La loi immigration, la possible motion de rejet, le possible 49.3... Olivier Marleix a répondu aux questions de Jean-Jacques Bourdin.
Motion de rejet sur la loi immigration : "C’est une question qu’on se pose"
La loi sur l’immigration va être débattue à l’Assemblée nationale dès lundi 11 décembre 2023. Mais le texte ne convainc pas tous les camps politiques, loin de là. Les écologistes, notamment, vont défendre une motion préalable de rejet du texte, ce qui conduirait, si elle est adoptée, à faire fi des débats à l’Assemblée nationale et de reprendre la navette parlementaire après le vote du Sénat. Olivier Marleix, président du groupe LR à l’Assemblée, ne dit pas si son groupe va voter cette motion. "C’est une question qu’on se pose", explique-t-il.
"C’est une solution assez tentante de notre part", souligne-t-il bien que les raisons du rejet soient très différentes entre les écologistes et Les Républicains. Ce qui semble gêner un peu Olivier Marleix. Néanmoins, l’idée de "repartir sur la base du texte du Sénat" serait "plus intéressant" pour Les Républicains, qui sont majoritaires au Sénat.
Loi immigration : "C’est assez tentant de voter la motion de rejet lundi. C’est une hypothèse", @oliviermarleix (@lesRepublicains) pic.twitter.com/akciKj07Jm
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Loi immigration : sans changement, "nous voterons évidemment contre"
Si cette motion de rejet n’est pas adoptée, le texte sera donc débattu à l’Assemblée nationale. Et Olivier Marleix ne laisse pas place au doute. "Tel qu’il est sorti de la Commission des Lois, aujourd’hui, je pense que nous voterons évidemment contre." Les députés Les Républicains sont notamment contre les "régularisations massives que permettra ce texte", soit l’article 3 de la proposition de loi. Selon Olivier Marleix, "c’est plusieurs centaines de milliers de sans papiers qui seraient régularisés dans notre pays".
La proposition de loi prévoit, jusqu’en 2028, la possibilité pour un étranger en situation irrégulière qui travaille de demander sa régularisation sans avoir l’autorisation de son employeur. Mais Olivier Marleix précise que cette régularisation serait quasiment automatique dès lors qu’une personne est depuis au moins 3 ans sur le territoire français et a travaillé pendant au moins huit mois dans un métier en tension.
Ne pas les régulariser conduirait à les laisser travailler dans la clandestinité. Mais Olivier Marleix refuse de répondre à cette problématique. D’ailleurs, aux personnes en situation irrégulière qu’il reçoit dans sa permanence, il leur dit "je suis désolé, je ne peux rien faire pour vous". Les jeunes clandestins sont, selon Olivier Marleix, "objectivement, les seuls qu’on peut reconduire à la frontière sans que ce soit un drame familial". Il confirme à Jean-Jacques Bourdin que "l’objectif" est l’expulsion de tous les sans-papiers, même s’ils ont un travail.
.@oliviermarleix : "Il faut expulser les travailleurs clandestins. Les clandestins sans attaches familiales doivent être reconduits à la frontière" pic.twitter.com/hbFErVIzMc
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"La Première ministre s’est engagée à ne plus utiliser le 49.3 en-dehors des textes budgétaires"
Le gouvernement pourrait, pour faire passer son texte, utiliser une nouvelle fois le 49.3. Quant à savoir si les LR pourraient déposer une motion de censure, Olivier Marleix ne s’avance pas. Mais il tient à rappeler à la Première ministre que le seul sujet sur lequel les LR seront intransigeants est "la question de l’immigration". "Le sujet est trop grave, les Français ne supporteraient pas qu’on fasse semblant."
Néanmoins, cette possibilité d’un 49.3 pourrait ne pas devenir réalité. "La Première ministre s’est engagée à ne plus utiliser le 49.3 en-dehors des textes budgétaires", rappelle Olivier Marleix. Quant à Gérald Darmanin, selon le président du groupe LR à l’Assemblée nationale, il "pense qu’il aura une majorité et refuse la perspective d’utiliser le 49.3". "Donc moi, je leur dis : chiche ! Banco ! Allons au vote ! Prenons nos responsabilités."
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Accords de 1968 avec l'Algérie : "C’est un accord d’un autre âge"
Le parti Les Républicains, ainsi que l’ancien Premier ministre Édouard Philippe, se sont attirés les foudres du gouvernement après avoir exprimé leur volonté de dénoncer l’accord de 1968 avec l’Algérie sur l’immigration. Les LR vont déposer une proposition de loi en ce sens. "C’est un accord d’un autre âge", explique Olivier Marleix qui rappelle qu’il a été signé quelques années après les accords d’Évian. "Nous, ce qu’on propose aujourd’hui, c’est que les ressortissants algériens soient dans le droit commun."
L’accord en question leur permet en effet de s’installer librement en France. Cette "liberté totale d’installation en France", souligne Olivier Marleix, paraît évidemment contraire à l’idée de maîtriser les flux migratoires. Même si l’Algérie n’est pas le premier pays d’origine des migrants.
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