Réforme des retraites, relations avec l'Algérie, Israël, guerre en Ukraine, relations avec LFI, avenir du PS : Jérôme Guedj a répondu aux questions de Jean-Jacques Bourdin.
Retraites : "François Bayrou doit se déjuger"
La réforme des retraites revient sur le devant de la scène après les déclarations contradictoires de François Bayrou et de son ministre de l’Économie. Le Premier ministre a rejeté tout retour à l'âge de 62 ans. Jérôme Guedj ne mâche pas ses mots : "François Bayrou doit se déjuger" affirme-t-il. Il rappelle que le Premier ministre avait promis aux partenaires sociaux une discussion "sans totem ni tabou", ainsi que "le dernier mot donné au Parlement". Aujourd’hui, cette parole est selon lui rompue. "Ce qu’a fait François Bayrou, c’est un bras d’honneur aux partenaires sociaux."
Retraites : "Il est encore temps pour le gouvernement de revenir à une forme de raison. Je demande à @bayrou de se déjuger" déclare @JeromeGuedj pic.twitter.com/SAQwJFedDv
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Face à cette volte-face, le député socialiste évoque une possible motion de censure. "Le deal était clair : s'il n'y a pas de texte sur les retraites qui revient au Parlement, Bayrou s'expose à une censure." Il dénonce également la confusion entretenue par l’exécutif. "Il y a une cacophonie gouvernementale insupportable." Pour Jérôme Guedj, la cohésion sociale est un pilier de la nation. "Si on oppose notre modèle social à l’effort de défense, on perdra sur les deux tableaux." Il appelle le Premier ministre à "revenir à la raison" et à respecter les engagements initiaux.
Retraites : "Il y a une cacophonie gouvernementale insupportable. La parole n'est pas tenue. @bayrou a fait un bras d'honneur aux partenaires sociaux, c'est irresponsable !" lance @JeromeGuedj pic.twitter.com/aN91j5GTJc
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Algérie : "Le gel ou la suspension de la délivrance de visas doit se faire à bas bruit"
Alors qu’Alger refuse d’accueillir plusieurs ressortissants que la France souhaite expulser, le gouvernement français évoque une "riposte graduée", selon les mots du ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau. Un choix lexical que Jérôme Guedj juge inapproprié et dangereux. "Le terme de riposte graduée, c'était celui utilisé pendant la guerre froide entre les États-Unis et l'Union soviétique." Pour lui, employer ce type de rhétorique "dans ce qui doit d'abord procéder de la diplomatie" relève d’un "échec".
Alger rejette la liste des expulsables transmise par Paris, Bruno Retailleau promet une "riposte graduée" : 'Il y a une forme de fuite en avant et de surenchère, une forme d'instrumentalisation de la part de @BrunoRetailleau" dénonce @JeromeGuedj pic.twitter.com/kYAV9EMIRT
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Le député de l’Essonne plaide pour une approche discrète et efficace. "La suspension progressive de la délivrance de visas, ce sont des choses qui doivent se faire à bas bruit, pas dans une surenchère sur la place publique." Il met en garde contre une logique d'escalade où "chacun s’enferme dans des postures", y compris la France. Il regrette par ailleurs une instrumentalisation à des fins de politique intérieure. Pour Jérôme Guedj, "c’est une forme de fuite en avant."
Algérie : "Le gel ou la suspension de la délivrance de visas doit se faire à bas bruit, pas avec une surenchère médiatique. Ici, chacun s’enferme dans une posture. Je n'en vois pas l'issue, nous devons faire attention" alerte @JeromeGuedj pic.twitter.com/kinTqJmdp6
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"Il y a un cynisme de Benjamin Netanyahou"
Alors qu’Israël a rompu la trêve dans la bande de Gaza, Jérôme Guedj dénonce une manœuvre politique du Premier ministre israélien. "Il y a un cynisme de Benjamin Netanyahou au mépris des attentes de la population israélienne", assène-t-il. Le chef du gouvernement israélien, convoqué dans plusieurs affaires de corruption, aurait "engagé le limogeage du chef du Shin Bet" pour des raisons personnelles, selon Jérôme Guedj, qui évoque aussi la pression de "son extrême droite".
"Hélas, oui, Israël a rompu la trêve. Il y a un cynisme de Benyamin Netanyahou, au mépris de l'attente des familles israéliennes" déplore @JeromeGuedj pic.twitter.com/wLDgeCCHmO
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Soutenant les familles des otages israéliens, Jérôme Guedj appelle à leur libération immédiate et réclame une "enquête officielle" sur les événements du 7 octobre. Il cite en exemple la réaction de Golda Meir après la guerre du Kippour. "Elle accepte une commission d’enquête de très haut niveau et quitte le pouvoir." À ses yeux, "Netanyahou ne fait pas preuve de cette responsabilité d’homme d’État", préférant "gérer à la petite semaine".
