Le succès des Toulousains aux Jeux Olympiques, la ruralité, la redynamisation des villes, les déserts médicaux... Dominique Faure a répondu aux questions de Jean-Marie Bordry.
Jeux Olympiques : "Toulouse est une ville extrêmement sportive"
La ville de Toulouse brille durant les Jeux Olympiques de Paris, en particulier avec le nageur Léon Marchand, mais également avec d’autres nombreuses médailles obtenues par des sportifs locaux comme Antoine Dupont. Un succès que Dominique Faure, ministre déléguée en charge des Collectivités territoriales originaire de la région , explique par le fait que "Toulouse est une ville extrêmement sportive". Il y a des "écoles de sport dans les clubs". "Et donc, c’est le pur fruit de l’histoire sportive de la ville."
Ce lundi 5 août 2024, deux nouvelles médailles seront garanties à la France avec la finale de boxe -66 kilos qui oppose le toulousain Sofiane Oumiha à Billal Bennama originaire, lui, de Blagnac. "Il est très impliqué dans l’intégration par le sport", souligne la ministre au sujet de Sofiane Oumiha. "Il s’implique beaucoup sur la formation de la jeunesse, sur les valeurs du sport." À l’issue de la finale, "on aura une médaille d’or et une médaille d’argent très locales", se félicite Dominique Faure.
Redynamisation de la ruralité : "Tout ça nécessite de l’ingénierie dont beaucoup de communes ne disposent pas"
La question de la redynamisation des centres-villes et des villages en France reste un sujet majeur de la politique de la ville du gouvernement. Or, ce dernier a lancé en 2023 un dispositif, entré en vigueur en juillet 2024, visant justement à aider cette redynamisation. Auch, dans le Gers, a rejoint le dispositif appelé "Plan ruralité revitalisation". "Villages d’avenir, qui est une des composantes de France ruralité, vise à accompagner les villes dans leur transformation des coeurs de ville", explique la ministre en charge des collectivités territoriales. Entre autres, les aider à amener des commerces ou encore des médecins. "Tout ça nécessite de l’ingénierie dont beaucoup de communes ne disposent pas."
Le plan met donc à disposition des municipalités "110 chefs de projet que nous avons recrutés, formés, et qui sont aujourd’hui en préfecture au service de ces villages d’avenir". Le plan prévoit "des études, des subventions, des conseils… et puis un interlocuteur dans les services de l’État qui permet d’accompagner les élus qui portent ces projets de revitalisation".
Déserts médicaux : les médecins "ont du mal à se projeter" à la campagne
Parmi les premiers enjeux liés à la revitalisation de la ruralité, il y a la question des déserts médicaux qui, bien qu’ils touchent toute la France, sont largement plus représentés dans les zones rurales, les médecins ne voulant pas s’y installer. Selon Dominique Faure, ce qui explique cette tendance des médecins à vouloir rester en zone urbaine est "qu’ils font leurs études dans des CHU, les médecins, et que donc ils sont dans des environnements très urbains". "Souvent, ils se marient, ils font des enfants… et ils ont démarré leur vie professionnelle pendant leurs études en environnement urbain."
Mais contrairement aux générations précédentes de médecins, "ils ont du mal à se projeter" à la campagne, tente de justifier la ministre. Toutefois, elle estime que les maires et départements ruraux savent de plus en plus "rendre attractif leur territoire".
Ruralité : "Je pense qu’avoir une part de nos députés et de sénateurs qui puissent rester maires, ça aurait du sens"
Autre sujet qui fait débat, la fin du cumul des mandats qui frappe tout particulièrement les maires ruraux élus députés. Une réforme qui date de 2016 et qui avait été voulue par François Hollande. "J’ai évolué dans ma pensée sur ce sujet", assure la ministre Dominique Faure. À l’époque, "j’ai trouvé que c’était une excellente décision".
Mais aujourd’hui, après deux ans en tant que ministre, elle a changé d’avis. "Je pense qu’avoir une part de nos députés et de sénateurs qui puissent rester maires, ça aurait du sens." Elle limite toutefois le cumul à "deux mandats maximum". Si bien que sur le sujet de revenir sur la réforme du non-cumul des mandats, Dominique Faure est claire : il faudrait permettre le cumul "à certaines conditions".
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