L'interview de Lucie Castets, l'absence de Premier ministre, les émeutes racistes et xénophobes au Royaume-Uni... Benjamin Lucas a répondu aux questions de Jean-Marie Bordry.
"Il y avait sans doute un besoin de la part de nos compatriotes de connaître" Lucie Castets
Emmanuel Macron n’a toujours pas nommé de Premier ministre, et le Nouveau Front Populaire continue de pousser pour la nomination de sa candidate, Lucie Castets. Cette dernière est de plus en plus présente dans les médias, et a donné à Paris Match une interview où elle se présente et où elle dévoile, entre autres, son homosexualité. "Il y avait sans doute un besoin de la part de nos compatriotes de connaître celle qui est la candidate du Nouveau Front Populaire qui est, je le rappelle, la principale force à l’Assemblée nationale", explique Benjamin Lucas. Lucie Castets, connue dans les sphères politiques, est en effet inconnue du grand public. "Qu’elle s’exprime et qu’elle nous dise qui elle est me paraît une bonne chose."
Son coming out a néanmoins fait réagir, certains voyant dans son homosexualité un argument en sa faveur. Mais pour Benjamin Lucas, "elle-même parle essentiellement de sa politique" dans cette interview. Néanmoins, alors que les attaques contre la communauté LGBT se multiplient dans le monde et en France, "un retour en force des idéologies réactionnaires" comme le souligne le député des Yvelines, une telle personnalité "permet de montrer que nous sommes le camp de l’égalité".
"La France n’est pas un pays replié sur lui-même"
Anne Hidalgo a déclaré "fuck aux réacs" et "fuck à l’extrême-droite". Des propos relativement insultants qui ont également fait réagir. "En dépit des discours construits depuis des années par les réactionnaires, la France n’est pas un pays replié sur lui-même." Et selon le député, tout est en place pour tenter de construire une "société du droit au bonheur". "Nous sommes dans une société, aujourd’hui, qui est riche, une société qui bénéficie d’un certain nombre de progrès", souligne Benjamin Lucas. "Il faut qu’on profite, qu’on partage et que chaque citoyenne et chaque citoyen ait droit au bonheur."
Lucie Castets à Matignon : "Je crois que celles et ceux qui disent qu’ils nous censureraient dans la minute font du bluff"
Bien que première force à l’Assemblée nationale, le NFP n’a pas de majorité, comme aucun autre parti. "Dans une démocratie parlementaire, c’est à la force arrivée en tête de composer le gouvernement", rappelle le député des Yvelines. Le succès au deuxième tour des législatives 2024 montre que le NFP incarne "le barrage républicain" et "la volonté de préserver la République", analyse Benjamin Lucas. Grâce à la mobilisation des électeurs et le renoncement de dizaines de candidats, "nous avons empêché une victoire de l’extrême-droite". Il appelle Emmanuel Macron à prendre "sa responsabilité", et donc de nommer Lucie Castets à Matignon.
La crainte est toutefois celle d’un gouvernement qui serait censuré par le Parlement, entre les voix de l’extrême-droite et potentiellement celle des macronistes. "Ce n’est pas vrai", affirme Benjamin Lucas. "Je crois que celles et ceux qui disent qu’ils nous censureraient dans la minute font du bluff."
Le RN, qui a menacé de censure, "seul ne suffit pas à faire tomber un gouvernement". Et à moins d’avoir des alliés dans le camp du Président de la République, ce serait impossible.
Emmanuel Macron "organise le blocage des institutions"
Des rumeurs prêtent une tentation de coalition du centre-gauche avec la droite. Mais pour Benjamin Lucas, personne ne veut ça. "Je ne connais pas un collègue du groupe socialiste qui, aujourd’hui, me dit qu’il veut gouverner avec Emmanuel Macron."
Emmanuel Macron est "le bloqueur", juge le député. "On a un Président de la République qui, sciemment, organise le blocage des institutions au bénéfice de sa propre concentration de pouvoir."
Emeutes racistes et xénophobes au Royaume-Uni : "Ce qu’il se passe au Royaume-Uni pourrait se passer en France"
Raphaël Arnault, militant antifasciste élu député NFP est allé à Londres pour participer à une manifestation contre l’extrême-droite. Le Royaume-Uni est en effet en proie à des émeutes majeures, alimentées par la xénophobie et des fausses informations issues de l’extrême-droite raciste. "Ce qu’il se passe au Royaume-Uni pourrait se passer en France", juge Benjamin Lucas. "Notre pays est aussi l’objet d’offensives médiatiques, politiques, culturelles racistes et xénophobes." Des offensives "que nous n’avons pas su suffisamment combattre", concède l’élue des Yvelines.
"Nous sommes confrontés à un racisme structurel, à un racisme puissant dans la société qu’il faut évidemment combattre." De fait, il apporte son soutien aux manifestations antiracistes d’Outre-Manche.
Pour une partie de la droite, c’est le communautarisme à l’anglaise qui serait une des causes des émeutes racistes. "On est en train de faire porter la responsabilité du racisme à celles et ceux qui en sont les victimes", souligne Benjamin Lucas. "La première responsabilité du racisme, c’est le racisme", rappelle-t-il.
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