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Mayotte : Éric Piolle dénonce "les propos ignobles de Bruno Retailleau"

Par Aurélie Giraud

Éric Piolle, maire Les Écologistes de Grenoble, était “L’invité politique” sur Sud Radio.

Éric Piolle Mayotte
Éric Piolle, interviewé par Jean-Jacques Bourdin sur Sud Radio, le 18 décembre 2024, dans “L’invité politique”.

Drame à Mayotte, débuts de François Bayrou comme Premier ministre, cumul des mandats, sécurité à Grenoble : Éric Piolle a répondu aux questions de Jean-Jacques Bourdin.

Mayotte : "Les propos de Monsieur Retailleau sont ignobles"

Mayotte a été ravagée par le cyclone, la reconstruction sera longue. Il manque d'eau, de nourriture. L'État fait des efforts mais l'urgence est incroyable. "C'est la plus grande catastrophe naturelle en France depuis un siècle", rappelle Éric Piolle. "Ça va être des centaines ou des milliers de morts. La situation sanitaire est désastreuse en termes d'eau, de maladies, de reconstruction". Mais "c'est le signe aussi d'un sous-investissement total de la France dans ce département français", déplore le maire de Grenoble.

Le ministre de l'Intérieur démissionnaire, Bruno Retailleau, a affirmé que "la reconstruction de Mayotte ne pourra être faite sans traiter la situation migratoire de toute urgence". Éric Piolle dénonce "des propos ignobles de Monsieur Retailleau". "C'est dingue, on n'en est pas là !", fustige-t-il. "C'est la plus grande catastrophe qui touche la France depuis un siècle. S'il y a plus de 40% de la population qui vit dans des abris de fortune, s'il y a les trois quarts des habitants de ce département français qui vivent sous le seuil de pauvreté, c'est bien par le sous-investissement de la France. Ce n'est pas le problème migratoire qui fait qu'on manque d'eau". "Je ne vois pas de différence idéologique entre Monsieur Retailleau et le RN".

"François Bayrou a fait un début un peu désastreux"

Si Bruno Retailleau est reconduit, les écologistes voteront-ils la censure ? "Les députés décideront", précise Éric Piolle. Mais selon lui, "François Bayrou a fait un début qui est de l'avis de tout le monde un peu désastreux. C'est dommage, il rêvait de ce poste depuis des années". "Il a quelques semaines pour se poser et se remettre en scène de façon plus cohérente". "Les écologistes ont donné des lignes claires. L'abrogation de la réforme des retraites, des taxes sur les plus aisés, le lancement de politiques environnementales".

Pour autant, "le but n'est pas de bordéliser la France", assure Éric Piolle. "La censure du gouvernement Barnier était nécessaire. Ce qui a bordélisé la France, c'est la dissolution". "L'impasse dans laquelle nous sommes, c'est l'impasse du président de la République qui, avec une politique qui est au service des puissances de l'argent, au service des plus riches depuis 2017, envoie la France dans le mur". Il y a selon le maire de Grenoble "une radicalisation des puissances de l'argent". Il est "étonné que François Bayrou ait suivi cela, parce que ce n'est pas son histoire avant 2017, il n'était pas sur ses puissances de l'argent. Donc il a opéré un virage".

Insécurité : "Bruno Retailleau dit que c'est de la faute des élus locaux, c'est du foutage de gueule !"

Face à l'insécurité dans la ville de Grenoble, confrontée au problème d'insécurité, de rixes entre bandes rivales, au trafic de stupéfiants dans la rue, Bruno Retailleau a appelé le maire à déployer plus de caméras de sécurité. "Il ferait bien de répondre à notre courrier !", répond Éric Piolle. "Nous lui avons demandé des effectifs de judiciaire supplémentaires. Nous avons également demandé un choc sur la récidive". "On passe dans les prisons françaises et ça génère de nouveaux délinquants. Plus durs quand ils sortent que quand ils sont rentrés. Donc notre système global est en échec". Et "le ministre de l'Intérieur, qui est en charge de la lutte contre la criminalité, dit non, c'est la faute des élus locaux. C'est du foutage de gueule".

La sécurité est à la fois l'affaire des élus locaux et de l'État. "Nous sommes en charge d'un continuum de sécurité", affirme Éric Piolle. "Nous, nous faisons de la prévention. Avec des policiers municipaux pour la tranquillité publique". "La police municipale est armée de pistolets à impulsion électrique mais pas d'armes létales, je ne vais pas changer". "Nous travaillons aussi sur le lien police-population. Donc nous faisons ce travail de régulation qui n'est plus fait par la police nationale. Pas parce que les policiers ne veulent pas le faire, mais parce qu'ils n'ont plus les moyens de le faire". "Depuis 2002, donc depuis Sarkozy, il y a un désinvestissement stratégique", déplore le maire de Grenoble.

Retrouvez "L’invité politique" chaque jour à 8h30 dans le Grand Matin Sud Radio avec Jean-Jacques Bourdin

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