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Retraites : "La logique constitutionnelle voudrait que ce texte soit annulé" estime Henri Guaino

Par Aurélie Giraud

Henri Guaino, essayiste, ancien député et ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, était “L’invité politique” sur Sud Radio.

Henri Guaino retraites
Henri Guaino, interviewé par Patrick Roger sur Sud Radio, le 3 avril, dans “L’invité politique”.

Réforme des retraites, avenir de la République, dialogue social, fin de vie, interview de Marlène Schiappa : Henri Guaino a répondu aux questions de Patrick Roger.

Retraites : "La logique constitutionnelle voudrait que ce texte soit annulé"

Élisabeth Borne reçoit cette semaine les syndicats et les partis politiques. La gauche a annoncé boycotter cette réunion. Pour Henri Guaino, "nous vivons une crise sociale qui se transforme en crise politique ,et qui pourrait se transformer en crise de régime". "Le gouvernement ne veut rien entendre, quelle que soit l'opposition du pays à la réforme des retraites" dénonce-t-il. Or, il rappelle que "ce n'est pas la première fois que les Français dans leur grande majorité refusent obstinément une réforme, et que le gouvernement se trouve en face du choix reculé".

Pour l'ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, ce qui s'est passé autour de cette réforme "n'est même pas un abus, c'est inadmissible !" Il estime que l'utilisation du 47-1 est "un détournement de procédure". Le gouvernement aurait abusé des procédures constitutionnelles en accrochant la réforme des retraites à un texte de financement de la sécurité sociale, étouffant ainsi le débat." La logique constitutionnelle voudrait que ce texte soit annulé" affirme Henri Guaino. "Si cette loi est validée, c'est une boîte de Pandore constitutionnelle qui est ouverte" alerte-t-il.

"On a beaucoup abîmé la 5e République"

Henri Guaino exprime également ses inquiétudes sur l'état des institutions en France. "On a beaucoup abîmé la 5ème République" déplore-t-il. L'ancien député plaide pour un retour à la Constitution de 1962 et critique notamment le quinquennat, qu'il juge responsable de la dégradation des institutions. Il estime que le rôle du président de la République est "d'incarner et de garantir l'unité de la nation", "un rôle qui n'est plus respecté aujourd'hui". Pour "sortir de cette crise dans l'obstination orgueilleuse du pouvoir", soit Emmanuel Macron "accepte une forme de recul, comme l'ont fait ses prédécesseurs. Soit il demande aux Français de trancher en organisant unréférendum".

L'entretien de Marlène Schiappa dans Playboy est-il inapproprié ? "inapproprié est un mot aimable !" affirme Henri Guaino . "Marlène Schiappa a parfaitement le droit de s'exprimer en tant que femme ou elle veut. Mais elle est ministre !" rappelle-t-il. "C'est une femme libérée, mais ce n'est pas un ministre libéré". "Quand on occupe une fonction ministérielle, la mise en scène du 'moi' doit être exclue. On ne peut exercer ses fonctions qu'en dissolvant son moi dans la fonction et non pas la fonction dans son moi".

 

 

Retrouvez "L’invité politique" chaque jour à 8h15 dans le Grand Matin Sud Radio avec Patrick Roger.

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