La situation au Moyen-Orient, le droit d'Israël à se défendre, les victimes civiles à Gaza, la loi immigration au Sénat... Bruno Retailleau a répondu aux questions de Jean-Jacques Bourdin
Guerre Israël-Palestine : "Il faut tout faire pour éradiquer le Hamas"
La guerre entre Israël et le Hamas se poursuit. La nuit du 25 au 26 octobre 2023, de nouvelles incursions de l’armée israélienne dans la bande de Gaza ont eu lieu. Et l’inquiétude d’une invasion pure et simple de la part d’Israël augmente de jour en jour. Avec des craintes de plus en plus importantes pour la population palestinienne dont les morts dépassent déjà les 5.000. "Il faut tout faire pour éradiquer le Hamas", déclare Bruno Retailleau. Quand à savoir si cela implique l’autorisation de l’armée Israélienne à entrer dans Gaza, le sénateur ne se prononce pas. "Je n’ai pas les informations, je ne suis pas stratège, je ne suis pas militaire pour dire quel est le bon moyen."
.@BrunoRetailleau : "Il faut tout faire pour éradiquer le Hamas, par les moyens militaires, en prenant précaution des civils. Tant qu’il y aura le Hamas, il ne pourra pas y avoir de processus de paix. Nous sommes fermement aux côtés d’Israël"https://t.co/ST0r4Ro9bL pic.twitter.com/OAq1e5y6sq
— Sud Radio (@SudRadio) October 26, 2023
"Je pense qu’il faut détruire le Hamas parce que tant qu’il y aura le Hamas, il ne peut pas y avoir de processus de paix", souligne Bruno Retailleau. "Le Hamas est toujours opposé au moindre processus de paix."
"On peut dire à Israël que nous sommes fermement à ses côtés", estime le sénateur, reprenant ainsi la position officielle de la France. "Nous lui reconnaissons le droit, et même le devoir, de se défendre." Quant aux possibles crimes de guerres d’Israël en Palestine, le président du groupe Les Républicains au Sénat rappelle qu’il y a "le droit de la guerre" et "qu’une démocratie ne peut pas se retirer de ce droit international".
Les civils sont tués en masse dans la bande de Gaza. Mais Bruno Retailleau explique que le "déclencheur" est "le Hamas". Pour lui, "le Hamas abolit la distinction entre le militaire, le combattant et le civil. Y compris en se couvrant d’un bouclier, d’un manteau de civil, en se cachant parmi ces civils".
"On sait qu’il va y avoir malheureusement des dommages pour les civils"
Alors que l’ambassadeur d’Israël déclarait, le 25 octobre 2023 sur Sud Radio, que les civils et les enfants sont des "dégâts collatéraux" et qu’il a assuré qu’Israël "ne commet pas de crimes de guerre", la phrase peut choquer. Bruno Retailleau n’est pas contre demander à Israël des trêves ou encore un "corridor humanitaire", alors que l’État d’Israël a placé le territoire en état de siège.
.@BrunoRetailleau "Bien sur il faut un corridor humanitaire, une vie palestinienne vaut une vie israélienne. Il faut minimiser les dommages sur les civils. Aujourd’hui la solution à 2 états paraît illusoire, mais on doit donner une espérance à la cause palestinienne" pic.twitter.com/y2rhu8NEgE
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Une vie israélienne vaut-elle une vie palestinienne ? "Mais bien sûr", déclare Bruno Retailleau. Toutefois, pour expliquer la situation, il prend l’exemple des bombardements des villes allemandes durant la Seconde Guerre Mondiale, "pour vaincre Hitler". "Qu’aurait-il fallu faire ?" Les armées régulières, "qui obéissent au droit international, vont tout faire pour épargner les vies civiles", assure le sénateur. "Et il faut le faire !" Pour autant, "on sait qu’il va y avoir malheureusement des dommages pour les civils" ."Et il faut les minimiser."
Quant à l’issue finale, Bruno Retailleau estime qu’Israël doit entendre que "sans solution politique", il n’y aura pas de fin à la guerre. "Et moi je porte cette solution à deux États", ce qu’a proposé une nouvelle fois Emmanuel Macron lors de sa visite au Moyen-Orient.
Cette solution paraît aujourd’hui encore plus "éloignée", confirme le sénateur. "Mais on doit donner pour demain une espérance à la cause palestinienne. Parce que le Hamas n’est pas la cause palestinienne. Il la défigure, il la déshumanise, en l’islamisant."
Loi immigration : Élisabeth Borne "ne m’a pas dit qu’elle allait retirer l’article 3 de ce texte"
Autre sujet majeur de cette fin d’année 2023, sur le front politique, la très attendue loi immigration, qui devrait arriver sur les bancs du Sénat à partir du 6 novembre 2023. L’article 3 sur la régularisation des travailleurs immigrés pour les métiers en tension concentre la crispation entre la droite et le gouvernement. Une rumeur prête à Élisabeth Borne l’intention de retirer cet article du texte de loi. Ce que nie formellement Bruno Retailleau : "elle ne m’a pas dit qu’elle allait retirer l’article 3 de ce texte".
.@BrunoRetailleau "Loi immigration : c'est extraordinaire les fuites dans la presse ! Borne ne m’a pas dit qu’elle allait retirer l’article 3 du texte. Elle m’a aussi dit que cet article 3 n’était pas son choix. Elle laisse ses ministres faire !"https://t.co/ST0r4Ro9bL pic.twitter.com/ud3vHF5i5i
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Mais, surtout, "elle m’a clairement dit que l’article 3, ce n’était pas son choix", affirme le sénateur LR. "Ça sonne donc comme un désaveu". "Elle m’a confirmé que cette idée folle de créer un droit automatique à la régularisation des clandestins, ça n’était pas une bonne idée."
Immigration : "Je suis pour qu’on puisse admettre le moins possible"
La position du sénateur est claire, sur le sujet de l’immigration : "je suis pour qu’on puisse admettre le moins possible. Et qu’on régularise le moins possible". Mais il explique que la différence entre le droit automatique et la circulaire donnant au Préfet la possibilité de régulariser au cas par cas est plus que majeure. "La grosse différence entre le droit automatique et le pouvoir discrétionnaire du Préfet, le Préfet va voir s’il y a un job, surtout, mais il va voir si l’individu est capable de s’assimiler."
La loi immigration risque de donner lieu à des débats houleux. Car même en cas de suppression de l’article 3 de la part du gouvernement, Bruno Retailleau assure que le parti Les Républicains ne votera pas la loi pour autant. "Ça ne suffit pas ! Pour nous, c’est un préalable."
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