Situation à Mayotte et aux Comores, immigration, Nouvelle-Calédonie : Manuel Valls a répondu aux questions de Jean-Jacques Bourdin.
Mayotte : "Il y a eu 40 morts après le cyclone Chido, et peut-être quelques disparus"
Manuel Valls est rentré de Mayotte samedi 1er février, après une visite de 3 jours sur place. Le bilan humain du cyclone Chido "est de 40 morts et près de 5.000 blessés" précise le ministre. "La mer n'a rejeté aucun corps, on n'a pas découvert de charniers". "Il y a peut-être des disparus dont on ne connaît pas l'identité, notamment parmi l'immigration irrégulière. Ce sont des morts de trop, mais au début du désastre du Cyclone Chido, on avait même parlé de 30.000 à 50.000 morts. Nous ne sommes à ce type de chiffres. L'État n'a rien à cacher" affirme-t-il.
"Il y a eu 40 morts à Mayotte suite au cyclone Chido, et peut être quelques disparus. L'Etat n'a rien à cacher" - Manuel Valls (@outremer_gouv) pic.twitter.com/V3IDTQP2id
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"L'électricité est rétablie à 100% des clients alimentés avant Chido. L'eau arrive pratiquement dans tous les foyers, mais il y avait beaucoup de foyers qui n'étaient pas alimentés. Il y a toujours des problèmes de production et de distribution d'eau" regrette Manuel Valls. "Dans le plan de reconstruction de Mayotte, il faudra évidemment changer totalement cet aspect". "La nourriture arrive, nous sommes en train sur place d'enlever les déchets ménagers et ça devrait être réglé d'ici la fin du mois de février. Les dispensaires sont en train d'ouvrir un peu partout pour soulager l'hôpital. Et puis enfin, la rentrée scolaire a eu lieu, dans des conditions très difficiles puisqu'à peu près 20% des écoles et des classes ont été détruites".
Mayotte : "L'électricité est rétablie à 100%, il y a toujours des problèmes de distribution d'eau, la nourriture arrive, les dispensaires sont en train d'ouvrir, la rentrée scolaire a eu lieu" - Manuel Valls (@outremer_gouv) pic.twitter.com/ybNktdkMnY
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"Il faut établir un rapport de force avec les Comores"
Les bateaux comoriens continuent à arriver à Mayotte. Le président comorien, qui revendique toujours Mayotte, affirme qu'il refusera d'accueillir des clandestins expulsés par la France depuis Mayotte. "On renvoyait jusqu'à il y a peu 25.000 immigrés illégaux. Sur ce sujet-là, il faut que nous ayons une politique de détection" estime Manuel Valls. "Les moyens supplémentaires ont été donnés aux forces de sécurité pour procéder à la détection et ensuite à ces expulsions". "Il faut en finir avec ces usines qui fabriquent illégalement les kwassas-kwassas, ces bateaux mettent en danger les personnes, c'est de la traite d'êtres humains". "Il faut être très clair, mais ça ne peut marcher que s'il y a un rapport de force très net avec les Comores".
Immigration comorienne : "Il faut en finir avec les kwassas kwassas" - Manuel Valls (@outremer_gouv) pic.twitter.com/mdLQHlRZZ8
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"Les Comores bénéficient d'une aide de la France à travers l'Association française de développement" rappelle le ministre. Faut-il suspendre l'aide de la France aux Comores ? "Il faut que le langage soit très clair et rigoureux vis-à-vis des Comores de la part du président de la République. Ça ne peut plus continuer". "Dans un rapport de forces, il y a une palette d'éléments que l'on peut parfaitement utiliser" souligne Manuel Valls.
Faut-il suspendre l'aide au développement aux Comores ? : "Dans un rapport de force il y a une palette d'éléments que l'on peut parfaitement utiliser"- Manuel Valls (@outremer_gouv) pic.twitter.com/4IhRpmlMgJ
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"Je ne suis pas favorable à la remise en cause du droit du sol en France métropolitaine"
Une proposition de loi LR arrive à l'Assemblée nationale sur une restriction du droit du sol à Mayotte. Elle prévoit la présence régulière depuis un an des deux parents sur le sol pour obtenir la nationalité française. "Il ne s'agit pas d'une remise en cause du droit du sol mais d'une restriction du droit du sol" explique Manuel Valls. "Il y en avait déjà eu une en 2018, il s'agirait d'aller un peu plus loin. Le gouvernement y est favorable, la présidente de l'Assemblée nationale aussi".
"Le gouvernement est favorable à la restriction du droit du sol à Mayotte"- Manuel Valls (@outremer_gouv) pic.twitter.com/35kahMkJaC
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Ce qui est vrai à Mayotte pourrait-il être vrai sur les autres territoires français ? En France métropolitaine ou d'autres départements au territoire d'Outre-mer. "Pour modifier le droit du sol partout en France, il faut une réforme constitutionnelle" précise Manuel Valls. Ce qui semble "difficile" au ministre, qui affirme ne "pas être favorable à la remise en cause du droit du sol en France métropolitaine".
"Je ne suis pas favorable à la remise en cause du droit du sol sur le territoire métropolitain"- Manuel Valls (@outremer_gouv) pic.twitter.com/8YlYhZBsv0
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Nouvelle Calédonie : "La guerre civile est possible, nous devons trouver la voix du dialogue"
Où en est le dialogue en Nouvelle-Calédonie entre les indépendantistes et les loyalistes, qui demandent une fédération ? "Les non-indépendantistes souhaitent qu'on donne plus de pouvoir aux provinces" explique Manuel Valls. "On ne va pas faire deux pays, deux États. Nous commençons les discussions ce matin avec les loyalistes. Puis nous allons dialoguer l'ensemble des interlocuteurs". "La situation économique est extrêmement inquiétante". "Il n'y a pas de projet politique sans une économie viable".
Nouvelle Calédonie : "Nous commençons les discussions avec l'ensemble des interlocuteurs. La situation économique y est très inquiétante. Il n'y aura pas de projet politique sans situation économique viable"- Manuel Valls (@outremer_gouv) pic.twitter.com/KoveRJdBF0
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"Il faut ensuite bâtir une solution politique, qui ne peut passer que par le dialogue, par le respect des uns et des autres" poursuit Manuel Valls. Pour lui, "il faut que tous les interlocuteurs, au-delà de leur position, parfois très dure, se disent qu'au mois de mai et juin dernier, le sang a de nouveau coulé". "Il y a des ruptures, des fractures, notamment avec une partie de la jeunesse. Si on ne trouve pas la voie du dialogue, l'affrontement, la guerre civile là-bas, sont possibles. Donc nous avons tous, moi évidemment, mais chacun des interlocuteurs calédoniens, une sacrée responsabilité".
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