Gaza : "Golda Meir était une femme d'État, je ne crois pas que Benyamin Netanyahou ait cette vision. On ne peut pas gérer la situation à la petite semaine" déclare @JeromeGuedj pic.twitter.com/nuBGI3A4fI
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Ukraine: "Si Trump accepte les conditions de Poutine, ce sera une trahison"
Interrogé sur l’échange téléphonique prévu entre Donald Trump et Vladimir Poutine, Jérôme Guedj alerte sur les dangers d’un accord bilatéral excluant les Européens et les Ukrainiens. "Si Trump accepte les conditions de Poutine, cela reviendrait à valider la loi du plus fort, ce qui serait une trahison", affirme-t-il. Il évoque la menace d’une remise en cause des frontières internationales, d’un signal dramatique envoyé au reste du monde.
Ukraine : "Si Donald Trump accepte les conditions de Poutine, cela reviendrait à valider la loi du plus fort, ce qui serait une trahison... Un signal profondément négatif envoyé au monde entier" pour @JeromeGuedj pic.twitter.com/iVrvV6BrPl
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Selon lui, cette hypothèse constituerait "une menace existentielle à l’échelle européenne". Il rappelle que des pays comme la Lettonie ou la Pologne prennent déjà des mesures de défense concrètes. "Ils creusent des tranchées, mettent des sacs de sable." La loyauté historique entre les États-Unis et l’Europe serait en jeu. "On a aujourd’hui un problème de fidélité, au mépris de l’histoire qui nous lie avec les États-Unis depuis 300 ans" déclare Jérôme Guedj.
.@JeromeGuedj : "Nous avons aujourd'hui un problème de fidélité au mépris de l'histoire qui nous lie avec les États-Unis depuis 300 ans" pic.twitter.com/2Za2cnx7lZ
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"LFI ce sont des boulets aujourd'hui à gauche !"
Sur le plan intérieur, Jérôme Guedj se montre inflexible vis-à-vis de La France Insoumise (LFI). À propos de la dernière polémique autour de l'affiche sur Cyril Hanouna jugée antisémite, il dénonce une stratégie délibérée. "Le plus désespérant et le plus inquiétant, c’est que tout cela est calculé." "Pour faire le buzz sur la manifestation contre le racisme du 22 mars, il faut créer de la polémique" dénonce le député PS. Il critique le "mode de fonctionnement" de LFI, qui consiste à "brutaliser le débat au mépris de tout".
Affiche de LFI sur Cyril Hanouna : "Le plus désespérant et le plus inquiétant, c'est que tout cela est calculé et une stratégie délibérée. @JLMelenchon l'assume. C'est le mode de fonctionnement de la @FranceInsoumise : brutaliser le débat au mépris de tout" déplore @JeromeGuedj pic.twitter.com/bQ6uOVuAs3
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Le député de l’Essonne, qui avait refusé le soutien de LFI lors de sa propre campagne, confirme : "Je le dis et le redis, il n’y aura plus d’accord avec la France Insoumise." Pour Jérôme Guedj, "LFI ce sont des boulets aujourd'hui à gauche !" Il appelle le PS à "sortir de l’ambiguïté", et réclame "une nouvelle direction" pour le parti. "On ne peut pas être dans la godille." Le porte-parole du PS souhaite "une ligne claire" : une gauche "républicaine, écologiste et sociale", indépendante de LFI.
.@JeromeGuedj (PS) : Je le dis et le redis, il n'y aura plus d'accord avec la @FranceInsoumise. Tout ce que touche LFI abîme la gauche. Ce sont des boulets" pic.twitter.com/wGjA8mgtMY
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"Il faut une nouvelle direction à la tête du PS"
Alors que le Parti socialiste s’apprête à entrer dans une nouvelle phase de congrès, Jérôme Guedj met les choses au clair. "Il faut une nouvelle direction à la tête du PS." Pour lui, le temps est venu de définir "où on va et qui l’incarnera". Sans se déclarer lui-même candidat, il évoque une dynamique collective portée par plusieurs figures du parti. "Ce n’est pas le moment de dire qui sera candidat, mais on voit bien que quelque chose bouge."
Il critique l’attitude de la direction actuelle, et notamment celle d’Olivier Faure. "On ne peut pas être dans la godille… Il faut lever la tête du guidon." Le député de l’Essonne veut affirmer une ligne "autonome", "très à gauche et très républicaine", et se dit prêt à construire une alternative. "Un Parti socialiste qui s’affirme et qui soit capable de peser dans la préparation de l’élection présidentielle."
"Au PS, nous devons assumer une position autonome. Il faut sortir de l’ambiguïté, nous avons besoin d'une ligne claire... @faureolivier doit lever la tête du guidon" appelle @JeromeGuedj pic.twitter.com/voKpPqu5D3
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Retrouvez "L’invité politique" chaque jour à 8h30 dans le Grand Matin Sud Radio avec Jean-Jacques Bourdin
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