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"LFI nourrit l'antisémitisme" affirme Prisca Thevenot

Par Aurélie Giraud

Prisca Thevenot, députée Ensemble Pour la République des Hauts-de-Seine, était “L’invitée politique” sur Sud Radio.

Prisca Thevenot LFI
Prisca Thevenot, interviewée par Jean-Jacques Bourdin sur Sud Radio, le 24 mars 2025, dans “L’invité politique”.

Antisémitisme, antisionisme, racisme, position de LFI, réforme des retraites, présidentielle 2027 : Prisca Thevenot a répondu aux questions de Jean-Jacques Bourdin.

"La France Insoumise nourrit l’antisémitisme aujourd’hui en France"

Au lendemain de l’agression antisémite du rabbin d’Orléans, survenue devant son fils de 9 ans, qui aujourd’hui dans notre pays nourrit l’antisémitisme ? interroge Jean-Jacques Bourdin. Sans hésiter, Prisca Thevenot répond qu'il s'agit de "La France Insoumise". Elle dénonce une posture hypocrite : "Ils font mine de mener des combats antiracistes (...) L’antiracisme ne doit pas être un prétexte pour être le terreau de l’antisémitisme".

Pour la députée, le problème est structurel. Elle dénonce une instrumentalisation politique. "Quand Jean-Luc Mélenchon nous dit que l'antisémitisme est résiduel alors que les actes explosent, ou qu’une députée se dit heurtée par la photo d’un bébé otage, on ne peut plus se taire". Prisca Thevenot appelle à une prise de conscience collective. "Au lendemain du 7 octobre, Jean-Luc Mélenchon nous explique alors qu'il y a une recrudescence de + 1.000% d'actes antisémites, lui nous dit 'l'antisémitisme est résiduel'''. "On doit dire stop, ça suffit".

"L’antisionisme est une forme d’antisémitisme (...) Il faut changer la loi"

Prisca Thevenot va plus loin dans la caractérisation des nouvelles formes d’antisémitisme. Selon elle, "l’antisionisme est une forme d’antisémitisme". Elle soutient ainsi l’idée de faire évoluer le cadre législatif. "Oui, je pense que oui", répond-elle à la question d’intégrer cette notion dans la loi. "On ne peut plus ignorer que l’antisionisme sert parfois de masque à l’antisémitisme".

La députée rappelle son engagement dans une tribune transpartisane cosignée avec d’autres parlementaires. Elle regrette également que ses déplacements en Israël soient utilisés comme reproche, soulignant "un mélange des genres" qui "n'a lieu que quand il s'agit d’Israël". Une stigmatisation qu’elle juge inquiétante. "Est-ce qu’on reproche à des députés d’aller aux États-Unis, au prétexte qu’ils soutiendraient Trump ?"

"Jean-Luc Mélenchon ne peut plus dire qu’il représente la République"

Jean-Luc Mélenchon est-il encore républicain ? Prisca Thevenot répond sans détour : "Il ne peut plus dire qu’il est quelqu’un qui représente notre République française". Elle reproche au leader de LFI de "nier le danger en disant que l'antisémitisme est résiduel", et de "mettre en danger une partie de notre population".

Prisca Thevenot appelle à "une parole politique unanime et claire sur l’antisémitisme", déplorant une situation où "ce n’est pas le cas". Elle salue l’action des forces de l’ordre, mais regrette que la réponse politique soit insuffisante. "On ne peut pas attendre la loi pour agir".

"J’ai été menacée de mort, ainsi que mes enfants"

Prisca Thevenot confirme avoir été directement ciblée. "J’ai été menacée de mort, ainsi que mes enfants, et j’ai déposé plainte", affirme-t-elle. La députée dénonce le climat de haine et les intimidations qu’elle subit, notamment lorsqu’elle prend la parole sur ces sujets sensibles. "Une fois cette interview passée, je vais recevoir des flots d’insultes", anticipe-t-elle, dénonçant une perte de liberté d’expression sur des sujets essentiels.

Pour Prisca Thevenot, la violence verbale et les menaces sapent la démocratie. "Notre pays est ainsi fait qu’on a le droit de s’opposer", rappelle-t-elle, soulignant la différence entre adversaire politique et ennemi. Cette atmosphère pesante contribue, selon elle, à une perte de repères républicains.

"Les deux partis, LFI et RN, repartent sur l’imaginaire du juif traqué"

Prisca Thevenot ne ménage pas non plus le Rassemblement National (RN), malgré les discours récents du parti de Jordan Bardella sur la protection de la communauté juive. "Sur ça, LFI et le RN, pas de jaloux", ironise-t-elle. Selon la députée, "les deux sont repartis sur l’imaginaire fantasmé du juif traqué, du juif caché", fustigeant "une instrumentalisation politique de la peur".

Elle dénonce une surenchère verbale de part et d'autre. "Le RN nous dit : nous sommes le rempart. LFI nous dit : ils peuvent se cacher chez nous. De quoi parle-t-on ?", interroge-t-elle. Pour Prisca Thevenot, seule la République est garante de la liberté et de la sécurité de tous. "Les juifs n’ont plus à se sentir menacés ou agressés dans notre pays", affirme-t-elle avec force.

"Arrêtons de mentir aux Français : on ne peut pas abroger la réforme des retraites"

Interrogée sur la réforme des retraites, Prisca Thevenot tranche dans le débat en cours. "Arrêtons de mentir aux Français : on ne peut pas abroger la réforme des retraites". Elle évoque les contraintes démographiques et budgétaires qui rendent impossible un retour en arrière, et appelle à une parole de vérité. "On doit arrêter de faire croire que c’est possible".

Concernant l’abattement fiscal de 10% dont bénéficient certains retraités, elle estime que "le sujet peut être regardé, doit être débattu". Elle invite à ne pas agiter des promesses électorales déconnectées de la réalité des finances publiques.

"Seul Gabriel Attal agit pour maintenant !"

Face à la multiplication des candidatures à l’élection présidentielle de 2027, Prisca Thevenot appelle à se recentrer sur le présent. "Chaque jour, il y a une nouvelle candidature… Mais est-ce qu’on pourrait avoir un candidat pour agir maintenant ?". Pour elle, "le seul que je vois effectivement agir, c’est Gabriel Attal".

Elle défend par ailleurs François Bayrou, un Premier ministre engagé sur le logement, les mineurs isolés et la lutte contre le narcotrafic. "On est la seule famille politique à encore agir", insiste-t-elle, critiquant une opposition tournée uniquement vers les échéances futures. "La pire erreur serait d’être obnubilés par 2027 et de lever les mains aujourd’hui", prévient-elle.

Retrouvez "L’invité politique" chaque jour à 8h30 dans le Grand Matin Sud Radio avec Jean-Jacques Bourdin

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