Le future Premier ministre de la France, l'Assemblée nationale, l'instabilité politique... Jean-Noël Barrot a répondu aux questions de Benjamin Glaise.
La fin du gouvernement Attal surviendra "dans un avenir proche"
Au lendemain des résultats des élections législatives de juillet 2024, Gabriel Attal a donné sa démission au président de la République, qui l’a refusée. De fait, le gouvernement Attal est toujours en place, et a même franchi la barre symbolique des six mois. Jean-Noël Barrot, Ministre délégué chargé de l'Europe et député Modem des Yvelines, explique qu’il sera ministre "jusqu’à ce que le président de la République accepte la démission du gouvernement de Gabriel Attal". Il rappelle toutefois qu’Emmanuel Macron a assuré que ce sera fait "dans un avenir proche".
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La date du 17 juillet 2024 pour la fin du gouvernement Attal a été évoquée. Une date qui n’est pas un hasard, souligne Jean-Noël Barrot. Cette date "permettrait effectivement aux 17 membres du gouvernement sortant qui ont été élus députés" de participer aux votes qui marquent la nouvelle législature et qui auront lieu le 18 juillet 2024. Ce jour-là aura lieu "la constitution de l’Assemblée nationale, l’élection de son Président, des présidents de Commission, du bureau de l’Assemblée nationale".
Or, "pour y participer, il faut pouvoir être député", ce qui n’est pas possible si l’on est encore ministre, les deux fonctions ne pouvant pas se cumuler.
Législatives : vers "un peu plus de proportionnalité dans la manière dont nous élisons l’Assemblée nationale et le Parlement"
La situation politique française est quasiment inédite, ce qui la rend complexe. La France, contrairement à d’autres pays européens, n’a en effet pas l’habitude d’avoir une Assemblée nationale aussi fracturée, en trois blocs. "C’est une situation évidemment particulière", admet le ministre de l’Europe, "puisque des dissolutions on n’en a pas connues très souvent". Pour lui, il y a une "responsabilité des formations politiques modérées" car "les Français ont dit qu’ils ne voulaient pas des extrêmes".
Pour autant, le Rassemblement national, donc l’extrême-droite, a obtenu 10 millions de voix, plus que ce qu’avait obtenu Renaissance en 2017, obtenant par là-même la majorité absolue à l’Assemblée nationale. Des voix que le gouvernement ne peut ignorer : "nous devons être à la hauteur" et répondre aux problèmes qu’ils ont évoqué durant la campagne, juge le député des Yvelines. Ils veulent "des services publics qui fonctionnent" mais aussi qu’on "leur redonne du pouvoir".
Jean-Noël Barrot estime même nécessaire d’aller "vers un peu plus de proportionnalité dans la manière dont nous élisons l’Assemblée nationale et le Parlement".
Premier ministre : la seule majorité "est celle qui va de la gauche modérée à la droite modérée"
La question brûlante reste celle du nom du futur Premier ministre. Le Nouveau Front Populaire, alliance ayant obtenu le plus grand nombre de sièges à l’Assemblée national, devrait dévoiler son candidat ce vendredi 12 juillet 2024. Mais de nombreux partis ont déjà affiché leur opposition, menaçant de voter une censure. "La seule majorité qui arithmétiquement est soutenable pour notre pays est celle qui va de la gauche modérée à la droite modérée", estime de son côté le député Modem.
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"Lorsque l’on sort, comme ils le disent, lorsque l’on vire en tête au deuxième tour d’une élection législative", analyse Jean-Noël Barrot, la première responsabilité est celle "de se tourner vers les autres". "Et en particulier vers le bloc du centre" et "Les Républicains". Pour lui, la stabilité gouvernementale ne serait possible qu’en cas de majorité allant de la gauche modérée à la droite modérée, à l’exclusion donc du RN et de LFI.
.@jnbarrot : "La responsabilité première du Nouveau Front Populaire aurait été de se tourner vers les autres : le centre et LR, pour former une majorité durable" pic.twitter.com/IYYep4Vzpa
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Premier ministre : "François Bayrou joue aujourd’hui un rôle décisif pour que cette majorité puisse se former"
Le Modem est le parti modéré par excellence dans le panorama politique français. De quoi se poser la question si François Bayrou, son président, ne pourrait pas être Premier ministre. "François Bayrou a une relation particulière avec les Français." Le député Modem ne manque pas d’éloges : François Bayrou aurait "l’expérience", "le tempérament", "la modération". De quoi faire "de lui, évidemment, une des personnalités qui vont nous permettre de surmonter ces difficultés" et de "constituer cette majorité".
François Bayrou Premier ministre ? "@bayrou a une relation particulière avec les Français depuis longtemps. C'est l'une des personnalités qui nous permettra de surmonter cette période de difficultés" estime @jnbarrot pic.twitter.com/wxnTYzoUXH
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"François Bayrou joue aujourd’hui un rôle décisif pour que cette majorité puisse se former."
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