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Retraites : "On veut que le gong tombe et qu'il n'y ait pas de vote", affirme Patrick Kanner

Par Jean Baptiste Giraud

L'article 7 de la réforme des retraites "sera voté par la droite sénatoriale" selon Patrick Kanner, sénateur PS du Nord et président du groupe socialiste au Sénat. Il était “L’invité politique” sur Sud Radio. 

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Patrick Kanner, interviewé par Patrick Roger sur Sud Radio, le 2 mars 2023, dans “L’invité politique”.

Le texte de la réforme des retraites au Sénat, la mise en garde d'Olivier Véran sur le blocage de la France, la généralisation du SNU. Patrick Kanner a répondu aux questions de Patrick Roger.

 

"Je ne sais pas ce qu’avait fumé avant son interview M. Véran"

Face à la mobilisation du 7 mars 2023, qui s’annonce massive, Olivier Véran a mis en garde. Le porte-parole du gouvernement a estimé que le blocage de la France aurait des conséquences catastrophiques. "Je suis un peu surpris par ces propos alarmistes", déclare Patrick Kanner. "Si j’ai bien compris, le 7 mars c’est le début de la fin du monde." Pour le sénateur socialiste, Olivier Véran devient un "prédicateur" qui fait craindre une explosion de la France.

"Vraiment, je ne sais pas ce qu’avait fumé avant son interview M. Véran", se demande sur le ton de l’humour le sénateur PS du Nord. Pour lui, "il ne faut pas faire peur comme ça aux Français". Il rappelle que "les Français ont le droit de manifester".

Réforme des retraites : "L’opposition de gauche va faire son travail de contre-proposition"

Le texte de la réforme des retraites est désormais sur les bancs des sénateurs. Et les débats commenceront effectivement ce 2 mars 2023 dans un hémicycle majoritairement de droite et qui soutient le gouvernement et son projet. Patrick Kanner assure que la gauche sénatoriale ne bloquera pas le texte. "Vous avez vu qu’il y a 4.700 amendements", soit près de 5 fois moins que ceux déposés à l’Assemblée Nationale. Et il souligne que les sénateurs savent "travailler dans le calme, travailler dans le respect".

Pour autant, il assure que la gauche sénatoriale sera "totalement mobilisée". "L’opposition de gauche va faire son travail de contre-proposition." Les sénateurs, assure le président du groupe socialiste au Sénat, ne donneront pas un spectacle comme celui des députés qu’il juge ne pas avoir été "à la hauteur".

 

L'article 7 de la réforme des retraites "sera voté par la droite sénatoriale"

Au niveau de la stratégie qu’adoptera l’opposition sénatoriale, Patrick Kanner confirme avoir "deux objectifs". Le premier est de pouvoir voter l’article 7. Il assure qu’il sera "débattu". S’il estime que cet article est "inutile" et "injuste", il prévient les Français. "Il sera voté, parce que malheureusement il sera voté par la droite sénatoriale", donc adopté.

La gauche veut néanmoins réussir à prolonger les débats pour atteindre le point de "rupture", à savoir le 12 mars 2023. "Le 12 mars à minuit, le texte s’arrête", souligne le sénateur du Nord. L’effet de l’utilisation de l’article 47.1 de la Constitution par le gouvernement, qui permet de réduire le temps des débats.

S’il veut que les débats aillent "jusqu’au bout" du texte, il veut que les sénateurs aient "du temps pour travailler". Ce qui n’est pas le cas. "Nous, nous souhaitons finalement que le gong tombe, puisque c’est le gouvernement qui l’a voulu. Qu’il tombe, et qu’il n’y ait pas de vote."

Une position opposée à celle de la droite qui veut "qu’il y ait un vote sur un texte bouclé". Et ce, afin "d’instrumentaliser le gouvernement". "Mais je ne sais pas qui instrumentalise l’autre", analyse le sénateur.

 

Le SNU est "une privation de liberté", "une forme de rétablissement de la conscription"

Autre sujet qui fait polémique, la généralisation du Service National Universel (SNU) qui semble quasiment actée. Avec, potentiellement, une mise en place dès 2024. Une idée qui ne convainc pas Patrick Kanner, rien que sur le plan logistique. Il rappelle "qu’aujourd’hui, c’est une petite expérience" de quelques dizaines de milliers de jeunes. "Je vous rappelle qu’une génération, c’est 800.000. Vous m’expliquerez comment vous passez de 30.000 ou 40.000 volontaires à 800.000 obligés."

D’autant plus que le projet risque de tomber à l’eau. "Sur le plan constitutionnel, il faudra une modification de la Constitution", assure le sénateur du Nord. Le SNU est "une privation de liberté. C’est une forme de rétablissement de la conscription." S’il n’est pas opposé au SNU en soi, il se déclare "pour donner le choix aux jeunes". "Je ne suis pas pour les caporaliser."

Retrouvez "L’invité politique" chaque jour à 8h15 dans le Grand Matin Sud Radio avec Patrick Roger.

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