Les propos d'Emmanuel Macron sur Mayotte, la situation sur l'Île, le nouveau gouvernement Bayrou... Alma Dufour a répondu aux questions de Maxime Lledo.
Mayotte : les propos d'Emmanuel Macron sont "une insulte aux milliers de victimes et aux familles"
Une journée de deuil national a été décrétée pour ce lundi 23 décembre 2024 afin de rendre hommage aux victimes de la catastrophe de Mayotte. En déplacement sur l’Île, Emmanuel Macron a néanmoins tenu des propos très polémiques, estimant que les Mahorais ont de la chance d’être en France sinon ils seraient "10.000 fois plus dans la merde". Alma Dufour, députée LFI de Seine-Maritime, tient à leur "présenter mes excuses au nom de la représentation nationale" pour ces propos d’Emmanuel Macron qu’elle juge "écœurants". "Je leur présente mes condoléances, je leur dit qu’on se tient à leur côté."
Une loi spéciale devrait être votée début janvier 2025 pour débloquer les aides afin de tenter de résoudre celle qui est la plus grave catastrophe de l’histoire de France. Le bilan risque en effet d’être malheureusement historique, avec potentiellement plus de 1.000 morts.
Elle rappelle que "les Mahorais sont des Français" et ont donc les mêmes droits. Mais concernant Mayotte, la réponse du gouvernement ne semble pas à la hauteur de la catastrophe. "Au niveau des colis d’aide alimentaire qui sont envoyés aux familles, c’est honteux", souligne la députée LFI.
"Il en est pas à sa première maladresse, le Président", souligne Alma Dufour. Mais "là, c’est carrément une insulte aux milliers de victimes et aux familles".
"Il y a un problème de gestion de l’immigration à Mayotte"
Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, parle de chaos migratoire à Mayotte, notamment du fait de la proximité des Comores. "Il y a un problème de gestion de l’immigration à Mayotte, plus qu’un problème d’immigration", explique Alma Dufour. Ce sont les Mahorais qui gèrent seuls les immigrés Comoriens, et ce alors que c’est déjà "le département le plus pauvre de France". Pour elle, "on essaye de cloisonner la question des Comores à Mayotte".
Elle critique également l’ancien ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, et son opération Wuambushu. Le gouvernement français a détruit les bidonvilles, mais n’a rien proposé à la place. Les immigrés se sont donc retrouvés encore plus en situation de précarité et, de fait, pour Alma Dufour "il y aurait moins de morts". "Le gouvernement précédent, M. Darmanin notamment, a aussi une responsabilité dans une partie de ces morts."
Bruno Retailleau est "la caution pour éviter que Marine Le Pen ne censure le gouvernement"
Alors que le gouvernement de François Bayrou n’a pas encore été nommé, Bruno Retailleau est pressenti pour rester à l’Intérieur. "M. Retailleau, en fait, est d’extrême-droite. C’est la caution pour éviter que Marine Le Pen ne censure le gouvernement." Pour Alma Dufour, il n’est pas au RN simplement parce qu’il a "décidé de rester la frange la plus à droite des LR".
Bruno Retailleau s’est imposé sur les questions migratoires, mais pour la députée LFI c’est un presque un faux problème. "Le chiffre sur le poids réel de l’immigration en France n’est jamais communiqué dans les médias" ce qui donne lieu à des "débats extrêmement tronqués". Elle rappelle que "des pans entiers de l’économie" fonctionnent grâce à des travailleurs sans papiers payés au-dessous du SMIC. "C’est du dumping."
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