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ZFE : "Nous allons travailler sur de probables dérogations" affirme Juliette Méadel

Par Aurélie Giraud

Juliette Méadel, ministre déléguée chargée de la Ville, était “L’invitée politique” sur Sud Radio.

Juliette Méadel ZFE
Juliette Méadel, interviewée par Jean-Jacques Bourdin sur Sud Radio, le 6 janvier 2025, dans “L’invité politique”.

Politique de la ville, ZFE, laïcité, LFI : Juliette Méadel, proche de Manuel Valls et radiée du PS en 2018 après avoir soutenu Emmanuel Macron, a répondu aux questions de Jean-Jacques Bourdin.

ZFE : "Nous allons travailler sur de probables dérogations"

Les Zones à Faibles Émissions (ZFE), qui restreignent la circulation des véhicules les plus polluants au sein d'un périmètre donné, se sont élargies au 1er janvier 2025. Des habitants, venant souvent de banlieues, qui veulent venir travailler dans les grandes villes ne le peuvent plus s'ils ont une voiture ancienne. Est-ce une forme de pénalisation des classes modestes ? Juliette Méadel tient à rappeler que "l'objectif de la ZFE d'améliorer la qualité de l'air est quand même louable". Pour autant, la ministre de la Ville est "consciente du fait qu'il faut travailler sur de probables dérogations".

"Pour les artisans qui travaillent, et qui ont besoin de leur voiture pour aller travailler en centre-ville, cette mesure de ZFE est très difficile", reconnaît Juliette Méadel. "J'en ai parlé hier avec Agnès Pannier-Runacher. Nous sommes d'accord pour travailler à des dérogations", annonce la ministre déléguée. "Pour les quartiers politiques de la ville, par exemple". "Je ne dis pas que nous allons exclure une partie considérable du territoire français. Mais nous allons regarder au cas par cas selon les zones, les régions, comment les transports publics peuvent ou pas offrir une alternative. C'est un travail de dentelle, parce que le territoire français est fracturé".

Politique de la ville : "Il y a urgence"

"Il y a urgence" concernant la politique de la ville, affirme Juliette Méadel. Car "la situation est très difficile dans les quartiers". Mais elle précise que "les quartiers périphériques des villes de province sont aussi abandonnés". "La politique de la ville, c'est surtout des zones de France frappées par la pauvreté, mais également par la difficulté d'avoir accès aux services publics". "Les quartiers politiques de la ville, c'est-à-dire ces quartiers pauvres, donnent lieu à des contrats. Il y a aujourd'hui 1.600 contrats partout en France signés entre l'État, les communes et les associations dans ces quartiers".

La vie dans les quartiers est difficile parce que les immeubles sont dégradés bien souvent, mais aussi parce qu'il y a du trafic. Juliette Méadel a en effet "constaté dans certains immeubles que les trafiquants s'installent. Ils font des trous dans les murs pour cacher la drogue, installent dans les sous-sols des supermarchés de la drogue. Mais heureusement, l'État est là, l'État veille, et on lutte contre ça". "C'est ça qui pourrit la vie des habitants, il faut une présence. Et la présence des bailleurs sociaux est indispensable".

"Si les bailleurs sociaux ne font pas bien leur travail d'entretien, il y aura sanction"

"L'État et les communes utilisent vos impôts pour aider les bailleurs sociaux, c'est-à-dire ceux qui entretiennent l'immeuble dans lequel vous vivez, quand vous vivez dans un logement social, en échange d'une obligation d'entretien", explique Juliette Méadel. "Il faut que les ascenseurs fonctionnent, que les poubelles soient bien relevées, que les boîtes aux lettres soient sécurisées. Que vous puissiez vivre tranquillement, sortir de chez vous sans être menacés par du trafic de drogue". "En échange d'une aide de 315 millions d'euros, les bailleurs sociaux doivent entretenir correctement ces immeubles".

Juliette Méadel demande aujourd'hui sur Sud Radio "aux préfets de faire un état des lieux dans les trois semaines qui viennent de la situation d'entretien des logements sociaux dans les quartiers politiques de la ville. Pour voir si en échange de cette aide de 315 millions d'euros, ils font bien leur travail. Si le travail n'est pas bien fait, je demanderai aux préfets de revenir sur cette exonération de taxe foncière". "Cette somme de 315 millions d'euros, c'est une somme qui pèse sur le budget des communes et sur le budget de l'État. La seule chose que je demande aux bailleurs sociaux, c'est 'faites le job pour lequel vous avez une aide publique'".

"LFI a délaissé la laïcité"

10 ans après les attentats contre Charlie Hebdo, que veut dire "être Charlie" aujourd'hui ? Pour Juliette Méadel, "c'est être fier de ce que la République française a construit depuis toutes ces années". C'est-à-dire "une République qui accueille, qui intègre, mais qui est aussi exigeante sur le respect de nos quatre principes. La liberté, l'égalité, la fraternité, la laïcité. Moi je ne choisis pas, je veux les quatre, et c'est ça être Charlie. Et c'est partager cet idéal", affirme la ministre déléguée. Mais elle "se demande si aujourd'hui nous aurions la force d'être à nouveau Charlie".

LFI ne serait-elle plus universaliste ? "Oui, LFI a délaissé la laïcité", affirme Juliette Méadel. "Quand on compare l'attitude de Jean-Luc Mélenchon au moment des attentats de Charlie Hebdo et aujourd'hui, il n'a plus rien à voir. Aujourd'hui, non seulement ils prennent des distances par rapport à la laïcité, mais ils font entrer sciemment le fait religieux dans le débat public et politique". "En s'adressant à des catégories, ce qui est insultant. Aucun citoyen de France ne veut aujourd'hui se revendiquer sur des discriminations religieuses".

Retrouvez "L’invité politique" chaque jour à 8h30 dans le Grand Matin Sud Radio avec Jean-Jacques Bourdin

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