La sécheresse qui inquiète, l'instauration des ZFE et la transition énergétique. Christophe Béchu a répondu aux questions de Patrick Roger.
Sécheresse : "Tous les voyants sont au rouge"
La sécheresse historique de 2022 est encore dans tous les esprits… et la situation semble empirer. Le déficit hydrique en France a battu tous les records, selon Météo France. Et des arrêtés ont déjà été pris dans plusieurs départements, plusieurs mois en avance par rapport à la normale. "On est dans une situation qui est compliquée", confirme Christophe Béchu, ministre de la transition écologique. Malgré la pluie qui est revenue cette semaine du 6 mars 2023, "on a des inquiétudes", notamment au niveau de la Méditerranée et de la vallée du Rhône. "On est dans une situation qui est pire que l’année dernière à la même date." Les nappes phréatiques ont "deux mois de retard" dans leur remplissage, par rapport à 2022.
La sécheresse, affirme le ministre, a conduit à un début d’automne en retard et moins de pluie "pendant l’hiver". "Tous les voyants sont au rouge."
Pour éviter la catastrophe, le gouvernement a donc agi. D’un côté, avec des arrêtés "dont j’ai dit aux Préfets de ne pas avoir la main qui tremble". Et de l’autre, "un plan national" comprenant "une cinquantaine de mesures sur tous les sujets" et que le ministre prévoit de présenter au mois de mars 2023. Lutte contre le gaspillage de l’eau, utilisation des eaux usées, lutte contre les fuites, consommation quotidienne des Français... autant de points qu'abordera ce plan, dévoile le ministre.
🔴🗣️@ChristopheBechu "#Secheresse : on est dans une situation qui est pire que l’année dernière à la même date. Les nappes phréatiques ont deux mois de retard dans leur remplissage. Tous les voyants sont au rouge !"
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Interdiction des jets privés : "Ça relève plus de la lutte des classes que de la transitions écologique"
Dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique, la question des jets privés revient régulièrement sur le devant de la scène. Les écologistes, lors de leur prochaine niche parlementaire, prévoient de proposer une loi interdisant les vols en jet privé internes au territoire français. Christophe Béchu confirme qu’il faute "les réguler" et "faire en sorte qu’ils soient moins attractifs". Mais les interdire, "c’est l’écologie du buzz. Ça relève plus de la lutte des classes que de la transition écologique". "Les jets privés, c’est 0,1% des émissions nationales de notre pays", assure-t-il.
"C’est bien plus efficace d’investir dans le nucléaire pour décarboner une partie de nos émissions que de penser qu’en interdisant les jets privés, on va régler le problème."
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ZFE : "Les villes qui ne sont pas en dépassement de seuil n’ont aucune obligation d’aller durcir, multiplier les règles"
Les ZFE, Zones à Faibles Émissions, se multiplient dans les grandes villes. Et les Français les plus modestes s’inquiètent de ne plus pouvoir rouler. Leurs voitures, souvent vieilles, seront en effet interdites. Et ils ne peuvent pas en changer, faute de moyens. Christophe Béchu rappelle qu’il y a "14 pays en Europe où il y a des zones à faibles émissions". Dans les villes où les ZFE sont en place, "quand la qualité de l’air s’améliore, il y a des endroits où ces ZFE sont supprimées".
"Cette mesure est prise pour des raisons de santé publique", rappelle le ministre. "La France a été condamnée par trois fois pour des dépassements de seuils de pollution." Cela implique que "les villes qui ne sont pas en dépassement de seuil n’ont aucune obligation d’aller durcir, multiplier les règles."
Selon lui, la polémique est l’œuvre des maires qui "jouent aux pompiers pyromanes" en durcissant au-delà de la loi les règles d’interdiction de circulation des ZFE.
"Est-ce que les ZFE sont utiles pour la santé de nos concitoyens ? Oui", assure le ministre de la Transition écologique. "Est-ce qu’elles posent des difficultés d’application ? Oui", à cause du parc actuel et le manque de véhicules propres notamment d’occasion. "Est-ce que nous y remédions ? Oui."
Les ZFE sont "un impératif de santé publique" qui "existe ailleurs". Et sur lequel le gouvernement n’est pas fermé "au dialogue". "Nous avons besoin des ZFE pour des raisons de santé publique, mais mettre en place une ZFE n’est pas une conception d’écologie punitive."
🔴🗣️@ChristopheBechu : "Nous avons besoin des #ZFE pour des raisons de santé publique ! Ce n'est pas une conception d’écologie punitive ou antisociale !"
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Moteurs électriques et blocage à l'UE : "On est dans une crise politique interne à l’Allemagne"
La fin des motorisations thermiques dans l’Union européenne a connu un revers majeur avec le refus de l’Allemagne de signer le texte, pourtant adopté au Parlement européen. "À l’intérieur de la coalition allemande, le plus petit des partenaires est aujourd’hui en train de remettre en cause la position allemande", explique Christophe Béchu. Pour lui, "on est dans une crise politique interne à l’Allemagne".
Mais "décarboner notre parc de véhicules, c’est le seul moyen de lutter contre le réchauffement climatique", juge le ministre.
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