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"Rima Hassan et Sarah Knafo servent-elles indirectement les intérêts étrangers ?" s'interroge Naïma Moutchou

Par Aurélie Giraud

Naïma Moutchou, députée du Val d'Oise, porte-parole d'Horizons et vice-présidente de l'Assemblée nationale, était “L’invitée politique” sur Sud Radio.

Naïma Moutchou
Naïma Moutchou, interviewée par Patrick Roger sur Sud Radio, le 3 mars 2025, dans “L’invité politique”.

Polémiques autour de Rima Hassan et Sarah Knafo, guerre en Ukraine, initiative des Européens, place d'Édouard Philippe dans le dernier sondage IFOP fiducial pour Sud Radio et le Figaro : Naïma Moutchou a répondu aux questions de Patrick Roger.

"Rima Hassan et Sarah Knafo servent-elles indirectement les intérêts étrangers ?"

Rima Hassan doit-elle être déchue de sa nationalité comme l'ont évoqué certains ministres ? La députée européenne a assuré jeudi 27 février sur Sud Radio au micro de Jean-Jacques Bourdin que le Hamas a une action légitime du point de vue du droit international. Naïma Moutchou assure avoir été "choquée par des propos indignes et en partie mensongers". Qui "légitiment l'horreur, relativisent le terrorisme". Pour autant, la députée n'est pas pour une déchéance de nationalité. "On peut être choquée mais ça se combat dans les idées. En invoquant la déchéance de la nationalité, on fait de Rima Hassan une victime".

Sarah Knafo a déclaré que le premier prénom français donné à un enfant est un pas qu'on peut faire vers la France. "Elle me cible !" dénonce Naïma Moutchou. "Qu'est-ce que ça veut dire pour ceux qui n'ont pas un prénom français du calendrier chrétien, comme moi ? Que je ne suis pas française ou je suis moins française ou je suis anti-nationale ? C'est une honte. C'est une honte et puis c'est une blessure personnelle". "Je suis française et j'ai mon pays au cœur. Peut-être plus qu'elle d'ailleurs. Quand je la vois faire tous ses allers-retours aux États-Unis", "je me dis qu'indirectement, elle est au service des États-Unis". "Est-ce qu'elle est sur une ligne nationale ou est-ce qu'elle sert indirectement des intérêts étrangers ? De la même manière que Rima Hassan en vérité. Mais de l'autre côté".

"Donald Trump est fait de brutalité et de violence avec les autres"

Après le clash de vendredi 28 février entre Trump et Zelensky, un sommet européen a eu lieu dimanche 2 mars, l'autre se tiendra jeudi prochain sur le réarmement. Pour Naïma Moutchou, il y a une crainte réelle d'abandon de Trump dans l'OTAN qui doit nous pousser à nous réarmer. Pour elle, "ces sommets sont une bonne nouvelle, qui marque le réveil des Européens". "La séquence de la visite de Zelensky à Washington a quand même montré qu'il y avait une forme de mépris stratégique et dangereux de l'Amérique vis-à-vis de l'Europe", affirme la députée. "Il ne faut pas croire que ce conflit ukrainien soit éloigné de nous".

"En réalité, l'Ukraine, aujourd'hui, c'est le front avancé de la démocratie contre le retour des impérialismes", estime Naïma Moutchou. "Donald Trump traite l'Ukraine comme une espèce de ligne comptable dans un grand livre de compte. Donald Trump, c'est d'abord un mercantile, un homme d'affaires avant d'être un homme politique", dénonce-t-elle. Est-ce qu'il y a eu une volonté d'humiliation de Trump, comme l'a tweeté Édouard Philippe ? "C'est son habitude, malheureusement", confirme Naïma Moutchou. "Cet homme est fait de ce style-là. De brutalité et de violence avec les autres. Il ne considère pas qu'il a des alliés ou des partenaires. Il voit les gens en adversaires ou en contractuels".

"Nous n'avons pas d'autre choix que de financer notre Défense"

Le ministre de l'Europe et des Affaires Étrangères, Jean-Noël Barrot, affirme que la ligne de front ne cesse de se rapprocher de nous. "Il n'a pas tort", estime Naïma Moutchou. Selon elle, "le danger est précisément là, jusqu'où la volonté d'hégémonie, d'impérialisme s'arrête". "Imaginons qu'on abandonne l'Ukraine. Est-ce qu'on va laisser Vladimir Poutine dicter sa loi en Europe ? Est-ce que demain, c'est la Moldavie, la Roumanie ? Jusqu'où ? Elle est là, la question. Et c'est pour ça que je parle de sécurité qui doit s'organiser en Europe".

Avons-nous les moyens de financer aujourd'hui notre Défense ? "Il faut le faire, nous n'avons pas le choix aujourd'hui", affirme Naïma Moutchou. "La France a commencé à augmenter ses moyens de défense pour renforcer son armée". "On a besoin de renforcer notre industrie, de redonner des moyens à nos soldats et puis d'essayer de construire cette Europe de la Défense dont on voit bien qu'on a besoin parce qu'on ne peut pas dépendre des élections américaines". "Édouard Philippe considère depuis longtemps que la Défense et l'armée doivent être une priorité de la nation".

"Bruno Retailleau est une personnalité qui a compté, qui compte et qui comptera"

Édouard Philippe figure à la 3ème place dans le sondage Ifop fiducial pour Sud Radio et Le Figaro sur les personnalités que les Français voudraient voir se présenter à la présidentielle. Derrière Marine Le Pen et Jordan Bardella. Si Naïma Moutchou juge "toujours ces sondages avec beaucoup de précaution", elle reconnaît que c'est "une bonne nouvelle". "Ça veut dire quelque chose de la relation qu'il a réussi à nouer avec les Français. Il se déplace beaucoup sur le territoire. Parfois, certains lui reprochent de ne pas s'exprimer, mais en vérité, Édouard Philippe est au contact quotidien avec les Français. C'est comme ça qu'on construit un projet pour la nation. Ce n'est pas en faisant de la figuration à la télévision". "Ce qu'on veut, c'est donner de la perspective aux gens".

Bruno Retailleau est juste derrière Édouard Philippe dans le sondage. Est-ce une difficulté supplémentaire pour lui ? "Bruno Retailleau est une personnalité qui a compté, qui compte et qui comptera", affirme Naïma Moutchou. "Le fait qu'il est ministre à l'Intérieur lui a donné une envergure particulière. C'est quelqu'un que j'apprécie, avec qui j'ai des contacts, c'est quelqu'un avec qui on discute. Et donc, je peux imaginer qu'il soit dans cette équipe demain". "Ce qui est important, c'est que le moment venu, ces ambitions personnelles, elles s'inscrivent dans un projet collectif, dans une histoire collective pour que la droite et le centre l'emportent face à Marine Le Pen".

Retrouvez "L’invité politique" chaque jour à 8h30 dans le Grand Matin Sud Radio avec Jean-Jacques Bourdin

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