Le premier déplacement d'Emmanuel Macron depuis la réforme des retraites, le risque de sécheresse et d'incendie, le recyclage et l'économie circulaire... : Bérangère Couillard a répondu aux questions de Patrick Roger.
"Il y a une partie de la population qui soutient l’action du président de la République"
En déplacement en Alsace, Emmanuel Macron a été chahuté par la foule. Le premier déplacement du président de la République depuis la décision du Conseil constitutionnel ne s’est pas déroulée sans accrocs. La suite du quinquennat s’annonce relativement compliquée. Bérangère Couillard, secrétaire d’État chargée de l’Écologie, confirme qu’il a été "chahuté par une partie des personnes qui étaient présentes". Mais elle souligne qu’il y avait également certains soutiens. "Il y a une partie de la population qui soutient l’action du président de la République."
La période est "difficile", concède la secrétaire d’État, "parce qu’on a passé une réforme qui est douloureuse pour les Français". Mais elle rappelle que "le président de la République a ouvert un temps de dialogue".
Les syndicats auraient voulu parler avant. Pour Bérangère Couillard, ils voulaient surtout parler du "sujet de la retraite". Or, celui-ci était dans le programme d’Emmanuel Macron lors de la Présidentielle de 2022. "Le président de la République a réalisé la réforme. Mais il y a eu des discussions avec les partenaires sociaux", assure-t-elle.
Feux de forêt : "La sécheresse est là !"
Dans les Pyrénées-Orientales, un premier feu de forêt a détruit près de 1.000 hectares de végétation à la mi-avril 2023. Un feux particulièrement précoce, lié bien évidemment à la sécheresse. "Je remercie les sapeurs-pompiers, les forces de sécurité qui sont mobilisés", affirme Bérangère Couillard. Elle ne manque pas de rappeler que la période estivale de 2022 "a été particulièrement difficile".
Les feux de forêt "sont de plus en plus tôt", confirme la secrétaire d’État à l’Écologie. "La sécheresse est là !" La faute à un manque de pluie durant l’automne-hiver 2022-2023. Conséquence : "le feu part très facilement".
Parmi les actions qui peuvent permettre de réduire le risque, le défrichage autour de sa propriété. "Il faut débroussailler autour de chez soi, c’est une obligation à 50 mètres de chez soi", rappelle Bérangère Couillard. "C’est une obligation, mais c’est aussi un geste citoyen."
Débroussailler permet de réduire le risque de départ de feu, alors que "90% des départs de feu sont d’origine humaine". "Une étincelle suffit."
Recyclage : "Si on continue sur cette même dynamique, on ne sera pas au résultat"
L’association des maires de France (AMF) a publié une tribune dans laquelle elle s’oppose à la mise en place de la consigne sur les bouteilles en plastique en France. Le principe de la consigne est simple et déjà appliqué dans plusieurs pays européens, notamment en Allemagne. Lors de l’achat d’une bouteille en plastique, un coût supplémentaire est appliqué : ce montant est rendu au consommateur dès lors qu’il rapporte la bouteille vide dans un point de collecte.
"J’ai ouvert une concertation beaucoup plus large que la simple consigne", souligne la secrétaire d’État à l’Écologie. Objectif : "savoir comment on peut faire mieux". Bérangère Couillard explique : "aujourd’hui, on n’est pas au niveau. Et si on continue sur cette même dynamique, on ne sera pas au résultat".
Les résultats sont un véritable challenge : 55% de recyclage de l’ensemble des emballages ménagers plastique par exemple. Or, "on n’est qu’à 25%". "Comment on fait ce cap de 30% complémentaires ?"
Sur les bouteilles plastiques, en 2029, l’objectif est de "90% de collecte et taux de recyclage". Et aujourd’hui, "on est à 60%". "Avec des grandes disparités sur l’ensemble des régions."
La consigne n’est toutefois qu’un "des leviers". "Je n’en fais pas une priorité. Mais je mets ça sur la table aussi", du fait du succès du dispositif ailleurs en Europe.
Bonus Réparation : il ne fonctionne "pas assez"
Le Bonus Réparation est entré en application mi-décembre 2022. Il permet de bénéficier d’une réduction sur le prix de la réparation du petit électroménager. Mais il ne fonctionne "pas assez", affirme Bérangère Couillard. Au moment du lancement du bonus réparation, "il y avait 400 magasins labellisés QualiRépar" permettant de bénéficier du bonus. "Là, il y en a 1.200", se félicite la secrétaire d’État. Mais l’objectif est d’atteindre les 4.000 "avant la fin de l’année" afin qu’un magasin soit accessible à proximité d’une majorité de Français.
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