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Travail salarié le 1er mai : "je ne peux pas demander qu'il n'y ait pas de contrôles", affirme Catherine Vautrin

Par Aurélie Giraud

"Je n’ai pas d’injonctions à donner à l’inspection du travail" selon Catherine Vautrin, Ministre du travail, de la santé, des solidarités et des familles. Elle était “L’invitée politique” sur Sud Radio. 

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Catherine Vautrin interviewée par Jean-Jacques Bourdin sur Sud Radio, le 22 avril 2025, dans “L’invité politique”.

Le décès du Pape François, le texte sur la fin de vie, les violences faites aux enfants, le travail le 1er mai... Catherine Vautrin a répondu aux questions de Jean-Jacques Bourdin.

Le Pape François "avait l’art de s’exprimer sur des sujets où on ne l’attendait pas forcément"

Le Pape François 1er est décédé le lundi 21 avril 2025, après une dernière apparition publique place Saint-Pierre pour la célébration de Pâques. Le monde entier a rendu hommage au souverain pontife qui a marqué les esprits par des prises de position sur des sujets de société. "Dès lors qu’il a été choisi par le Conclave il y a une douzaine d’années, il a immédiatement dit que son Pontificat serait sur l’attention aux plus démunis", rappelle Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des familles. "On a pu vérifier que ce qui s’est passé." Le Pape François "avait l’art de s’exprimer sur des sujets où on ne l’attendait pas forcément".

https://twitter.com/SudRadio/status/1914568658996584794

Fin de vie : "Notre objectif, c’est que nous ayons dans chaque département des unités de soins palliatifs"

Inversement, et sans surprise, il s’est prononcé fortement en défaveur de l’euthanasie, notamment lors de sa visite à Marseille en 2023, et ce alors que la France discutait déjà d’un possible texte de loi sur le sujet. Le texte reste d’actualité, après avoir été scindé en deux par le Premier ministre François Bayrou. En mai 2025, l’Assemblée nationale commencera donc à débattre sur l’amélioration des soins palliatifs d’un côté, et sur l’aide active à mourir de l’autre. "La Commission des Affaires sociales de l’Assemblée a voté la première partie, le texte sur les soins palliatifs", confirme la ministre de la Santé.

C’est ce texte qui passera devant le vote des députés. Mais pour autant, la ministre rappelle qu’elle a augmenté le budget des soins palliatifs de 100 millions d’euros. "Notre objectif, c’est que nous ayons dans chaque département des unités de soins palliatifs." À quelle date ? "je pense début 2026", annonce la ministre qui rappelle que c’est surtout une question de "formation".

https://twitter.com/SudRadio/status/1914569534607929621

Fin de vie : "c’est le patient seul qui demande à pouvoir bénéficier de cette aide à mourir"

Le deuxième texte portera, lui, sur l’aide active à mourir. "Le Premier ministre qui, avec le Président de la République, m’a nommée et me dit ‘je souhaite deux textes’, je m’exécute", explique Catherine Vautrin qui n’était pas vraiment favorable à la scission. "Ce deuxième texte est un texte qui a des conditions extrêmement précises."

Le texte veut répondre à "des situations dans lesquelles les textes existants ne permettent pas de répondre à l’attente de nos concitoyens", comme la maladie de Charcot (SLA). Pour ces maladies, "nous n’avons pas de traitement et les patients connaissent les conditions de leur fin de vie". Le texte s’adresse à ces situation, puisqu’il y a cinq conditions précises pour être éligible à l’euthanasie.

Il faut ainsi être majeur et habiter en France, mais surtout il faut que la pathologie du patient ait un côté "irrémédiable" avec des symptômes "insupportables" pour le patient et que cette pathologie soit aussi "réfractaire aux traitements". Et, enfin, le discernement reste central : "c’est le patient seul qui demande à pouvoir bénéficier de cette aide à mourir" ce qui déclenche une procédure d’étude du dossier. "Seulement après ce travail est considérée l’éligibilité."

"Nous avons tous les 5 jours un enfant qui meurt à la suite de violences"

Véritable problème de société : les violences faites aux enfants. Un enjeu majeur pour Catherine Vautrin qui va aller ce mardi 22 avril 2025 dans les locaux du centre d’appels du 119 Allo Enfance en Danger, le numéro dédié à lutter contre les violences faites aux enfants. Le personnel devra fournir une "attestation d’honorabilité" pour travailler. Après une expérimentation réussie, ce dispositif sera généralisé à toute la France "d’ici la fin de l’année", confirme Catherine Vautrin.

"J’insiste sur l’importance de Allo 119. C’est une ligne téléphonique dédiée pour toute personne que ce soit l’enfant lui-même, que ce soit l’entourage de cet enfant, qui a des doutes sur le fait que l’enfant peut être victime d’actes psychologiques, physiques graves à son encontre." une fois le signalement fait, la situation sera "analysée de façon à s’occuper de cet enfant", rappelle la ministre des Solidarités et de la famille. "Nous avons tous les 5 jours un enfant qui meurt à la suite de violences" en France, rappelle la ministre. "C’est abominable."

Fête du Travail : "le 1er mai, dans la loi, c’est le seul jour de l’année qui est certes férié, mais surtout chômé"

Le 1er mai, Fête du Travail, approche. Certains professionnels, en particulier les boulangers mais également les fleuristes et autres petits commerces, s’inquiètent des risques de contrôles de la part de l’inspection du Travail. L’année dernière, contrôles et sanctions avaient créé l’émoi. "Ce sont les inspecteurs du travail qui déterminent leurs plans de contrôles", rappelle Catherine Vautrin. Et elle souligne que "l’indépendance de l’inspection du Travail est un sujet majeur". Comprendre : elle ne peut pas s’en mêler.

La ministre du Travail réexplique les règles : "le 1er mai, dans la loi, c’est le seul jour de l’année qui est certes férié, mais surtout chômé". Et ça change tout : "on chôme et on est payé". Ce qui implique qu’il y a dans le Code du Travail "dès règles très précises" sur qui a le droit, ou non, de travailler ce jour-là. Une règle qui n’était pas forcément respectée… jusqu’en 2006 et un jugement de la Cour de cassation. "Le sujet aujourd’hui c’est de faire bouger la loi" pour permettre le travail salarié pour certaines professions.

Y aura-t-il des contrôles ce 1er mai 2025 ? C’est fort possible : "je ne peux pas demander qu’il n'y ait pas de contrôles, je n’ai pas d’injonctions à donner à l’inspection du travail", affirme Catherine Vautrin. Si le boulanger peut travailler ainsi que son conjoint s’il est non-salarié, "mais je dis aux boulangers ‘attention’".

Retrouvez "L’invité politique" chaque jour à 8h30 dans le Grand Matin Sud Radio avec Jean-Jacques Bourdin

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