Les États-Unis de Donald Trump, guerre en Ukraine, dissuasion nucléaire : Roland Lescure Ensemble pour la République a répondu aux questions de Jean-Jacques Bourdin.
"La moitié des médias américains aujourd'hui sont littéralement vendus à Trump"
D'après un sondage pour plusieurs journaux européens, 59% des Français, 59% des Allemands et 56% des Britanniques qualifient Donald Trump de dictateur. "Donald Trump a été élu démocratiquement et bien élu, il ne faut pas l'oublier" reconnaît Roland Lescure. "Hitler aussi en son temps" souligne-t-il. Il s'interroge sur "la manière dont il va faire évoluer les institutions américaines". Donald Trump "a passé des centaines de décrets illégaux". "S'il passe outre ces décisions de justice et les impose quoi qu'il arrive, ça va commencer à ressembler à des tendances autocratiques, dictatoriales".
"Pour l'instant, on n'en est pas là, il dit tout et son contraire. Il fait beaucoup de choses et la démocratie américaine, ces institutions, résistent". "Il y a moins de résistance qu'il y en avait dans son premier mandat" affirme Roland Lescure. "Les médias aujourd'hui, il y en a la moitié qui sont littéralement vendus à Donald Trump" dénonce le député. "Il y a des tendances autocratiques et il faut être extrêmement ferme face à ça". "Ce qui nous rassemble en Europe, c'est des valeurs dont on doit être le porteur". "On ne doit pas juste être la ligne Maginot qui défend les valeurs démocratiques et qui se fait contourner par tous les GAFAM qui nous imposent un discours extrêmement délétère aujourd'hui. Il faut qu'on résiste".
Donald Trump est-il un dictateur ? "Trump a été bien élu, comme Hitler en son temps. Pour l'instant, il dit tout et son contraire, les médias sont vendus à Trump... Il y a des tendances autocratiques" déclare Roland Lescure pic.twitter.com/jnkbjHtyE5
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"Les États-Unis ne sont plus tout à fait notre allié, mais ce n'est pas encore un adversaire"
Les États-Unis sont-ils toujours notre allié ? Selon Roland Lescure, "Les États-Unis ne sont plus tout à fait notre allié, mais ce n'est pas encore un adversaire". "On est un peu dans un entre-deux". Emmanuel Macron a désigné la Russie comme un "adversaire". Il n'a pas employé le mot "ennemi". "C'est un adversaire, c'est une menace" confirme le député. Il dénonce "les journaux qui déforment ses propos pour faire peur aux Français et donner l'impression qu'aujourd'hui le président a un agenda de politique personnel". Pour lui "le président est là pour représenter la France et franchement, il le fait bien".
"Les États-Unis ne sont plus tout à fait nos alliés, mais ce n'est pas encore un adversaire" selon Roland Lescure pic.twitter.com/F2vfITKuy8
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En désignant la Russie comme adversaire, Emmanuel Macron ne nourrit-il pas la peur ? "Il ne faut pas être effrayé, mais il ne faut pas être aveugle non plus. Aujourd'hui, moi je suis inquiet" affirme Roland Lescure. "Il faut être réaliste, la situation aujourd'hui est inquiétante". Mais "face à l'inquiétude, on réagit, alors que face à la peur, on a en général tendance à se cacher. Donc il faut faire attention au maniement de ces émotions que certains manient d'ailleurs pour rassembler contre le président, plutôt que rassembler derrière la France".
Ukraine : "Des journaux déforment les propos du président pour faire peur" lance Roland Lescure pic.twitter.com/rDCal5IHSH
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La France doit garder le bouton nucléaire : "ça n'est remis en cause par personne !"
Le futur chancelier allemand Friedrich Merz répète qu'il est ouvert à l'élargissement par la France de son bouclier nucléaire en Europe. "J'entends ici ou là qu'on va partager le fameux bouton rouge avec les Allemands qui vont nous tenir la main pendant qu'on appuiera. Mais ce n'est pas ça le sujet !" estime Roland Lescure. "On a là des alliés, des amis, les Allemands, qui sont en première ligne derrière les Polonais face à l'adversaire russe, face à la menace russe. Et on doit être capable de dire, comme on le dit depuis 50 ans, si vous êtes attaqué, on vous défendra. Quitte à faire preuve de dissuasion sur la partie nucléaire".
La France doit garder absolument le bouton nucléaire. "Ça n'est remis en cause par personne !" confirme Roland Lescure. "Mais dire que les Allemands, les Polonais, les Lettons doivent être seuls et que nous, on va garder notre ligne Maginot entre Français, ça serait ridicule". "On est un marché commun, on a un Parlement européen commun, on a un destin commun. Et il faut qu'ensemble, on soit capable de se défendre en commun. Et de porter ces valeurs dont on est un peu les seuls porteurs de ce qu'on avait en commun avec l'Amérique depuis 250 ans".
Dissuasion nucléaire : "Personne ne remet en cause le partage du bouton nucléaire" assure Roland Lescure pic.twitter.com/XwR3mYurUh
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