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"Une gauche éclatée, c’est une gauche éliminée", selon Stéphane Troussel

Par Jean Baptiste Giraud

La gauche irréconciliable n'existe pas selon Stéphane Troussel, Président du département de Seine-Saint-Denis et Porte parole du PS. Il était “L’invité politique” sur Sud Radio. 

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Stéphane Troussel, interviewé par Patrick Roger sur Sud Radio, le 6 avril 2023, dans “L’invité politique”.

La réunion entre les syndicats et le gouvernement, la mobilisation sur la réforme des retraites, l'avenir de la gauche... Stéphane Troussel a répondu aux questions de Patrick Roger.

 

Réunion à Matignon : une "stratégie d’enfumage"

L’intersyndicale a claqué la porte de la réunion à Matignon. La Première ministre Élisabeth Borne refuse en effet toujours de retirer son projet de loi de réforme des retraites alors que la 11e journée de mobilisation a lieu jeudi 6 avril 2023. Pour Laurent Berger, secrétaire générale de la CFDT, il y a une "crise démocratique". Pour Stéphane Troussel, porte-parole du Parti Socialiste, "à l’évidence, il y a une crise démocratique" en France.

Il rappelle l’ampleur du mouvement social, l’intersyndicale qui "frappe par son unité et sa détermination" ainsi que les "mobilisations qui toutes ont été marquées par beaucoup de sérieux et de gravité". Et la réunion de hier "qui se voulait une main-tendue" n’était, selon lui, qu’une "stratégie d’enfumage".

"Le pays reste à un niveau de désapprobation de cette réforme" qui est un record. "70% des Français sont toujours opposés à cette réforme", souligne Stéphane Roussel. "Il y a, à l’évidence, une surdité du pouvoir qui conduit, oui, à cette crise démocratique."


 

La politique française est "organisée autour de trois blocs : libéral, un bloc d’extrême-droite, et la gauche"

Selon le sondage IFop Fiducial pour Sud Radio et le Figaro Magazine dévoilé le 6 avril 2023, Marine Le Pen remporterait l’élection présidentielle si elle avait lieu aujourd’hui. Si Stéphane Roussel refuse de "tirer des conclusions hâtives d’un sondage", il admet qu’il dévoile un réel problème. Le sondage dit "qu’une gauche éclatée, c’est une gauche éliminée".

Néanmoins, il tient à rappeler que les sondages ayant eu lieu "quelques jours avant l’élection présidentielle" ne disaient pas "des choses très différentes".
Le président du département de Seine-Saint-Denis estime que désormais la politique française est "organisée autour de trois blocs : libéral, un bloc d’extrême-droite, et la gauche". Et cette organisation fait qu’il "n’y a pas d’issue notamment pour mon camp, pour la gauche, sans regroupement, sans unité, sans rassemblement".

Il explique que les gauches "irréconciliables" n’existent pas. Celles et ceux qui déclarent cela, ce sont ceux qui "ont intérêt à diviser à gauche". "Moi, je ne ferai pas partie des idiots utiles de la macronie finissante", affirme Stéphane Troussel.

 

Retraites : la réforme est "injuste", "injustifiée" et "brutale"

La 11e journée de contestation et mobilisation contre la réforme des retraites se déroule jeudi 6 avril 2023. Pour certains, le mouvement semble s’essouffler, notamment dans l’attente des décisions du Conseil Constitutionnel sur le texte de loi et le Référendum d’Initiative Partagée (RIP). "Au contraire : je souhaite que l’attente des décisions du Conseil Constitutionnel le 14 avril prochain, ça soit un élément de mobilisation supplémentaire aujourd’hui."

Une telle mobilisation permettrait d’envoyer un "signal fort" au Conseil Constitutionnel, estime Stéphane Troussel. "Pour, je l’espère, qu’il y ait une décision du Conseil Constitutionnel à la fois sur la loi mais aussi sur cette proposition de RIP qui nous permette de faire reculer le gouvernement."

Le Porte-parole du PS affirme que la réforme est "injuste", "injustifiée" et "brutale".


 

Il "faudrait effectivement ouvrir ce débat sur la légalisation du cannabis"

Les violences sur fond de trafic de drogue semblent augmenter en France, notamment à Marseille. Mais le département de la Seine-Saint-Denis est également fortement touché par les trafics, nombreux. Stéphane Troussel, président du département, déplore un manque de moyens pour la justice. "Le trafic de stupéfiants, ça pourrit la vie quotidienne des habitants des quartiers populaires", souligne-t-il. Et malgré les "coups de menton" des ministres de l’Intérieur, "il n’y a toujours pas plus d’enquêteurs, de policiers, de magistrats".

Si d’un côté, il "exige" plus de moyens, il juge qu’il "faudrait effectivement ouvrir ce débat sur la légalisation du cannabis".


 

 

Retrouvez "L’invité politique" chaque jour à 8h15 dans le Grand Matin Sud Radio avec Patrick Roger.

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