Réforme des retraites, menaces de grèves, inflation, salaires, mondial : Philippe Martinez a répondu aux questions de Patrick Roger.
Retraites : "Il y aura des mobilisations et des grèves dès le mois de janvier, la balle est dans le camp du gouvernement"
Y a-t-il des discussions avec les autres syndicats, notamment la CFDT ? "L'ensemble des organisations syndicales refusent la réforme", se félicite Philippe Martinez. "Tant sur l'allongement de l'âge de la retraite que sur l'allongement des durées de cotisation". "Nous nous sommes exprimés à plusieurs reprises ensemble, il n'y a pas une ombre de différence sur le fait qu'il ne faut pas travailler jusqu'à 65 ans ou allonger le nombre de trimestres nécessaires pour toucher une pension complète", assure le secrétaire général de la CGT.
Sur une éventuelle mobilisation intersyndicale, "On se parle très régulièrement, notre détermination est forte", confirme Philippe Martinez. "Il y aura des mobilisations et des grèves dès le mois de janvier si le président de la République continue d'essayer de passer en force une mauvaise réforme", prévient-il. "Pour l'instant rien n'est arrêté, mais il y aura une et des mobilisations dès le mois de janvier" insiste-t-il. "La position des syndicats est claire, la balle est dans le camp du gouvernement et du président de la République. On a fait des propositions et pour l'instant, la discussion se limite à nous dire que l'âge de la retraite doit être passé à 65 ans".
"Il y a quelques manœuvres politiciennes en coulisse"
Emmanuel Macron a annoncé le report de la présentation de la réforme des retraites au 10 janvier. Il a notamment invoqué des changements dans plusieurs partis. "On était chez la Première ministre jeudi dernier, l'annonce était prévue pour demain, rappelle Philippe Martinez. Mais le président de la République a décidé, peut-être tout seul, qu'il fallait la reporter. C'est incompréhensible, y compris sur le respect du fameux dialogue social". "Il a dit 'j'ai changé, je vais écouter', mais il n'a pas changé et il n'écoute pas". "C'est le le président de la République qui décide tout seul du calendrier", dénonce-t-il. "Pour l'instant il n'y a plus de discussion, en tout cas ce n'est pas prévu".
D'après le secrétaire général de la CGT, "il y a quelques manœuvres politiciennes en coulisse, face à une réforme qui recueille la colère de 80% des Français". "Face au réel mécontentement contre une très mauvaise réforme, qui va consister à nous faire travailler plus longtemps et pour les générations très proches, il y a une tentative de trouver des alternatives, des soutiens politiques. Mais il faut rester sur le fond : cette réforme est mauvaise et pas justifiée. La CGT a fait des propositions pour améliorer les pensions des retraités et des futurs retraités. Mais tout cela est évacué, il y a une forme de dogmatisme du président de la République qui dit qu'il faut travailler plus longtemps".
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