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Le Sénat rejette la hausse de la taxe sur l'électricité. "Ce n'est pas un revers pour le gouvernement" affirme Agnès Pannier-Runacher

Par Aurélie Giraud

Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique, de l'Énergie, du Climat et de la Prévention des risques, était “L’invitée politique” sur Sud Radio.

Agnès Pannier-Runacher électricité
Agnès Pannier-Runacher, interviewée par Jean-Jacques Bourdin sur Sud Radio, le 27 novembre 2024, dans “L’invité politique”.

Taxes sur l'électricité et le gaz, situation politique en France, risque de motion de censure : Agnès Pannier-Runacher a répondu aux questions de Jean-Jacques Bourdin.

Taxe sur l'électricité : "Le rejet de l'augmentation n'est pas un revers pour le gouvernement"

Le Sénat, qui soutient majoritairement Michel Barnier, s'est opposé mardi 26 novembre à la hausse de la taxe sur l'électricité. Est-ce un revers pour le gouvernement ? "Ce n'est pas un revers pour le gouvernement" affirme Agnès Pannier-Runacher. "Le Sénat n'a pas refusé l'augmentation de la taxe sur l'électricité, mais il n'a pas voté l'augmentation au delà du niveau d'avant-crise" précise la ministre. "Il n'a pas voté l'article qui donnait la faculté au gouvernement d'aller au delà". "Le Sénat a voté une augmentation de 3 milliards d'euros sur l'augmentation prévue de 6 milliards d'euros".

En revanche, le Sénat a augmenté la taxe sur le gaz. "Il finance par une petite augmentation de la taxe sur le gaz une partie de ce qu'aurait dû rapporter l'augmentation de la taxe sur l'électricité" explique Agnès Pannier-Runacher. Mais selon elle, "le chiffrage d'1,2 milliard est probablement un petit peu surévalué". "Ça correspond d'ailleurs à un débat que nous avions eu, y compris au sein du gouvernement, comme étant une possibilité".

Motion de censure : "Le risque majeur, c'est la défiance des marchés"

Les aides à l'achat de véhicules électriques passeront de 7.000 à 4.000 euros pour les ménages les plus modestes. "On doit faire des efforts budgétaires pour tous les périmètres ministériels" explique Agnès Pannier-Runacher. "Nous faisons en sorte de mettre l'argent là où il a le plus d'impact. Nous faisons des efforts budgétaires, pas parce que ça nous fait plaisir mais parce que si nous voulons continuer à emprunter de l'argent pour financer notre dette, il faut que la qualité de notre budget soit suffisante pour pouvoir continuer à emprunter".

"Sinon, on va payer plus d'intérêts et notre taux d'intérêt ne cesse d'augmenter" alerte la ministre. "Aujourd'hui, nous avons un taux d'intérêt qui est grosso modo celui de la Grèce. La qualité de notre signature, de la confiance que les prêteurs font à la France, s'est dégradée". Selon Agnès Pannier-Runacher, "le risque majeur est la défiance des marchés". "Ils nous demandent beaucoup plus d'argent pour accepter de nous prêter. C'est déjà arrivé en Italie, en Espagne, en Grèce". "Nous ne sommes pas dans la situation de la Grèce" tient à rassurer la ministre. "Mais si nous voulons continuer à payer des intérêts limités, nous devons faire preuve de sérieux sur nos finances publiques".

Néonicotinoïdes : "Contrairement à Annie Genevard, je suis contre"

Les pesticides autorisés en Europe, comme l'acétamipride, doivent-ils l'être également en France ? "Ce produit est utilisé pour tuer les pucerons qui attaquent les cultures" rappelle Agnès Pannier-Runacher. "Mais il tue aussi les abeilles et les pollinisateurs. Ce produit est soupçonné d'avoir un effet de perturbateur endocrinien et d'être un neurotoxique du développement. Il peut aussi se retrouver dans l'eau potable, par infiltration".

"Donc c'est évidemment un sujet de santé qui n'est pas à prendre à la légère". "À titre personnel", Agnès Pannier-Runacher est "contre la réintroduction des néonicotinoïdes", contrairement à la ministre de l'Agriculture Annie Genevard. "Nous avons deux positions personnelles opposées. Et c'est à ça que sert un gouvernement et un arbitrage interministériel, c'est à avoir une position finale".

"Je mets en place l'expérimentation d'un affichage environnemental sur les textiles"

L'industrie textile est responsable de 8% des émissions de gaz à effet de serre à l'échelle mondiale. Faut-il la réguler ? "Moi, j'agis surtout" affirme Agnès Pannier-Runacher. La ministre annonce la mise en place d'une "expérimentation d'un affichage environnemental sur les textiles. Pour que le consommateur sache quel est le score environnemental de chaque article".

"C'est un peu la même idée que pour le logement ou le nutriscore". "Les consommateurs veulent de l'information. Ils veulent savoir si un vêtement est polluant ou n'est pas polluant". "Ça s'appelle le coût environnemental". "C'est un score, plus il est élevé, plus l'impact environnemental est important". "Mais c'est aussi parce que beaucoup de vêtements sont en matière synthétique. Le fait que ça relâche des microplastiques qu'on retrouve ensuite dans l'eau potable et dans la mer".

Retrouvez "L’invité politique" chaque jour à 8h30 dans le Grand Matin Sud Radio avec Jean-Jacques Bourdin

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