La nomination attendue du futur Premier ministre, l'option Bayrou, le besoin d'apaisement... Karim Bouamrane a répondu aux questions de Jean-Jacques Bourdin.
Censure, Premier ministre... "Quand est-ce qu’on va arrêter les postures ? Moi ça me saoule, ces postures"
François Bayrou est reçu ce vendredi 13 décembre 2024 à l’Elysée par Emmanuel Macron. La question qui est sur toutes les lèvres est donc la suivante : sera-t-il le prochain Premier ministre ? Ou essuiera-t-il un nouveau rejet ? "C’est du 50/50 là", juge Karim Bouamrane. "Mais quand on prend un peu de hauteur, c’est vrai que l’histoire peut paraître un peu surréaliste", souligne-t-il en parlant de la crise politique historique qui a conduit à la censure de Michel Barnier. "C’est très Kafkaïen cette histoire. C’est pour ça que dès le début j’en ai appelé à la responsabilité collective."
Le choix du Premier ministre risque de se porter sur celui qui a le moins d’opposants pour éviter un énième blocage institutionnel, plutôt que vers le meilleur profil pour tenir les rênes du gouvernement et de la France. "Je suis complètement d’accord" avec cette analyse, affirme le maire de Saint-Ouen. "Le sujet c’est vraiment une question de posture. Quand est-ce qu’on va arrêter les postures ? Moi ça me saoule, ces postures."
Sur le choix du Premier ministre, "moi, ce qui m’intéresse aujourd’hui, c’est qu’un budget soit voté, qu’on apporte de la stabilité et qu’on arrête cette pantalonnade."
Le futur Premier ministre doit être "dans la capacité de faire un accord de Yalta avec toutes les formations politiques"
Karim Bouamrane ne juge pas le profil de François Bayrou qu’il ne "connaît pas personnellement". Mais il n’est pas contre sa nomination, bien qu’il mette en garde sur la quantité d’opposants que le Haut Commissaire au Plan a "notamment du côté des LR". "C’est Nicolas Sarkozy qui n’en veut pas."
Toutefois, "si François Bayrou arrive à apporter de l’apaisement" et un gouvernement capable de tenir jusqu’en 2027, "aujourd’hui, j’achète", affirme le maire de Saint-Ouen. "Parce qu’aujourd’hui je n’y crois plus au fait qu’on va arriver à un compromis avec toutes les formations politiques." Or, c’est bien ce que demande le président de la République qui a repris, souligne le maire de Saint-Ouen, ses idées. Le futur Premier ministre doit être "dans la capacité de faire un accord de Yalta avec toutes les formations politiques".
Démission de Macron ? "je suis un républicain : le président a été élu, qu’il poursuive son mandat"
"Ce qu’il faudrait aujourd’hui c’est un gouvernement porté par des femmes et des hommes détachés des contingences politiques politiciennes à court et moyen terme", analyse le maire PS de Saint-Ouen. Un ministre de droite serait censuré, et un ministre de gauche idem, selon lui.
Il propose donc que le futur Premier ministre réunisse "toutes les formations politiques du bloc républicain" et qu’il accepte, comme les formations, qu’il y ait des "divergences". L’arc Républicain, pour Karim Bouamrane, est simple : des écologistes aux LR.
"Pour moi, le RN c’est la ligne rouge", affirme l’élu socialiste. Quant à La France Insoumise, le parti "s’est exclu tout seul". C’est Jean-Luc Mélenchon qui a mis son parti de l’autre côté d’une ligne rouge lorsqu’il "a expliqué qu’il voulait la démission de Macron". "Moi, je suis un républicain : le président a été élu, qu’il poursuive son mandat."
Après s’être mis d’accord sur leurs désaccords, Karim Bouamrane demande à ce que les partis se mettent d’accord que "ce qui est au-dessus de tous les désaccords, c’est l’intérêt suprême de la nation".
Retrouvez "L’invité politique" chaque jour à 8h30 dans le Grand Matin Sud Radio avec Jean-Jacques Bourdin
Cliquez ici pour écouter "L’invité politique"
Toutes les fréquences de Sud Radio sont ici !