Réforme des retraites, sécheresse en Provence, inflation, avenir de la droite avec Les Républicains : Renaud Muselier a répondu aux questions de Patrick Roger.
"Les Républicains sont coupés en deux"
La réforme des retraites est désormais discutée au Sénat, tenu par la majorité Les Républicains. Certains observateurs misent sur des débats plus apaisés qu'à l'Assemblée nationale. "On ne peut pas dire qu'ils ont laissé une trace positive", juge Renaud Muselier. L'ancien chef de file des Républicains à Marseille voit son "ex-famille politique" être "coupée en deux". D'un côté un LR du Sénat, piloté par Gérard Larcher, "un LR de gouvernement, de responsabilité, de dialogue parlementaire", de l'autre un groupe LR à l'Assemblée nationale "qui a montré les limites de l'exercice, où ils se battent entre eux", décrit le président de la région Sud.
La faute, selon lui, à un "problème de ligne directrice" pour Les Républicains. Le renouvellement de la direction du parti, en décembre dernier, n'a pas réglé le problème. "Ciotti, comme tous les autres députés LR, ont été élus à l'Assemblée en disant 'Non à Macron', et dès qu'il est élu, il est obligé de voter pour une loi de Macron, qu'il a lui-même suscité et porté", sourit le rival du patron des Républicains.
"LR aurait dû faire un pacte de gouvernement"
Une "incohérence" dans le positionnement politique de son ancien parti, de nouveau fragilisé depuis la sanction infligée à Aurélien Pradié, trop critique envers la réforme des retraites. Un accord avait été discuté entre Élisabeth Borne et Éric Ciotti pour le soutien des Républicains lors du vote du texte au Parlement. "Drôle de deal pour un chef, puisqu'il n'a pas été respecté par ses équipes et ses troupes", s'amuse le président de région.
Désormais chez Renaissance, Renaud Muselier estime que "Les Républicains ont raté tous les virages politiques". Parmi eux, l'un "très important", à la sortie des dernières élections législatives, alors qu'Emmanuel Macron perdait sa majorité absolue. "J'aurai trouvé normal qu'ils fassent un pacte de gouvernement en demandant des ministères régaliens, pour faire passer la réforme des retraites et voter le budget", explique Renaud Muselier. Désormais son ancien parti semble noyé entre les imposants groupes de la majorité présidentielle et du Rassemblement national. "Pas de chef, pas de ligne, pas de cap", estime l'ancien député européen.
"La sécheresse dans le Sud, ce n'est pas nouveau"
Alors que le président de la République a appelé à un plan de "sobriété" sur l'eau, samedi 25 février au salon de l'Agriculture, Renaud Muselier souhaite créer un plan "Or bleu". "L'inquiétude augmente mais la sécheresse dans le Sud, ce n'est pas nouveau", sourit le président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, qui se réfère aux aqueducs romains, au réservoir de la Sainte-Croix et même à "Manon des sources" de Marcel Pagnol. "800.000 euros ont été débloqués" pour organiser la distribution de l'eau non-potable à destination des agriculteurs.
Renaud Muselier souhaite innover en prenant exemple sur d'autres pays. "Les Espagnols traitent 25% des eaux usées, les remettent dans le circuit après décontamination et traitement. En Israël, 80% des eaux sont retraitées et réinjectées dans le circuit. En France, c'est 0,5%", constate-t-il. La région PACA souhaite utiliser les eaux usées pour "les piscines, laver les voitures ou les entreprises", annonce l'ancien premier adjoint au maire de Marseille.
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