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Education : "Je souhaite que la pause numérique soit généralisée", annonce Élisabeth Borne

Par Adélaïde Motte

"Je souhaite que la pause numérique soit généralisée", annonce Élisabeth Borne, ministre de l'Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Elle était “L’invitée politique” sur Sud Radio.

pause numérique
Elisabeth Borne interviewée par Jean-Jacques Bourdin sur Sud Radio, le 9 avril 2025, dans “L’invité politique”.

Orientation des élèves, Parcoursup, pause numérique, encouragement à la lecture, affaire Bétharram, accompagnatrices scolaires voilées : Élisabeth Borne, ministre de l'Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche a répondu aux questions de Jean-Jacques Bourdin.

Il faut "alerter sur le risque du numérique

Alors que certaines déclarations concernant l'étude des résultats des élèves dès les classes de maternelle ont inquiété, Élisabeth Borne tient à clarifier ses propos. "On ne va pas orienter les élèves dès la maternelle", rassure-t-elle. En revanche, "l'orientation est un sujet global, on doit veiller à ne pas conditionner des choix." "On sait qu'il y a des biais qui apparaissent très tôt. On doit veiller à ce que les élèves puissent découvrir leurs capacités, prendre confiance en eux, que ça permette le moment venu de faire des choix éclairés." Ainsi, alors que le programme de CP concernant les mathématiques est le même pour les filles comme pour les garçons, les filles décrochent dès les premiers trimestres, et creusent ensuite l'écart tout au long de leur scolarité.

Parmi les chantiers de l'Éducation nationale, on trouve aussi les réseaux sociaux. "L'utilisation des réseaux sociaux trop jeune a un impact qui n'est pas du tout positif", prévient Élisabeth Borne, qui souhaite "alerter [les élèves] sur le risque du numérique, sur le fait que toutes les informations ne sont pas vraies sur les réseaux sociaux." Le ministère travaille également sur la généralisation de la "pause numérique", ce dispositif qui demande aux élèves de déposer leurs téléphones à l'entrée du collège. "Je souhaite qu'elle soit généralisée, on est en train d'en discuter avec les conseils départementaux. Je suis confiante dans le fait qu'on puisse généraliser à la rentrée prochaine", confirme Élisabeth Borne. En effet, la pause numérique recueille "beaucoup d'adhésion des parents, des professeurs, dans les collèges où on a fait cette expérimentation l'atmosphère est plus apaisée." L'objectif est également "qu'ils passent le plus de temps possible à lire des livres."

A côté de la pause numérique, "on prend de nombreuses initiatives pour encourager la lecture"

La lecture est en effet un autre sujet majeur et complémentaire de la pause numérique pour l'Éducation nationale. "On prend de nombreuses initiatives pour encourager la lecture", signale Élisabeth Borne, qui cite notamment des rencontres avec les auteurs, l'opération "un livre pour les vacances" de Jean-Michel Blanquer, ou encore l'opération "cet été je lis" pour cette année. Ces opérations se font "avec beaucoup de partenaires, dans les stations services, sur les autoroutes", qui proposent des livres à prix réduits. "On veut aussi leur prêter des livres pour tout l'été, il y a un travail avec tous les ministères concernés, pour donner envie de lire", conclut Élisabeth Borne.

Alors que les lycéens de Terminale attendent la tournure que vont prendre leurs voeux sur Parcoursup, le système est-il satisfaisant ? "Parcoursup évolue, on essaie de l'améliorer d'année en année, il faut améliorer le dispositif", reconnaît Élisabeth Borne. Elle confirme également le maintien en 4e et en 3e, de "une heure de soutien ou approfondissement en maths et en français." En plus du projet concernant la pause numérique, elle revient sur le test visant à évaluer les compétences physiques es élèves. "C'est important de pouvoir mesurer l'état de santé des élèves. On voit que les élèves sont trop sédentaires, leur forme physique peut ne pas être bonne. C'est important de le détecter, c'est aussi important de pouvoir les orienter, leur conseiller des pratiques sportives adaptées. On voit que les élèves ne font pas assez d'activité physique."

"On veut contrôler 40% des établissements privés sous contrat dans les deux ans"

Mais l'Éducation nationale, fait également face à une crise du recrutement. Élisabeth Borne précise que "on était à 99,5% de postes qui étaient pourvus à la rentrée. Mais on sait que tout au long de l'année il peut y avoir des absences. La situation n'est pas satisfaisante." "Il faut revoir l'attractivité des métiers", confirme-t-elle. "Aujourd'hui, il n'y a pas de parcours clair pour devenir professeur des écoles, on a engagé des discussions avec les organisations syndicales, qu'on puisse avoir des progressions plus rapides sur le début de carrière." Pourrait également voir le jour un nouveau mode de recrutement avec tout d'abord une "licence pluridisciplinaire dans lesquelles les étudiants puissent avoir des cours sur les masters qu'ils enseigneront en élémentaire." Les étudiants pourront être recrutés à la sortie de cette licence, mais également "aller dans un master de spécialisation, où en plus ils apprendront le métier de l'enseignement."

Quant aux établissements privés et hors contrat, Élisabeth Borne ne les oublie pas. Elle souhaite "systématiser le signalement, mieux recueillir la parole des élèves, augmenter le contrôle." "On veut contrôler 40% des établissements privés sous contrat dans les deux ans qui viennent." "Je viens de recevoir le rapport qui a été fait sur l'institution Bétharram, je communiquerai très prochainement", ajoute-t-elle. "Il y a un certain nombre de recommandations, je le rendrai public en toute transparence." "On est très vigilants, notamment dans les établissements hors contrat. On peut décider de la fermeture de l'établissement dans un certain nombre de cas, on s'assure que les valeurs de la république sont respectées, y compris dans les établissements hors contrat", explique-t-elle.

"L'université est un lieu où on doit avoir la liberté d'enseigner"

Élisabeth Borne revient sur l'intrusion dans le cours de Fabrice Balanche, pris à partie par des militants à l'université. "C'est inacceptable ce qui s'est passé le 1er avril. L'université est un lieu où on doit avoir la liberté d'enseigner. L'université a fait un signalement au procureur, je souhaite que le ministère puisse se constituer partie civile. On ne peut pas menacer un professeur."

Élisabeth Borne soutient également l'interdiction du hijab dans les compétitions sportives. "Je dois être l'une des premières à avoir soutenu la Fédération française de foot, qui interdisait le hijab, sans ambiguïté. Tout le gouvernement soutient cette proposition de loi qui sera examinée prochainement à l'Assemblée nationale." En revanche, Élisabeth Borne n'est pas favorable à l'interdiction du port du voile pour les accompagnatrices de sorties scolaires. "Il faut revenir à ce qu'est la laïcité. C'est la neutralité de l'État et de ses agents, qui ne doivent pas porter des signes religieux de façon ostensible. Les accompagnatrices de sorties d'école ne sont pas des agents de l'État."

Retrouvez "L’invité politique" chaque jour à 8h30 dans le Grand Matin Sud Radio avec Jean-Jacques Bourdin

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