les enfants n’en bénéficient pas, l’ARS étant distribuée sur conditions de ressources. Et qu’on "ne s’achète pas des écrans plats, comme disait Jean-Michel Blanquer pour dénigrer ce coup de pouce pour les familles les plus en difficulté". Pour Rodrigo Arenas, aujourd’hui il faut donner "un droit commun à tous les enfants des écoles publiques, quels que soient les revenus des parents".
"Il y a des maires de droite ou du centre qui sont pour les fournitures gratuites"
Le nom du nouveau Premier ministre reste inconnu, Emmanuel Macron rencontrant les chefs de parti vendredi 23 août 2024. Lucie Castets, candidate NFP à Matignon, a déclaré dans une interview au Figaro ce 21 août 2024 que le NFP saura "trouver des accords". Mais d’un autre côté, Jean-Luc Mélenchon avait déclaré que seul le programme du NFP serait mis en œuvre. "C’est là-dessus qu’on a été élus", rappelle le député de Paris. Il souligne que le Nouveau Front Populaire a "une majorité" même si elle n’est pas absolue. L’école gratuite fait d’ailleurs partie des propositions mises en avant. La droite ne serait néanmoins pas d’accord. "Ce n’est pas exact", explique Rodrigo Arenas. "Il y a des maires de droite ou du centre qui sont, par exemple, pour les fournitures gratuites."
La suppression de l’ISF est une "absurdité économique", "une injustice sociale" et une décision "moralement condamnable"
Pour faire les réformes proposées par le NFP, il faut toutefois de l’argent, ce qui manque à la France. Gabriel Attal, Premier ministre démissionnaire, a même proposé de geler le budget de l’État pour 2025, ce qui conduirait, en réalité, à une baisse des dépenses et non une augmentation. "C’est pas qu’il n’y a plus d’argent", affirme le député LFI de Paris. Le problème est lié au fait que "la majorité d’Emmanuel Macron a fait le choix de dispenser une partie de la population, notamment celle qui est la plus aisée, de l’impôt". Emmanuel Macron a notamment supprimé l’Impôt de Solidarité sur la Fortune (ISF).
Et il y a aussi la question des "superprofits, Bruno Le Maire disait qu’ils n’existaient pas et maintenant tout le monde a vu que c’était une réalité".
Il donne un exemple précis : "si on augmente de 12 % la taxe sur le patrimoine des 500 fortunes les plus riches de France, qui ne seront pas sur la paille, ça finance l’intégralité du programme du NFP".
Les mesures, plutôt très à gauche, risquent de se heurter aux députés macronistes et républicains. "Je ne suis pas convaincu, au regard des discussions qu’on a dans l’hémicycle depuis deux ans, que l’impôt sur la fortune soit dégagé d’un revers de main." Rodrigo Arenas assure que de nombreux députés "de tous bords" jugent la suppression de l’ISF comme une "absurdité économique", "une injustice sociale" et une décision "moralement condamnable".
Abrogation de la réforme des retraites : "vous avez une extrême majorité des Françaises et des Français qui sont opposés à cette réforme"
Si Lucie Castets est nommée à Matignon, elle a assuré que sa première mesure serait l’abrogation de la réforme des retraites d’Emmanuel Macron, votée contre l’avis du peuple et adoptée par 49.3. Mais le NFP aura un problème : pour la faire passer, l’abrogation devra être soutenue par les députés du Rassemblement national. "Pas forcément", assure le député LFI de Paris qui affirme que des députés macronistes sont favorables à l’abrogation de la réforme des retraites. Ils ne seraient toutefois pas suffisants.
Pour éviter un soutien du RN, Rodrigo Arenas explique qu’il est possible de faire un référendum. "Il me semble que quand vous avez une extrême majorité des Françaises et des Français qui sont opposés à cette réforme, de revenir vers le peuple ça me paraît une bonne chose."
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