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"Où sont les Elon Musk européens ?" interroge Benjamin Haddad

Par Aurélie Giraud

Benjamin Haddad, ministre délégué chargé de l'Europe, était “L’invité politique” sur Sud Radio.

Benjamin Haddad Elon Musk
Benjamin Haddad, interviewé par Jean-Jacques Bourdin sur Sud Radio, le 15 janvier 2025, dans “L’invité politique”.

Europe, Donald Trump et Elon Musk, Algérie, discours de politique générale de François Bayrou, réforme des retraites : Benjamin Haddad a répondu aux questions de Jean-Jacques Bourdin.

"Où sont les Elon Musk européens ?"

L'Europe va-t-elle créer son propre réseau social ? "On a des acteurs qui se lancent dans les réseaux sociaux, dans l'intelligence artificielle, on a des start-ups qui se lancent dans le spatial" précise Benjamin Haddad. Mais ils ne comptent pas pour l'instant. "C'est pour ça qu'il faut leur donner les moyens de réussir". "Quand je vois Elon Musk, je vois effectivement quelqu'un qui aujourd'hui s'ingère dans nos démocraties en amplifiant des discours comme ceux de l'AFD avec ses algorithmes. Mais je vois aussi l'industriel qui 'disrupte' des industries comme le spatial ou le véhicule électrique. Et là je pose la question : où sont les Elon Musk européens ?"

"Comment on donne les moyens de réussir, quand on voit dans le spatial le décalage entre le nombre de lancements de SpaceX aux États-Unis et ceux d'Ariane 6 en Europe ? On ne se donne pas les moyens de réussir" regrette Benjamin Haddad. "Il faut faire en sorte qu'on ait du capital risque et qu'on ait des investisseurs". "On pousse aujourd'hui au niveau européen toutes ces initiatives de la simplification des documents. Sous l'impulsion de la France, la Commission européenne va bientôt proposer un texte de simplification de toutes ces normes" annonce le ministre délégué.

"L'Europe doit être un atout, pas un emmerdement"

"Au niveau européen, il faut simplifier, mettre l'accent sur l'innovation plutôt que sur la bureaucratie" estime Benjamin Haddad. Il assure qu'il "va faire ce travail aussi au niveau français". Lors de son discours de politique générale, "le Premier ministre a parlé des cahiers de doléances des Gilets jaunes. Moi, je vais envoyer une forme de questionnaire à des centaines d'entreprises. Mais aussi de représentants, syndicats, à la FNSEA, aux jeunes agriculteurs. On va faire des cahiers de doléances européens".

"On va leur demander très concrètement 'qu'est-ce qui marche pour vous et que vous aimeriez voir plus développé au niveau européen et qu'est-ce qui, au contraire, est une norme excessive, qu'est-ce qui, au contraire, vous complique la vie'". "Je veux précisément que pour nos concitoyens, nos entreprises, nos agriculteurs, l'Europe soit un atout et non pas un emmerdement" affirme Benjamin Haddad.

Retraites : "François Bayrou a raison de rouvrir la discussion sans tabou"

François Bayrou a annoncé qu'il n'y aura ni annulation, ni abrogation, ni gel, ni suspension de la réforme des retraites. Mais le chantier est rouvert. S'il n'y a pas d'accord, on reprend la réforme Borne. Benjamin Haddad salue "un discours d'apaisement, une volonté d'unité, de dialogue" de la part du Premier ministre. "Les Français veulent de la stabilité. Et François Bayrou a proposé au fond un discours de la méthode". "Dans cette période inédite de notre vie politique où on a besoin de trouver des compromis, d'avancer ensemble, on remet sur la table sans tabou".

"Avec en même temps l'honnêteté de dire que sur le système de retraite, il y a des déficits". "Il faut qu'on soit capable de répondre à ces déficits pour sauver notre système de retraite par répartition". "François Bayrou a décidé de faire confiance. Il fait confiance aux partenaires sociaux pour se mettre autour de la table, pour avoir une réflexion sur le fait de réouvrir".

"l'Union européenne doit reconsidérer ses relations avec l'Algérie"

Le régime du président algérien est-il antisémite ? "Il utilise la France, notamment le discours anti-français, comme une rente de politique intérieure" dénonce Benjamin Haddad. "Le président de la République l'a dit sur des épisodes comme celui de Boualem Sansal, qui est un héros de la liberté d'expression, un héros aussi de la lutte anti-totalitaire et contre les islamistes, que sa détention, la détention d'un homme vieux, malade, déshonore le régime algérien". "Il faut qu'on soit, nous, capables de faire entendre nos voix et de défendre nos intérêts".

L'Union européenne doit-elle reconsidérer ses relations avec l'Algérie ? "Oui, ça fait partie des sujets qu'on doit porter au niveau européen" affirme Benjamin Haddad. "Il y a tout un tas d'instruments, que ce soit la politique de visa, la politique d'aide au développement". "Au-delà de la question de l'Algérie, il faut que l'Union européenne soit capable de maîtriser ses frontières et de maîtriser sa politique migratoire".

Retrouvez "L’invité politique" chaque jour à 8h30 dans le Grand Matin Sud Radio avec Jean-Jacques Bourdin

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