Réforme de la retraite discutée au Sénat, mobilisation du 7 mars, unité de la NUPES, voyage d'Emmanuel Macron en Afrique : Alexis Corbière a répondu aux questions de Patrick Roger.
Retraites : "Les sénateurs doivent être au service du peuple"
La réforme des retraites est examinée au Sénat, à partir de ce mardi 28 février. La contestation reste "extrêmement puissante" dans le pays, selon Alexis Corbière, pour qui "93% des actifs sont opposés à la réforme". "Tout le monde a compris que notre système de retraite est robuste, qu'il n'est pas en danger", poursuit-il, à une semaine de la grande journée de mobilisation.
La majorité LR du Sénat devrait permettre à la réforme des retraites de pouvoir être adoptée. Mais le député de Seine-Saint-Denis ne veut pas s'avouer vaincu. "J'invite à ce que les sénateurs utilisent leur mandat au service du peuple, plutôt que contre le peuple", lance-t-il au micro de Patrick Roger, misant sur une division au sein des Républicains, mise en lumière par l'éviction d'Aurélien Pradié de la vice-présidence du parti. "C'est une droite que je salue, je souhaite qu'elle se fasse entendre au Sénat", applaudit l'élu qui espère voir "s'enrayer la marche du gouvernement".
"Des bagarres parlementaires, il y en a déjà eu"
Pas de sénateur LFI au palais du Luxembourg, mais des "amis" de la NUPES, issus des rangs du Parti communiste et du Parti socialiste. "Ils vont déposer beaucoup d'amendements pour que ne soit pas discuter l'article 7 d'ici le 7 mars", prévient Alexis Corbière. La gauche sénatoriale pourrait alors user de la même stratégie que leurs homologues de l'Assemblée nationale : "le questionnement permanent pour que la vérité jaillisse", explique le député. "Ils vont faire cette bagarre parlementaire, comme il y en a déjà eu", invite-t-il. "Déposer beaucoup d'amendements pour que le débat parlementaire n'aille pas rapidement est une stratégie vieille comme le monde", rappelle l'élu.
L'attitude des députés NUPES a pourtant été vivement critiqué dans l'hémicycle du palais Bourbon. Le ministre du Travail, Olivier Dussopt a même jugé le RN "plus républicain" lors des débats que la France insoumise. "Il prépare la possibilité de rentrer dans le gouvernement de Marine Le Pen si elle arrive au pouvoir", lui répond Alexis Corbière qui le qualifie "d'opportuniste". Le député rappelle que le RN a déposé moins d'amendements que les macronistes, estimant que le parti de Marine Le Pen a participé "à l'affaiblissement national". "Le RN, c'est le Canada Dry de la contestation", raille le député de Seine-Saint-Denis.
Une mobilisation pour "renforcer les parlementaires"
Une grande journée de mobilisation est prévue le 7 mars prochain. "J'invite à faire grève, à bloquer le pays", appelle le vice-président du groupe insoumis à l'Assemblée nationale pour qui l'intersyndicale est "précieuse, unique et exceptionnelle". Une journée d'action pour "montrer la puissance" des travailleurs et qui pourrait avoir des conséquences politiques. "A partir de là, les parlementaires seront plus fort", estime le député qui précise "ne pas vouloir du chaos dans le pays". "Ceux qui bloquent, c'est le gouvernement", accuse-t-il.
Reste à la NUPES de rester unie, après plusieurs polémiques internes. "Nous avons été élus sur un programme commun, les règles de fonctionnement n'ont peut-être pas été assez clairement établies", admet le parlementaire qui souhaite "renforcer la NUPES pour l'emporter en 2027".
Retrouvez "L’invité politique" chaque jour à 8h15 dans le Grand Matin Sud Radio avec Patrick Roger.
Cliquez ici pour écouter "L’invité politique"
Toutes les fréquences de Sud Radio sont ici !