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Alexandre Arcady : "Le cinéma, c'est cette petite pierre qu’on pose dans l’édifice"

Par Jean Baptiste Giraud

Le réalisateur Alexandre Arcady était l’invité de Christine Bouillot sur Sud Radio le 24 octobre 2023 dans "Sud Radio Média".

Alexandre Arcady
Alexandre Arcady, invitée de Christine Bouillot dans "Sud Radio Média" sur Sud Radio.

Le dernier film d'Alexandre Arcady, "Le petit blond de la casbah", sort en salles le 15 novembre 2023.

 

Alexandre Arcady : "Il y avait les grandes tablées, les rigolades, les fêtes passées ensemble…"

Ce film est basé sur le roman éponyme d'Alexandre Arcady, mais la sortie du film a pris du temps… "Sans le livre il n’y aurait pas eu le film. J’ai écrit ce livre il y a quelques années, et il m’a fallu un petit peu de temps. Vous savez, c’est dit dans l’Ecclésiaste : 'il y a un temps pour tout' : un temps pour écrire, un temps pour filmer… Moi, j’ai pris le temps pour filmer", a commenté le réalisateur.

 


Pourquoi ce film a cette ambiance bon enfant ? "Ma grand-mère habitait chez nous. Mais comme elle était la maîtresse de la tribu, tout le monde venait nous voir, et nous étions au cœur de l’édifice : tout le monde était là, il y avait les grandes tablées, les rigolades, les fêtes passées ensemble. À la fin de la guerre d’Algérie, c’était le drame : il a fallu partir, laisser les morts là-bas. Et puis, ce moment incroyable que je revois encore : nous étions sur le bateau pour la France. Et ma mère s’est retournée vers nous, les petits gamins, et nous a dit : 'j’ai oublié les photos dans le buffet de la cuisine'. Et je m’entends lui dire : 'maman, je te les ramènerai'."

"Comme on ne connaissait pas les riches, on ne savait pas qu’on était pauvres"

Alexandre Arcady confie aimer le cinéma depuis qu’il est enfant. "Le cinéma m’a permis de passer ce moment difficile de l’Algérie française : je me réfugiais dans ses salles, j’ai toujours été spectateur, pour moi il était important de voir tous les films. Mais cette période-là, j’en garde une trace magnifique. C’est cette ambiance-là que j’ai voulu recréer : une ambiance joyeuse, bon enfant, méridionale. On était dans un pays magnifique : le soleil, la mer… tout nous était donné à profusion, comme disait Camus."

Pourquoi le passé est-il toujours aussi pesant entre l’Algérie et la France ? "On a confisqué une partie de cette histoire, sur le plan politique. Il n’était pas de bon ton de parler de cette guerre coloniale… alors qu’il suffit de voir quelques films, de regarder quelques images pour comprendre ce bonheur simple, partagé en commun. Bon, c’est peut-être aussi la pauvreté qui le faisait… Mais comme on ne connaissait pas les riches, on ne savait pas qu’on était pauvres. À cet égard le cinéma peut jouer le rôle de l’émotion, cette petite pierre qu’on pose dans l’édifice, et puis on va construire quelque chose. Moi, mon cinéma est bâti de cette sorte. J’ai essayé d’être le porteur des images et situations qui n’existent plus aujourd’hui."

 

Retrouvez “L'invité média” chaque jour à partir de 10h00 dans “Sud Radio Média” avec Christine Bouillot.

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