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Premier ministre : "Lucie Castets est dans le déni, comme l’ensemble du camp du NFP", juge Agnès Pannier-Runacher

Par Jean Baptiste Giraud

Lucie Castets "n’a que 190 députés derrière elle" selon Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée auprès du ministre de l’Agriculture et députée Ensemble du Pas-de-Calais. Elle était “L’invitée politique” sur Sud Radio. 

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Agnès Pannier-Runacher interviewée par Benjamin Glaise sur Sud Radio, le 25 juillet 2024, dans “L’invité politique”.

La double fonction de ministre et député, sa vision du Rassemblement national, Lucie Castets comme Premier ministre, la décision de l'Arcom pour C8...
Agnès Pannier-Runacher a répondu aux questions de Benjamin Glaise.

Ministre et députée en même temps : "Un ministre démissionnaire ne peut pas mettre en œuvre des réformes nouvelles"

Comme de nombreux ministres du gouvernement démissionnaire de Gabriel Attal, Agnès Pannier-Runacher a été élue députée lors des législatives de juillet 2024. Elle reste malgré tout ministre aussi longtemps qu’un nouveau gouvernement ne sera pas formé. Son travail au ministère, aujourd’hui, "c’est surtout de la vigilance et un appui auprès des services", explique-t-elle. "Un ministre démissionnaire ne peut pas mettre en œuvre des réformes nouvelles, il ne peut pas signer des textes réglementaires qui seraient de nature politique. En revanche, il doit s’assurer que l’administration continue à fonctionner." Si les ministres démissionnaires conservent ces fonctions de vigilance, "aucune mesure d’ordre politique qui serait une nouvelle réforme" ne peut être décidée.

"On a un cumul des fonctions, mais on n’a pas évidemment de cumul de rémunération"

Le cumul des mandats de député et de ministre pose question, bien que ce ne soit pas une nouveauté dans la Ve République. Quelle est la rémunération des ministres qui sont députés ? "La réalité pour moi, c’est une rémunération de député, uniquement de député", assure Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée auprès du ministre de l’Agriculture et députée Ensemble du Pas-de-Calais. "On a un cumul des fonctions, mais on n’a pas évidemment de cumul de rémunération." Quant aux ministres démissionnaires qui n’ont pas été élus députés, ils continuent d’être rémunérés comme ministres, soit environ 30% de plus que les députés.

"Le Rassemblement National a des idées qui sont dangereuses pour le pays"

Lors des élections législatives, Agnès-Pannier Runacher a remporté l’élection face au candidat du Rassemblement National grâce au désistement du candidat du Nouveau Front Populaire dans le cadre du front républicain. La député assure que ça l’oblige : "j’ai été très claire sur mon positionnement politique". Alors que le mandat de députée est son premier mandat issu d’une élection (les ministres sont nommés), elle rappelle que son engagement politique "s’est fondé notamment sur la lutte contre le Rassemblement National". "J’avais appelé avant les résultats du premier tour à constituer un front républicain."

Si elle assure qu’il faut entendre les électeurs qui ont voté à plus de 10 millions pour le RN, "j’estime que le Rassemblement National n’a pas de programme" et "a des idées qui sont dangereuses pour le pays", notamment la volonté de différencier les Français des binationaux. Une mesure "illégitime" et "dangereuse pour le pays", selon la députée du Pas-de-Calais.

Elle rappelle également que Jordan Bardella, élu au Parlement européen en juin 2024, "a pris la tête du groupe identitaire au niveau européen qui est largement soutenu par Victor Orban". Or, ce dernier est président de la Hongrie, "un des pays qui est désigné par l’Union européenne comme ne mettant pas en place un Etat de droit correct". La Hongrie est régulièrement critiquée pour des lois bâillonnant la presse ou encore pour ses actions contre les minorités et notamment les personnes LGBTQ+.

Lucie Castets comme Premier ministre ? "Elle n’a que 190 députés derrière elle, il lui manque 100 députés pour passer n’importe quel texte"

Le Nouveau Front Populaire a proposé Lucie Castets au poste de Première ministre, alors que le Président de la République ne semble pas vouloir nommer un Premier ministre NFP. "Je ne la connais pas personnellement, je ne vais pas me permettre d’émettre un jugement", admet Agnès Pannier-Runacher. Toutefois, elle estime que "Lucie Castets est dans le déni, comme l’ensemble du camp du NFP". Lucie Castets a notamment demandé directement à Emmanuel Macron d’être nommée Première ministre, ce que dénonce la députée Ensemble : "sur quel programme et avec quelle majorité elle compte gouverner ?"

"Elle n’a que 190 députés derrière elle, il lui manque 100 députés pour passer n’importe quel texte." De plus, toute la droite et la macronie ont menacé de voter une motion de censure "sur ce qui est le programme du NFP et un gouvernement dans lequel il y aurait des députés LFIstes".

C8 virée de la TNT par l'Arcom : "je trouve stupéfiant d’avoir des responsables politiques qui s’essuient les pieds sur des autorités indépendantes"

L’actualité de cette fin de juillet 2024 a été en outre marquée par la décision de l’Arcom de ne pas renouveler la fréquence TNT de la chaîne C8 de Vincent Bolloré, sanctionnée à plusieurs reprises pour les dérapages de Cyril Hanouna dans l’émission Touche Pas à Mon Poste. Une décision largement critiquée par l’extrême-droite, et notamment Marine Le Pen et Eric Ciotti. Ces derniers y voient une forme de censure, ce que rejette formellement Agnès Pannier-Runacher. "Je trouve stupéfiant d’avoir des responsables politiques qui s’essuient les pieds sur des autorités indépendantes qui ne font qu’appliquer la loi."

"Je vise très clairement Marine Le Pen", explique la ministre. "Et c’est vous dire à quel point le Rassemblement National est une menace pour notre démocratie." Selon elle, le RN "va chercher à invalider" ce que fait une autorité indépendante comme l’est l’Arcom. "C’est très grave."

D’autant plus que C8 n’est pas interdite de diffusion. L’Arcom lui a enlevé la fréquence de la TNT mais elle peut toujours émettre sur les box Internet. "La TNT c’est un bien public. Et donc, pour avoir accès à ce bien public, on doit respecter un cahier des charges."

Retrouvez "L’invité politique" chaque jour à 8h30 dans le Grand Matin Sud Radio avec Jean-Jacques Bourdin

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