Le nom de Lucie Castets au poste de Premier ministre, la crise du logement, la polémique sur Israël aux Jeux Olympiques... Stéphane Peu a répondu aux questions de Benjamin Glaise.
Premier ministre : Lucie Castets "a été à Tracfin, qui est quand même l’organisme qui chasse les fraudeurs fiscaux"
Le 23 juillet 2024, à quelques minutes de la prise de parole d’Emmanuel Macron sur France 2, le Nouveau Front Populaire a annoncé le nom de sa candidate pour le poste de Premier ministre. Il s’agit de la haute-fonctionnaire Lucie Castets, relativement inconnue du grand public. "Pendant ces 16 jours, nous avions un principe : nous voulions un consensus sur une candidature", rappelle Stéphane Peu, député du groupe Gauche Démocrate et Républicaine de Seine-Saint-Denis, militant du Parti Communiste Français. Il souligne que cette durée n’est pas exceptionnelle : "en 2022, Emmanuel Macron a mis 22 jours avant de nommer Élisabeth Borne et il n’avait qu’un consensus avec lui-même à chercher".
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Lucie Castets a été proposée pour sa "compétence", son "expérience, "et puis des engagements très forts", explique le député de Seine-Saint-Denis. "Elle a été au ministère des Finances, elle a été à Tracfin, qui est quand même l’organisme qui chasse les fraudeurs fiscaux." La fraude fiscale, rappelle de député, est estimée à 100 milliards d’euros, essentiellement du fait des entreprises et des grandes fortunes, alors que la fraude sociale ne dépasse pas les 5 milliards d’euros selon les estimations officielles. "Il n’y a jamais eu la volonté de la part d’Emmanuel Macron d’être efficace dans la lutte contre l’évasion fiscale."
Lucie Castets, de fait, a "deux grands marqueurs", résume Stéphane Peu : "la défense des services publics" et "la justice fiscale".
"Le passif de Bruno Le Maire et d’Emmanuel Macron c’est d’avoir cumulé la mauvaise dette"
Dès son nom dévoilé, les critiques de la part des opposants du NFP ont commencé. Ces derniers l’accusent notamment d’avoir participé à la dégradation des finances de la ville de Paris. Une critique balayée par Stéphane Peu. Outre le fait que Lucie Castets n’est que depuis peu à un poste de responsabilité dans l’équipe municipale de la Capitale, il rejette l’idée que "les finances de la ville de Paris soient dans le rouge".
Pour expliquer ces propos, il détaille une différence majeure sur le type de dette. Pour comprendre "l’état des finances publiques d’une commune comme d’un pays" il faut comprendre "quelle est la nature de la dette". La dette liée à l’investissement est "de la bonne dette" tandis que la dette qui ne sert qu’au fonctionnement est "mauvaise".
Et, justement, la dette de Paris serait plutôt bonne. Inversement, "la dette du pays et le passif de Bruno Le Maire et d’Emmanuel Macron c’est d’avoir cumulé la mauvaise dette, celle qui ne prépare pas le pays à l’avenir".
"Le logement est le premier facteur de dégradation du pouvoir d’achat des ménages"
La crise du logement se poursuit en France, entre prix élevés et baisse du niveau de la construction de logements neufs. "J’ai déposé une proposition de loi avec 6 mesures d’urgence pour le logement", affirme Stéphane Peu. Et dans ces propositions ne sont pas incluses les deux propositions du NFP qui ont fait polémique, à savoir la fin des expulsions pour impayés et la réquisition des logements vides.
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"Le logement est le premier facteur de dégradation du pouvoir d’achat des ménages", explique le député communiste. Or, "aujourd’hui, nous sommes en France à un niveau de construction de logements, toutes catégories confondues, qui est le plus bas depuis 40 ans. C’est catastrophique." La proposition de loi se construit sur deux axes : "relancer la production de logements abordables" et "aider les primo-accédants" à devenir propriétaires. "Je pense qu’avec six mesures d’urgence pour relancer la production de logements dans notre pays, je peux obtenir une majorité à l’Assemblée."
Jeux Olympiques : "je souhaite la bienvenue aux athlètes israéliens"
Les Jeux Olympiques s’ouvriront le vendredi 26 juillet 2024, et les polémiques se poursuivent. Notamment après les déclarations du député LFI Thomas Portes sur le fait que les athlètes israéliens ne seraient pas les bienvenus alors que la guerre à Gaza se poursuit. Stéphane Peu ne juge pas les propos "antisémites". "Mais moi je souhaite la bienvenue aux athlètes israéliens."
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"On ne fait jamais payer à des sportifs les responsabilités de ces gouvernements." Une position claire qui s’applique pour tous les pays, y compris la Russie, Stéphane Peu n’étant pas contre le fait que les athlètes russes participent sous bannière russe malgré la guerre en Ukraine. Or, il n’y sont pas autorisés, ils participeront sous bannière neutre. "Ce qui est valable pour les uns est valable pour les autres. Je n’aime pas les politiques à géométrie variable."
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