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Marseille : "On ne compte même plus les morts" dénonce Samia Ghali

Par Aurélie Giraud

Samia Ghali, maire adjointe de Marseille et ancienne sénatrice, était “L’invitée politique” sur Sud Radio.

Samia Ghali
Samia Ghali, interviewée en direct de Marseille par Patrick Roger sur Sud Radio, le 9 juin, dans “L’invité politique”.

Situation préoccupante dans les quartiers de Marseille, règlements de compte, prostitution : Samia Ghali a répondu aux questions de Patrick Roger.

 

Samia Ghali : "Marseille est gangrénée par les cartels"

Le drame effroyable d'Annecy soulève notamment le problème de l'immigration incontrôlée. "C'est peut-être là qu'on touche les limites de l'administration française" estime Samia Ghali. "Quand une personne n'a pas de titre, qu'on la laisser errer sans savoir où elle est, ce qu'elle fait, c'est aussi une responsabilité des pouvoirs publics de les accompagner le temps d'un départ. ça permet aussi de protéger la société". Si d'après elle "il ne faut pas faire d'amalgame, la réponse doit être rapide. Il faut arrêter d'attendre des mois et des mois et susciter de l'espoir chez des personnes qui n'auront pas de titre de séjour".

"Quand vous avez des gens qui n'ont pas de papiers, qui ne peuvent ni travailler ni prétendre à des aides, il faut bien qu'ils aillent manger. Ils vont trafiquer ou agresser" souligne Samia Ghali. Les trafics de drogues et points de deal peuvent rapporter jusqu'à 100.000 euros par jour, "parfois plus !" assure-t-elle. "On a affaire à des cartels qui gagnent beaucoup d'argent" explique l'élue. "Marseille est gangrénée par ces cartels qui sont organisés, avec plusieurs tentacules en France ou à l'International". Par ailleurs, "là où il y a du trafic, il y a de la prostitution" ajoute-t-elle. "Ce sont les mêmes jeunes qui sont pris dans les mailles des trafiquants".

"On ne compte même plus les morts !"

L'ancienne sénatrice a lancé un appel il y a quelques années pour envoyer l'armée dans ces quartiers pour rétablir l'ordre. "La situation était déjà dramatique il y a 13 ans. J'ai alerté, j'étais sur le terrain, je savais exactement ce qui se passait. Des armes étaient en circulation, des jeunes se retrouvaient avec des armes pour pouvoir se défendre. Le trafic prenait de l'ampleur, avec des guerres de quartiers, pas forcément pour la drogue. Des guerres d'egos aussi. Je sentais qu'on était en train de plonger dans le vide". "La police n'était plus en capacité d'intervenir".

"Comment faire pour que le moins de jeunes possible partent à la dérive ?" interroge l'élue. "Ils sont pris dès le plus jeune âge pour être éduqués au trafic. C'est là que les pouvoir publics doivent accompagner les parents qui n'y arrivent pas". "Il n'y a pas de contrôle des décrocheurs scolaires, c'est n'importe quoi !"fustige-t-elle. Samia Ghali souhaite des sanctions plus fermes pour les trafiquants et les consommateurs. "Ce sont les super-cadres qui viennent acheter de la cocaïne" et laissent un "désastre" dans les quartiers. La situation est incontrôlée dans certains quartiers, "on ne compte même plus les morts ! Dans l'esprit des gens, c'est un fait normal. Ce n'est pas acceptable".

 

Retrouvez "L’invité politique" chaque jour à 8h15 dans le Grand Matin Sud Radio avec Patrick Roger.

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