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"Le budget est très imparfait mais nous le voterons", affirme Philippe Juvin

Par Aurélie Giraud

Philippe Juvin, député LR des Hauts-de-Seine et chef du service des Urgences de l’hôpital Pompidou, était “L’invité politique” sur Sud Radio.

Philippe Juvin budget
Philippe Juvin, interviewé par Jean-Jacques Bourdin sur Sud Radio, le 3 février 2025, dans “L’invité politique”.

Budget, motion de censure, AME, antivax, sentiment de submersion migratoire : Philippe Juvin a répondu aux questions de Jean-Jacques Bourdin.

"Nous voterons ce budget, même imparfait"

Philippe Juvin était membre de la Commission mixte paritaire (CMP) qui a écrit le texte budgétaire qui arrive à l'Assemblée nationale lundi 3 février. Le Premier ministre, François Bayrou, a décidé d'utiliser le 49-3 pour l'adoption du budget. Certains parlent encore une fois de geste antidémocratique. "C'est un outil prévu dans la Constitution, utile quand il n'y a pas de majorité absolue", estime le député. Le gouvernement peut-il tomber mercredi ? "Je n'ai pas de boule de cristal mais je ne le crois pas", déclare Philippe Juvin. Pour lui, "le RN ne prendra pas la responsabilité de faire tomber le gouvernement, les socialistes non plus".

Le budget prévoit 50 milliards d'économies. 30 milliards de dépenses en moins et 20 milliards de recettes en plus. "On a surtout plus de dépenses en moins que de recettes en plus. C'est un des éléments clés que nous avions voulu imposer, nous les Républicains, comme condition". Sur le fond, "c'est un texte très imparfait", reconnaît Philippe Juvin. Mais "le pire, ce serait de ne pas avoir de budget. Donc nous voterons ce budget, même imparfait, parce que la France ne peut pas se permettre d'être un pays sans budget".

"Avec ce budget, on écope !"

La gauche parle de budget d'austérité. "Non, ce n'est pas un budget d'austérité. C'est un budget de pays qui n'a plus de marge de manœuvre, affirme Philippe Juvin. "Et c'est ma préoccupation. On aura un déficit budgétaire qui est très élevé, qui sera le plus élevé de toute la zone euro. Et malgré cela, nous n'avons plus de marge de manœuvre, s'il y a un pépin, par exemple".

"Avec ce budget, on écope ! Mais je préfère écoper plutôt que le bateau coule", explique Philippe Juvin. Mais pendant ce temps, le trou s'agrandit et on risque de chavirer, souligne Jean-Jacques Bourdin. "L'alternative qui nous était proposée et celle de la motion de censure, c'est pas de boucher les trous, c'est de ne pas avoir de budget". "C'est la définition entre le possible et le souhaitable. Le souhaitable, c'est qu'il n'y ait plus de trou et que le budget soit à l'équilibre. Mais le possible, c'est entre pas de budget ou un budget imparfait. Il vaut mieux ça que rien".

"Comment peut-on être soignant et antivax ?"

L'épidémie de grippe sévit "très gravement et fortement. C'est une épidémie qui est beaucoup plus sévère que celle de ces dernières années avec une mortalité qui est probablement deux fois supérieure", précise Philippe Juvin. Pour le médecin, "on ne sortira pas des épidémies de grippe si on n'a pas de vaccination qui soit large. Il faut vacciner de façon obligatoire les personnels soignants", affirme-t-il. "L'hôpital devient un endroit où il est quasiment certain d'attraper la grippe. Puisque la majorité des personnels soignants ne sont pas vaccinés".

"Nous devons aussi nous poser la question de savoir pourquoi des soignants sont antivax ? Pourquoi il y a des soignants qui ne veulent pas se faire vacciner ? C'est quand même assez fou !", fustige Philippe Juvin. "C'est un peu comme si à l'agence spatiale européenne, on embauche des gens qui pensent que la Terre est plate". "Loin d'avoir tiré des leçons du Covid, on apprend que le ministre de la Santé américain est un anti-vax. C'est incompréhensible et c'est inquiétant pour l'état de la science aussi".

"L'immigration aujourd'hui, c'est une immigration illégale, qui vient pour des raisons sociales"

Philippe Juvin affirme ne pas avoir été choqué par l'expression de "sentiment de submersion migratoire" évoqué par le Premier ministre. Pour le député, "la question de l'immigration illégale est une question clé. C'est comme si vous donniez une prime à celui qui rentre sur le territoire, qui est quasiment certain de se faire régulariser". "La circulaire Retailleau a eu cette vertu de dire que quand vous êtes illégal sur le territoire, vous n'avez pas de droit à la régularisation automatique". "Nous sommes un État de droit, qui doit lui-même définir les conditions de vie sur son territoire".

Par ailleurs, Philippe Juvin "croit à la nécessité d'une immigration régulée. Il faut que l'immigration reste légale. Les pires ennemis des immigrés légaux, c'est ceux qui ne veulent aucun contrôle. Pour que l'immigration légale puisse continuer à fonctionner, il ne faut pas qu'il y ait d'immigration illégale". "L'immigration aujourd'hui, c'est une immigration, malheureusement, illégale, qui vient pour des raisons sociales la plupart du temps pour bénéficier d'un système généreux. C'est à nous de le réguler".

Retrouvez "L’invité politique" chaque jour à 8h30 dans le Grand Matin Sud Radio avec Jean-Jacques Bourdin

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