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"Si Bruno Retailleau est sincère, qu'il rejoigne le RN !" affirme Laurent Jacobelli

Par Aurélie Giraud

Laurent Jacobelli, député de Moselle et porte-parole du RN, était “L’invité politique” sur Sud Radio.

Laurent Jacobelli Bruno Retailleau
Laurent Jacobelli, interviewé par Jean-Jacques Bourdin sur Sud Radio, le 17 février 2025, dans “L’invité politique”.

Actions de Bruno Retailleau au gouvernement, retraites, guerre en Ukraine, États-Unis, discours de J.D. Vance à Munich : Laurent Jacobelli a répondu aux questions de Jean-Jacques Bourdin.

"Si Bruno Retailleau est sincère, qu'il nous rejoigne !"

Le RN pourrait-il travailler avec Bruno Retailleau ? "En tout cas, il y a les mêmes paroles !", estime Laurent Jacobelli. Pour autant, il estime que le ministre de l'Intérieur n'est pas devenu un danger politique pour Marine Le Pen. "Plus on parle comme nous, plus on fait notre pub", affirme le porte-parole du RN. "Mais est-ce que Bruno Retailleau est sincère ?", interroge-t-il. S'il reconnaît à Bruno Retailleau "une certaine permanence dans le discours", il souhaite lui "lancer un défi".

"S'il est sincère, pourquoi est-ce qu'il continue à travailler avec des gens qui veulent régulariser les clandestins ? Avec des gens qui veulent plus d'immigration, qui nous disent que l'immigration est une chance ? Ça pose question pour quelqu'un qui veut limiter l'immigration. Est-ce qu'il est sincère quand il travaille avec des gens qui veulent légaliser le cannabis alors que lui déclare vouloir faire la chasse aux narcotraffiquants ? Soit il travaille avec des socialistes, avec des gens de la majorité qui veulent plus d'immigration et plus de drogue, alors il est insincère. Soit il est sincère, alors qu'il nous rejoigne".

Retraites : il faut "créer des emplois productifs, encourager la natalité et réduire les dépenses liées à l'immigration"

La Cour des comptes rendra mercredi 19 février son rapport flash sur le régime des retraites. Peut-on se permettre de travailler moins ? "Travailler plus est aussi une chimère", déclare Laurent Jacobelli. Pour le député, "on ne règle pas le fond du problème des caisses de retraites". " dû au fait "qu'il n'y a pas assez d'emplois en France, pas assez de productivité pour les emplois créés et pas assez de natalité".

"Notre modèle repose sur un triptyque important des emplois productifs, de la création d'emplois et la natalité. On perd aujourd'hui sur ces trois tableaux", déplore Laurent Jacobelli. "Si on veut régler le problème durablement, il faut travailler sur les problèmes de fond". Il faudrait donc, selon le porte-parole du RN, "créer des emplois productifs, encourager la natalité et réduire les dépenses liées à l'immigration". Une réforme structurelle est selon lui nécessaire.

"La France doit jouer un rôle dans les négociations sur l'Ukraine"

Laurent Jacobelli regrette que l'Europe soit tenue à l'écart des discussions concernant la guerre en Ukraine. Mais pour lui, "le rôle de l'Europe est compliqué à définir puisque l'Europe n'a pas d'existence en tant qu'État. Et donc, elle n'est pas un négociateur". En revanche, "la France doit jouer un rôle, comme elle l'a toujours fait, en restant indépendante et en proposant une voie diplomatique". Il critique l'attitude de certains pays qui envisagent l'escalade militaire et souligne que "le mot 'paix' n'est plus un gros mot. Ni dans la bouche des Ukrainiens, ni même de ceux que je crois comprendre, mais il faut toujours se méfier, dans la bouche des Russes. Et donc, allons vers la diplomatie".

Il est selon le porte-parole du RN essentiel de "négocier avec Zelensky et Poutine", refusant l'idée d'une diplomatie biaisée par une seule partie. Il plaide pour "l'union des États européens partageant une vision commune", avec "un intérêt diplomatique et géostratégique commun". Mais "pas en passant par les fourches caudines de Mme Van der Leyen, dont, je le rappelle, le rôle international n'existe pas et qui n'a jamais été élue".

"Certains chez Zemmour cherchent apparemment à être adoubés par le pouvoir Trump"

Laurent Jacobelli estime qu'il faut se méfier des État-Unis. "Parce que les États-Unis, leur seul intérêt, ce sont les États-Unis", affirme-t-il. "Pour ça je les admire, c'est-à-dire qu'un président américain défend toujours les intérêts de sa population et de son pays avant le reste. Donc ceux qui cèdent aux sirènes du Trumpisme ou d'une autre, comme avant Biden d'ailleurs, se trompent". Il y a selon lui "la course pour aller serrer la main de Donald Trump. Comme par exemple à droite certains chez Zemmour cherchent une comparaison. Ce n'est pas raisonnable !" "Certains cherchent apparemment à être adoubés par le pouvoir Trump".

"Il y a un aspect intéressant chez Trump, presque fascinant", estime Laurent Jacobelli. "C'est-à-dire que cet homme arrive au pouvoir et en deux semaines, il signe plus de décrets que tous ses prédécesseurs. Et il montre que quand on a la volonté politique, on peut réaliser ce point où on a été élu". Mais il faut selon le porte-parole du RN "ne jamais oublier que Donald Trump n'est pas là pour faire un cadeau à la France ou à l'Europe ou à qui que ce soit. Il est là pour les États-Unis d'Amérique. Et essayer de croire qu'il va adouber, qu'il va vouloir l'intérêt des Français, c'est se tromper. Il veut l'intérêt des Américains et personne ne peut lui reprocher".

"Je n'aime pas l'interventionnisme"

Le discours de J.D. Vance sur l'Union européenne est jugé ambivalent par Laurent Jacobelli qui se dit "tiraillé". Il reconnaît qu'il "dit des choses sur l'Union européenne qui ne sont pas complètement fausses. Sur la perte de l'esprit démocratique, sur le fait que des commissaires que personne n'a élu dictent ce qui est bien et ce qui est mal et veulent l'imposer à des États qui, eux, ont des gouvernements légitimes". Pour autant, le député "n'aime pas l'interventionnisme, qu'il soit américain, chinois, russe ou quoi que ce soit".

J.D. Vance a soutenu publiquement l'AFD. "Ça me gêne autant que quand le chancelier ou la chancelière allemande soutient Emmanuel Macron pour les élections présidentielles", affirme Laurent Jacobelli. "L'interventionnisme n'est jamais bon signe", insiste-t-il. "Je ne crois pas au désintérêt des nations. Et lorsqu'elles interviennent dans la vie de la nation voisine, c'est que derrière se cache quelque chose. Soit une volonté de fusion européenne, soit une volonté d'imposer commercialement des choses, mais ce n'est jamais gratuit".

Retrouvez "L’invité politique" chaque jour à 8h30 dans le Grand Matin Sud Radio avec Jean-Jacques Bourdin

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