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"Un accord de gouvernement n'est pas possible" affirme Sandrine Rousseau

Par Aurélie Giraud

Sandrine Rousseau, députée écologiste de Paris, était “L’invitée politique” sur Sud Radio.

Sandrine Rousseau gouvernement
Sandrine Rousseau, interviewée par Jean-Jacques Bourdin sur Sud Radio, le 10 décembre 2024, dans “L’invité politique”.

Constitution du nouveau gouvernement, affaire Boualem Sansal : Sandrine Rousseau a répondu aux questions de Jean-Jacques Bourdin.

"Un accord de gouvernement n'est pas possible"

Emmanuel Macron réunit plusieurs forces politiques hors LFI et RN, dont les écologistes, les écologistes, les socialistes et les communistes, pour échanger sur une éventuelle plateforme programmatique. Il s'agirait de construire un programme de gouvernement et un accord de non-censure. Mais pour Sandrine Rousseau, "il n'y a pas d'accord de gouvernement, ce n'est pas possible". "On s'est opposés sur le budget où le groupe de Gabriel Attal a mis toute son énergie pour ne pas voter les impôts sur les plus grandes entreprises par exemple. Qu'est-ce qu'on va aller faire ? On est opposés sur le fond".

Pour Sandrine Rousseau, "il faut toujours discuter mais la méthode d'Emmanuel Macron n'a pas changé. Il ne veut pas être en cohabitation". "J'ai toujours posé le compromis à l'Assemblée" explique la députée. Elle estime que "le gouvernement, dans notre Ve République", doit être "issu de la force arrivée en tête, le NFP". "Le gouvernement propose des textes issus d'une ligne politique". "Et derrière, il y a des compromis au Parlement, qui est le cœur battant de la démocratie". Elle plaide ainsi pour "des compromis avec le Parlement pour qu'il n'y ait pas de 49-3, pour qu'on ne passe jamais en force".

Sandrine Rousseau : "Je ne veux pas de compromis avec LR !"

Sandrine Rousseau est-elle prête à un compromis avec LR et le bloc central ? "Non non et non, il n'y a pas de compromis possible" insiste la députée écologiste. "LR, qui s'est battu pour que la retraite soit à 66 ans, non !" "Nous avons été élus, LFI, le PS et le PC dans la même coalition qui s'appelle le Nouveau Front Populaire. Cette coalition avait un programme clair. Et ce programme a été validé par les Français, puisque nous sommes arrivés en première position".

"Emmanuel Macron n'avait pas de majorité non plus il y a deux ans, mais personne ne faisait des psychodrames en disant 'Macron n'a pas de majorité'" souligne Sandrine Rousseau. "Donc oui, nous n'avons pas de majorité dans le Parlement aujourd'hui. Raison pour laquelle nous nous engageons à ne pas passer en force. C'est un pas énorme que nous faisons au NFP". Jean-Luc Mélenchon ne tient pas ce discours. "Mélenchon n'est pas député ! Je vous parle de l'Assemblée nationale. Et dans l'Assemblée nationale, nous avons des solutions".

"On est au bout de la crise de la Vème République"

Les Français souhaitent sortir de la crise, ils veulent un budget, de la stabilité. Ou alors c'est la solution de Jean-Luc Mélenchon avec la démission d'Emmanuel Macron et des élections présidentielles immédiates. "J'ai surtout entendu des Français qui se sentent méprisés et non respectés par le monde politique" affirme Sandrine Rousseau. Pour elle, "il y a eu une rupture avec le politique au moment des Gilets Jaunes, qui a abouti sur des cahiers de doléances. La France entière s'est levée pour aller écrire dans ces cahiers de doléances".

"Ce qui a été écrit dans ces cahiers dit quelque chose de la vie de chacun et chacune, sans haine ni aigreur". Or "tout cela a été totalement piétiné" déplore Sandrine Rousseau. "Depuis le début, c'est comme si on avait un monde politique autosuffisant qui savait de lui-même comment il fallait faire. Nous sommes au bout de cette crise-là. Et on est aussi au bout de la crise de la Ve République qui dit qu'un homme tout seul peut bloquer un système démocratique". "Il y a des manières de sortir de cette crise par le haut, mais je ne les entends pas aujourd'hui dans le débat politique".

"Boualem Sansal n'est pas non plus un ange dans ses positions"

L'avocat de Boualem Sansal a été interdit d'entrer sur le sol algérien. "Il est scandaleux qu'il soit emprisonné et que son avocat n'ait pas le droit d'entrer en Algérie" reconnaît Sandrine Rousseau. "Après, je voudrais aussi poser, et dans les deux termes de l'équation, que les propos et les positions tenues sont des propos relevant de l'extrême droite, relevant d'une forme de suprémacisme". "Il n'a pas à être en prison, il a à être défendu. C'est un droit humain fondamental. Pour autant, rappelons quand même que ça n'est pas non plus un ange dans ses positions".

"Le suprémacisme, c'est quand même l'idée qu'il y a des civilisations qui sont supérieures aux autres" rappelle la députée. "Et c'est précisément ce qui va nous emmener dans le chaos. Et l'augmentation de la popularité de ces thèses-là, aux États-Unis et aussi en partie en France ou ailleurs dans le monde, nous conduit inéluctablement à l'affrontement. Donc je voudrais qu'on descende un peu la pression et qu'on se dise qu'il n'y a pas de civilisations qui sont supérieures aux autres".

Retrouvez "L’invité politique" chaque jour à 8h30 dans le Grand Matin Sud Radio avec Jean-Jacques Bourdin

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