Agression du neveu de Brigitte Macron, violences politiques, réunion des syndicats à Matignon, réindustrialisation décarbonée, renucléariser la France : Marine Tondelier a répondu aux questions de Patrick Roger.
Neveu de Brigitte Macron : "La violence répond à la violence"
Après l'agression du neveu de Brigitte Macron, devant sa boutique à Amiens, lundi 15 mai, l'ensemble de la classe politique a condamné ces agissements. "On a un climat social extrêmement inquiétant", réagit Marine Tondelier. "La violence répond à la violence, pendant ce temps ces sujets nous écartent des vrais sujets", regrette la secrétaire nationale d'Europe Ecologie-Les Verts.
La conseillère régionale des Hauts-de-France estime "qu'un cap est franchi depuis longtemps", rappelant avoir été contrainte à une protection policière durant deux jours lors d'un déplacement dans le Lot-et-Garonne en mars dernier. "Le président de la chambre d'agriculture m'a interdit de séjour", se souvient-elle après des échanges houleux avec des agriculteurs.
"Un observatoire des violences faites aux écologistes"
Si l'élue écologiste estime "scandaleux" l'agression du neveu de Brigitte Macron, elle rappelle que "plein de gens qui ne sont le neveu de Macron se font agresser dans l'indifférence générale". Parmi eux, des militants environnementalistes comme la journaliste Morgan Large, victime de deux tentatives d'assassinat, Paul François victime de séquestration et de tentative d'assassinat après avoir gagné son procès contre Monsanto.
L'organisme France Nature Environnement (FNE) recense une cinquantaine de cas d'intimidation, de menace ces dernières années. Pour y répondre, Marine Tondelier souhaite créer "un observatoire des violences faites aux écologistes", sur le même principe que la cellule Demeter, consacrée aux agriculteurs. "On se bat dans l'indifférence générale et on subit des violences dont on ne parle jamais", déplore la patronne des écologistes.
"On a tous notre part de responsabilité"
Les violences politiques se multiplient ces derniers mois. "On a tous notre part de responsabilité", estime la secrétaire nationale d'EELV. La faute notamment "à la twittorisation de la politique", de l'Assemblée nationale "devenue un décor Instagram pour députés qui font leur tirade de l'année" ou encore "des ministres qui mentent". "Pendant que l'on polémique sur des polémiques de polémiques, on ne parle pas de vrais sujets", s'inquiète-t-elle.
Des polémiques parfois lancées par Marine Tondelier elle-même. "Je ne regrette rien", affirme l'élue pour qui "ces polémiques visent à intimider". Dernier exemple en date, sur Fukushima. "Après la catastrophe, on a baissé la garde, pour nous il n'y avait plus de débat", se souvient-elle. "Pendant ce temps, le lobby du nucléaire s'est réorganisé", regrette la militante.
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