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"Je ne proposerai pas de revalorisation du point d'indice" prévient Guillaume Kasbarian

Par Adélaïde Motte

"Je ne proposerai pas de revalorisation du point d'indice" prévient Guillaume Kasbarian, ministre de la Fonction publique, de la Simplification et de la Transformation de l’action publique. Il était “L’invité politique” sur Sud Radio. 

point d'indice
Guillaume Kasbarian interviewé par Jean-Jacques Bourdin sur Sud Radio, le 31 octobre, dans “L’invité politique”.

Jours de carence, revalorisation du point d'indice, comités Théodule : Guillaume Kasbarian a répondu aux questions de Jean-Jacques Bourdin.

"67% des Français sont favorables à l'alignement du jour de carence"

Guillaume Kasbarian s'apprête à recevoir les syndicats de la fonction publique le jeudi 7 novembre pour "évoquer l'agenda social et avancer sur l'attractivité des métiers". Il y a selon lui "beaucoup de sujets pour améliorer le quotidien des fonctionnaires dans ce pays." Parmi ces sujets se trouve l'alignement des jours de carence du public sur le privé. Guillaume Kasbarian évoque "un décrochage public-privé" dans l'absentéisme. Si "il peut y avoir des métiers qui sont plus exposés que d'autres", et un certain nombre de raisons pour expliquer cette différence, il s'agit aussi "probablement" d'une "différence de règles". Pour Guillaume Kasbarian, il faut donc un "plan global" sur le sujet, avec "deux mesures fortes de responsabilisation" : l'alignement du jour de carence, mais aussi "passer à 90% de prise en charge, cela permet un rapprochement public-privé."

https://twitter.com/SudRadio/status/1851893880217563425

Guillaume Kasbarian tient à revenir sur une fausse information selon laquelle, dans le privé, "75% des salariés auraient des jours de carence pris à 100% en charge". En réalité, "ça dépend de votre ancienneté, des conventions collectives. C'est pas open-bar, il y a énormément de disparités, arrêtons de faire croire qu'on aurait un monde merveilleux." L'alignement des jours de carence sera donc "proposé à l'Assemblée nationale dans le cadre du PLF (projet de loi de finances)." "Au Sénat les sénateurs ont l'habitude de mettre ces trois jours de carence, je pense qu'à la fin des fins on aura un vote parlementaire", estime Guillaume Kasbarian, qui conclut en signalant que "67% des Français sont favorables à l'alignement du jour de carence, 60% sont favorables à l'alignement à 90%."

Bureaucratie : "je suis convaincu qu'il y a des marges de progrès dans tous les services"

Guillaume Kasbarian souhaite également s'attaquer à la bureaucratie qui "mine un certain nombre de fonctionnaires". "Je suis convaincu qu'il y a des marges de progrès dans tous les services pour diminuer la charge administrative", qui représente parfois "50% de tâches en plus". Il ne s'agit pas pour autant de supprimer des postes administratifs car "on a besoin de secrétaires". "Je défends que sur tous les postes, y compris les infirmières et des médecins", on puisse "enlever des tâches administratives à tout le monde, réduire leur fardeau. C'est un travail besogneux, c'est moins séduisant que de fixer des nombres ou des chiffres. C'est ça l'enjeu, cela me paraît beaucoup plus efficace."

Pour cela, l'une des solutions est de "supprimer des comités Théodule." "Je suis favorable à ce qu'on supprime et qu'on mutualise beaucoup de comités, on a un projet de loi de simplification qui va permettre d'en supprimer un paquet." "Le Premier ministre a fixé un objectif de réduire de 10% les comités et les agences et les organisations à horizon 4 ans. J'étais rapporteur d'un projet de loi qui en a supprimé 15." " Je suis favorable à ce qu'on examine ce qu'ils produisent, s'ils se réunissent." Certains organismes "ne produisent plus de rapports, on se rend compte qu'ils ne marchent pas très bien." "J'aimerais qu'on ait plusieurs dizaines de suppressions de comités dans les mois qui viennent." Guillaume Kasbarian rappelle qu'il n'a "jamais freiné sur le sujet" et qu'il compte "accélérer dans la suppression." La bataille promet cependant d'être rude car "derrière chaque comité vous avez un rapporteur qui vient vous expliquer qu'il est essentiel pour le pays."

"Des hausses générales de point d'indice nécessitent des marges budgétaires que pour l'instant je n'ai pas"

Qu'en est-il de la rémunération au mérite pour les fonctionnaires ? "Ca fait partie des objets de discussion, je suis favorable à ce qu'on puisse le poursuivre", répond Guillaume Kasbarian qui précise que "nous avons des lois qui permettent déjà de faire des choses." "Se dire qu'il y a déjà des parties de la rémunération qui prennent en compte le mérite c'est plutôt sain, ça permettra de valoriser ceux qui se donnent au maximum. J'y suis bien évidemment favorable, j'en discuterai avec les syndicats." De l'autre côté de la barrière, on trouve le licenciement pour insuffisance, pour lequel "des dispositions existent." "Reste à voir s'il y a des besoin supplémentaires pour qu'on aille plus loin, je ne suis pas fermé." Guillaume Kasbarian "n'exclut rien" de "tous les chantiers qui avaient été ouverts par [son] prédécesseur", et souhaite "en discuter" avec les syndicats.

La prime d'activité, ou JIPA, est également un sujet dans la fonction publique. "La JIPA a été créée en 2008, elle concernait ceux qui sont en fin de carrière", explique Guillaume Kasbarian qui ajoute qu'elle avait été "construite dans un effet de rattrapage pour ceux qui n'avaient pas bénéficié des autres mesures." Aujourd'hui, "je pense qu'elle ne répond pas aux enjeux de pouvoir d'achat de l'ensemble des fonctionnaires, je suis favorable à sa suppression." En revanche, les retraites des fonctionnaires ne sont "pas le chantier du moment." "J'ouvre déjà des chantiers avec courage, avec responsabilité", signale Guillaume Kasbarian.

https://twitter.com/SudRadio/status/1851897914756411755

Les fonctionnaires doivent-ils s'attendre à une revalorisation du point d'indice ? Guillaume Kasbarian signale que son prédécesseur a mené "la plus grosse revalorisation du point d'indice depuis 37 ans." "La question des revalorisation futures dépendra de nos marges budgétaires, des hausses générales de point d'indice nécessitent des marges budgétaires que pour l'instant je n'ai pas. Tout le monde voit les chiffres, on a plus de 5% de déficit. Ce n'est pas ce que je proposerai jeudi prochain, ça ne fait pas partie des sujets. Le ministre n'est pas toujours là pour dire des choses qui font plaisir à tout le monde, j'essaie d'être le plus responsable." Guillaume Kasbarian dit s'intéresser d'abord à "l'attractivité de nos métiers." "Tout ne passe pas forcément par le point d'indice", mais aussi par le "logement social." Guillaume Kasbarian évoque le problème rencontré par l'AP-HP. "Quand ils donnent un logement social, si l'agent part ailleurs ils ne peuvent pas forcément récupérer le logement car il n'est pas lié au contrat de travail." Or, le logement représente "40% de la dépense contrainte."

Retrouvez "L’invité politique" chaque jour à 8h30 dans le Grand Matin Sud Radio avec Jean-Jacques Bourdin

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