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Opération Wuambushu à Mayotte : "il faut réussir sinon la population prendra les armes"

Par JBG

"On est condamnés à réussir" l'opération Wuambushu à Mayotte, "sinon la population prendra les armes" selon Estelle Youssouffa. Députée LIOT de Mayotte, elle était “L’invitée politique” sur Sud Radio.

Estelle Youssouffa Mayotte
Estelle Youssouffa interviewée par Jean-Jacques Bourdin sur Sud Radio, le 9 mai 2023.

La situation politique et l'avancée de l'opération Wuambushu à Mayotte, l'Estelle Youssouffa a répondu aux questions de Benjamin Glaise. 

"Le gouvernement saura essayer de nous dissuader"

Interrogée sur le lancement de l’opération Wuambushu à Mayotte, lancée le lundi 24 avril 2023, Estelle Youssouffa refuse de parler de fiasco et d’enterrer le futur de l’opération. C’est une opération prévue sur plusieurs mois. "Je voudrais qu’on comprenne : tous les soirs depuis le début de l’opération Wuambushu, vous voyez sur vos écrans des combats entre les forces de l’ordre et les bandes. C’est notre quotidien à Mayotte. Donc laisser penser que c’est Wuambushu qui déclenche les violences c’est mensonger. De plus, quand c’est une opération de lutte contre l’insalubrité et une opération de maintien de l’ordre, voir la violence qui est déclenchée, ça vous laisse comprendre la gravité du problème. Ça n’est absolument pas en une semaine que ça va se régler. Nous à Mayotte on en est parfaitement conscient. Ce que je demande, c'est aux forces de l’ordre de tenir bon. Mais aussi à nous, Mahorais, de tenir bon aussi. C’est extrêmement dur pour les forces de l’ordre parce qu’elles affrontent des jeunes qui sont très habiles, très mobiles et très violents. Il faut sortir de l’angélisme".

"Il faut réussir l’opération Wuambushu à Mayotte, sinon la population prendra les armes"

"On est sur la bascule, on est condamnés à réussir l’opération Wuambushu sinon c’est la population qui prendra les armes" met en garde Estelle Youssouffa. "Pour moi c’est clair et net et c’est pour ça que nous, les élus, avons demandé cette opération. Il faut que les autorités reprennent le contrôle de l’île et de la situation. C’est parce que nous avons foi dans l’ordre républicain que cette opération doit réussir. Je le redis, nous sommes condamnés à réussir non seulement pour Mayotte mais aussi parce que le monde entier nous regarde. Les Russes et les Chinois sont en embuscade. Le reste de l’Europe aussi. La position De la France sur les migrations ne vaudra plus rien si nous n’arrivons pas à rétablir l’ordre sur une petite île de 375 km²".

Mais la situation à Mayotte dépend aussi de la justice française et de la situation diplomatique avec les Comores voisines. "On a une justice partiale. Le syndicat de la magistrature avait fait savoir en amont de l’opération sa position, à savoir qu’ils s’y opposaient. Dieu merci il y a la possibilité de faire appel. L’État a fait appel. J’espère qu’on ne va pas vers une inversion de la situation". Estelle Youssoupha explique que la destruction des bidonvilles est émotivée par "la lutte contre l’insalubrité, et c’est au nom de cette insalubrité que la justice a interdit l’opération".

"Mayotte est un laboratoire"

"À Mayotte, plus de la moitié des habitants sont de nationalité étrangère et en grande majorité Comoriens. Le gouverneur a encouragé sa population à prendre des bateaux pour aller envahir Mayotte. Le président a par ailleurs refusé de reprendre les ressortissants. Je voudrais rappeler que les Comores ont signé un accord avec Paris et ont reçu 150 millions d’euros pour lutter contre l’immigration clandestine et reprendre leurs ressortissants avec des laisser-passer. Sur la question de l’imbroglio des droits des étrangers, évidemment Mayotte est un laboratoire. Nous, à Mayotte, on voit les incohérences du droit".

 

Retrouvez "L’invité politique" chaque jour à 8h15 dans le Grand Matin Sud Radio avec Patrick Roger.

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