Alors que des barrages sont levés et d'autres sont maintenus, certains agriculteurs roulent vers Paris et Rungis. Qu'en pensent les écologistes ? Marie Toussaint a répondu aux questions de Jean-Jacques Bourdin.
Agriculteurs et écologistes : "C'est un combat que nous partageons"
Les écologistes et les agriculteurs mènent-ils le même combat ? "C'est un combat que nous partageons", assure Marie Toussaint. "Nous nous battons pour un modèle agricole qui garantisse aux paysans de vivre dignement de leur travail. Qui garantisse aux paysans de pouvoir prendre soin de leur terre, de leur sol, de leur bête. Qui refuse de mettre en concurrence les paysans d'ici et les paysans hors de nos frontières, mais aussi à l'intérieur même de l'Union européenne". "Nous menons ce combat contre le libre-échange, contre la financiarisation des exploitations agricoles et l'accaparement des profits par l'agro-industrie et l'ensemble des intermédiaires".
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"Le désespoir et la colère des agriculteurs doivent être entendus", affirme Marie Toussaint. Pour autant, elle "n’encourage aucune action qui relève de la violence". "Nous, les écologistes, nous sommes des non-violents, par principe. La désobéissance civile, les manifestations, les actions chocs, façon happening, oui. Mais tout ce qui touche au bien et aux personnes, non". "Il y a beaucoup d'actions des écologistes qui sont stigmatisées comme étant violentes, alors qu'elles ne le sont pas", dénonce-t-elle.
Blocage des agriculteurs à Paris@marietouss1 : "Le désespoir et la colère des agriculteurs doivent être entendus, mais je n’encourage aucune action qui relève de la violence. Chez @EELV nous sommes non-violents" pic.twitter.com/X8bVpBBPaM
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Joconde aspergée de soupe : "Je ne l'aurais pas fait, mais je ne le condamne pas"
La Joconde a été aspergée de soupe par deux militantes écologistes. "Elles ont jeté de la soupe sur la vitre qui protège le tableau, la Joconde n'a pas souffert !", précise Marie Toussaint. "Elles essaient d'attirer l'attention sur le sujet à la fois du climat et de notre modèle alimentaire". Pour la députée européenne écologiste, "ce qui transparaît de ce type d'action, c'est l'incapacité du gouvernement à écouter sa population". "On a un gouvernement qui semble sourd aux revendications, qui ferme la porte à toute capacité de dialogue démocratique dans les temps impartis. Qui attend finalement qu'on soit au pied du mur de la colère et du désespoir pour réagir".
Ces manifestations servent-elles la cause écologiste ? "Je ne l'aurais pas fait", car "mon mode d'action est plutôt le droit". "Mais je ne les condamne pas", déclare Marie Toussaint. "Les jeunes qui se mobilisent avec des actions de désobéissance civile non violente disent que le gouvernement méprise la question climatique". "Il faut comprendre et entendre les raisons pour lesquelles un nombre croissant de citoyennes et de citoyens, en particulier chez les jeunes, essayent d'attirer l'attention sur la question environnementale et agricole", alerte-t-elle.
La Joconde aspergée de soupe par deux militantes écologistes@marietouss1 : "Je ne l'aurais pas fait , mais je ne le condamne pas. Ce que veut dire ce type d'action, c'est l'incapacité du gouvernement à écouter sa population" pic.twitter.com/9vwbo5UtZw
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Défiscalisation du GNR : "Pourquoi pas quelque temps !"
Concernant la détaxation du gazole non-routier (GNR), Marie Toussaint tient d'abord à réaffirmer "souhaiter pour les agriculteurs qu'ils puissent vivre dignement de leur travail". "Est-ce qu'il faut défiscaliser quelque temps le GNR ? Pourquoi pas. Mais si on avance vers des revenus garantis", affirme-t-elle. "Or, c'est la grande absente du gouvernement de monsieur Attal".
La députée européenne écologiste précise que "le GNR comprend aujourd'hui une part de biocarburants. Parce que le dirigeant de la FNSEA, Arnaud Rousseau, a su défendre ses propres intérêts, ceux de son groupe, ceux de ses bénéfices, pour introduire des biocarburants dans les GNR". "On a à la tête de la FNSEA, un homme qui prétend défendre les paysannes et les paysans mais qui en réalité, défend toujours les plus gros", dénonce-t-elle.
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