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A69 : "Nous demanderons la reprise des travaux" dans l'attente de l'appel, annonce Philippe Tabarot

Par Aurélie Giraud

Philippe Tabarot, ministre chargé des Transports, était “L’invité politique” sur Sud Radio.

Philippe Tabarot A69
Philippe Tabarot, interviewé par Benjamin Glaise sur Sud Radio, le 7 mars, dans “L’invité politique”.

Suspension du chantier de l'A69, voies de covoiturage aux heures de pointe, ZFE : Philippe Tabarot a répondu aux questions de Benjamin Glaise.

Suspension des travaux de l'A69 : "Nous déposerons un appel avec un sursis à exécution"

Le chantier de l'A69 entre Castres et Toulouse a été suspendu par le tribunal administratif de Toulouse le 27 février dernier, au motif que les bénéfices économiques, sociaux et de sécurité publiques sont trop limités au regard de son impact sur l’environnement. Le préfet a fait appel de la décision. "Ce sera déposé dans les jours qui viennent" confirme Philippe Tabarot. "On travaille sur un mémoire pour faire appel et surtout pour demander un sursis à exécution" annonce le ministre. C'est-à-dire "d'ici à l'appel", car on connaîtra la décision en appel d'ici un an, un an et demi.

"La question qui se pose à nous à l'heure où on parle, c'est la situation du chantier" souligne Philippe Tabarot. "À la fois un chantier qu'il faut sécuriser parce que des personnes essaient d'envahir ce chantier. Ça prend du temps, les entreprises sont mobilisées là-dessus". "Et puis c'est une catastrophe concrète et immédiate sur un plan économique". Le ministre précise que "1.000 personnes aujourd'hui sont au chômage. Il y a 3.000 à 4.000 personnes qui sont indirectement concernées, des sous-traitants, qui avaient commandé du matériel et qui sont en cessation de paiement".

A69 : "Nous sommes déterminés à ce que le chantier soit mené à bien"

"Il y a des personnes qui pleurent par rapport à l'arrêt de ce chantier" affirme Philippe Tabarot. Le ministre assure que l'État ira jusqu'au bout. "Nous sommes déterminés à ce que le chantier soit mené à bien". "On pense plus que jamais que c'est un projet indispensable pour désenclaver le Tarn". Mais aussi "pour des raisons d'aménagement du territoire, pour des raisons économiques, de sécurité, parce que c'est la crédibilité de l'État qui se joue aussi". "Et de toutes les collectivités territoriales". "Cela va faire jurisprudence sur l'ensemble du territoire national" alerte-t-il. Et "Si la décision de suspension de l'A69 est confirmée, c'est la fin des grands projets".

Philippe Tabarot va proposer des mesures pour éviter qu'une situation comme celle actuelle de l'A69 ne se reproduise, tout en préservant l'environnement. Ce texte va figurer sous forme d'amendement dans le projet de loi de simplification qui doit arriver à l'Assemblée au printemps prochain. "Je ne souhaite pas revenir sur la question de l'A69" précise le ministre. "Mais que ce qui se passe sur l'A69 ne se reproduise plus dans notre pays. Notamment quand on a une déclaration d'utilité publique et une autorisation environnementale", il faut pouvoir "considérer qu'ensuite le caractère d'utilité publique, d'intérêt général du projet existe".

"Il faut tester les voies réservées au covoiturage pendant quelques mois"

Après Lille, Nantes, Lyon et Grenoble, Paris a mis en place une voie de covoiturage, notamment sur son périphérique pour les heures de pointe. Faut-il généraliser les voies de covoiturage ? "Il faut en tout cas les tester" estime Philippe Tabarot. Il "souhaite qu'on puisse être sur une période d'expérimentation". Le ministre rappelle que "40.000 personnes meurent chaque année des particules fines". Il "comprend les personnes qui souhaitent y mettre fin. C'est une question de santé publique". "Pour autant, cette mesure peut-elle permettre de réduire le nombre de véhicules sur périphérique ? La question se pose".

"L'expérimentation qui a été faite en partie aux Jeux Olympiques est difficilement appréciable parce qu'il y avait beaucoup moins de monde que d'habitude à Paris" souligne Philippe Tabarot. Pour lui, il faut "savoir si cette mesure peut fonctionner". "Madame Hidalgo était sur cinq années d'expérimentation, pour moi cinq années ce n'est pas une expérimentation. Une expérimentation c'est quelques mois" estime le ministre. "Il faut que cette mesure soit réversible dans le temps, dans quelques mois, pour faire une analyse avec des personnes qui ont l'objectivité nécessaire. Et qu'en cas de situation très dégradée, que la situation soit réversible dans la journée même, par exemple en cas de bouchons trop importants".

ZFE : "Je demande un report du calendrier"

35 députés de la droite et du centre ont déposé une proposition de loi qui vise à suspendre l'application des zones à faibles émissions (ZFE) pour cinq ans. Le ministre des Transports soutiendra-t-il ce texte ? "J'aurais pu en être !" aconfie-t-il. "J'ai été celui qui a commis un rapport, j'avais titré 'sortir de l'impasse'. Je demandais à l'époque déjà un report du calendrier" rappelle l'ancien parlementaire. "La proposition de loi va en ce sens". Mais "ça doit se faire de manière plus affinée en fonction des territoires".

Pour le ministre, "avant de prendre des décisions comme celle-là, il faut voir les choses dans le bon ordre". C'est-à-dire "une meilleure information, un meilleur accompagnement à travers différentes primes à la conversion, le leasing social, toutes ces mesures qui ont été mises en place et qui aujourd'hui on le voit faute de financement public sont un petit peu freinées". "Se dire qu'il faut développer les transports en commun". "Ne mettons pas en place les ZFE et on développe ensuite le transport en commun. C'est l'inverse qu'il faut faire".

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