L'explusion annulée de l'influenceur Doualem, la lutte contre le narcotrafic, la justice des jeunes... Michaël Delafosse a répondu aux questions de Jean-Jacques Bourdin.
Expulsion de l'influenceur Doualem annulée par la justice : "Ce serait bien qu’il y ait appel"
L’influenceur algérien Doualem, Boualem Naman de son vrai nom, a eu des propos incitant à la haine. Michaël Delafosse, maire socialiste de Montpellier, a donc saisi le procureur via l’article 40 du Code de procédure pénale. "Sur TikTok, réseau social malheureusement très fréquenté par les jeunes, celui-ci appelait à la torture, à la haine de l’autre. Ce qui est un délit d’un point de vue pénal." Interpellé, Doualem a fait l’objet d’une expulsion demandée par le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau. Mais l’Algérie "ne l’a pas accueilli", explique le maire de Montpellier. "Moi j’ai soutenu cette procédure pour une raison simple : c’est que la France est un pays d’hospitalité, elle sait accueillir, mais il faut respecter les règles."
L’affaire s’est toutefois terminée défavorablement pour l’élu et le ministre : "le tribunal administratif a cassé cette procédure" d’expulsion. "Ce serait bien qu’il y ait appel", explique Michaël Delafosse qui soutient Bruno Retailleau "sur ce point", soit l’expulsion. Malgré tout, "le pire aurait été de ne rien faire", estime le maire socialiste.
"Il se trouve que j’en ai fait un autre d’article 40. Contre quelqu’un qui nie ou qui minimise l’existence de la Shoah." Le maire ne donne pas son identité mais assure qu’il sera "convoqué devant la justice" et devra "rendre des comptes".
"Je pense qu’aujourd’hui la priorité d’action publique, c’est la lutte contre le narcotrafic"
Très engagé dans la lutte contre le narcotrafic, Michaël Delafosse veut s’attaquer aux revenus des narcotrafiquants en luttant contre le blanchiment d’argent réalisé dans certains commerces, en particulier les supérettes ouvertes la nuit. "Dans les villes de France, on voit un phénomène apparaître qui est la multiplication des épiceries de nuit", souligne le maire socialiste. "Ces commerces deviennent des commerces de façade, et sont des vitrines du blanchiment." Pour lui, cette multiplication "révèle l’ampleur du narcotrafic". "On ne peut pas laisser passer. On ne peut pas laisser dire le commerce à la liberté d’installation." Il demande donc que les prérogatives du maire soient étendues et qu’il puisse avoir un droit de regard sur les installations de commerce dans sa ville. Ces épiceries de nuit "pourrissent la vie des habitants, des quartiers". La multiplication de ces commerces remet en cause "l’idée même de la ville et du lien social", estime Michaël Delafosse.
Le maire de Montpellier rappelle que le narcotrafic représente "5 milliards d’euros d’argent sale" chaque année. Un "enrichissement scandaleux", souligne le maire, "qui aujourd’hui vient bouleverser notre société, menace la cohésion de la société, vient capter des jeunes qui devraient être à l’école", s’indigne celui qui est également professeur au collège. "Il faut aujourd’hui lutter contre ce narcotrafic". "Je pense qu’aujourd’hui la priorité d’action publique, c’est la lutte contre le narcotrafic"
Justice des mineurs : "Il doit y avoir une fermeté : tout délit appelle une sanction"
La violence entre les mineurs et perpétrée par les mineurs est de nouveau sur le devant de la scène après la mort d’Élias, 14 ans, tué pour un téléphone portable à Paris. En 2024, c’était Samara qui était ruée de coups, à Montpellier. "Ce qui est très inquiétant aujourd’hui, c’est de voir la violence qui touche les mineurs" alors qu’ils devraient "être à l’école". Michaël Delafosse ne manque pas de critiquer le gouvernement : "j’ai été très choqué que fin août on supprime par exemple 500 postes de la PJJ (Protection Judiciaire de la Jeunesse)".
La question d’une comparution immédiate des mineurs se fraie un chemin auprès des parlementaires. "Il faut des sanctions et de la responsabilisation des parents", confirme Michaël Delafosse.
Toutefois, il demande un accompagnement pour les jeunes, en particulier ceux qui tombent dans le narcotrafic. "Aujourd’hui, ce qui me paraît important, c’est de ne laisser aucun enfant basculer dans ce contre-modèle" de la délinquance. "Il doit y avoir une fermeté : tout délit appelle une sanction". Mais, dans le cas des mineurs, "cette sanction doit aussi être une réponse éducative".
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