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Alyssa Makni : "Ce qui a convaincu les 'femmes de Mazan', c'est qu'on les écoute"

La réalisatrice Alyssa Makni était l'invitée de Christine Bouillot et Gilles Ganzmann sur Sud Radio le 31 mars 2025 dans "Le 10h - midi".

Documentaire de Alyssa Makni et Delphine Welter sur les "autres femmes" de l'affaire Gisèle Pelicot.
Christophe SIMON - AFP/Archives

Le jeudi 3 avril 2025 à 21 heures, Teva diffuse : "Affaire Pelicot, les Femmes de Mazan", un documentaire écrit et réalisé par Alyssa Makni et Delphine Welter.

Alyssa Makni : "La presse avait peu parlé de l'entourage des hommes de Mazan"

Les deux journalistes ont rencontré six femmes qui ont partagé la vie d'hommes ayant violé Gisèle Pélicaud. Comment ont-elles fait pour ne rien voir ? Mère, fille, compagne, épouse ou une ex-épouse, elles ont accepté de se confier tout au long du procès. Elles racontent leur vie d’avant avec les accusés et leur découverte de l’affaire. Trahies et salies, ont-elles l’intention de pardonner ?

"C'est un angle qui nous a rapidement sauté aux yeux. On s'est rendu sur place, on a assisté aux auditions de ces hommes, de ces femmes. Et on s'est tout de suite dit que la presse avait énormément parlé de Gisèle Pélicaud, du profil de ces hommes. Mais qu'au final? on avait assez peu parlé de leur entourage. En écoutant les témoignages de ces femmes-là à la barre, on les a trouvés très intéressants. Et on a voulu les retranscrire dans ce film, qui n'a pas été une mince affaire", a expliqué Alyssa Makni.

"Ces femmes ont vécu une grande violence en s'affichant à côtés de leurs maris"

Qu'est-ce qui les a convaincues d'apparaître dans ce documentaire ? "Ce qui les a convaincues, je pense, c'est qu'on les écoute. On arrive avec Delphine en leur disant qu'on voulait les entendre telles quelles. On est vraiment arrivé sans a priori. On a assisté aussi à du public qui les prenait à partie devant nous : 'Vous n'avez pas honte ? C'est dégueulasse. Si vous êtes là, c'est que vous cautionnez les actes de vos partenaires'. Donc c'est vrai qu'elles ont vécu une grande violence en s'affichant à leurs côtés. Et nous, il a fallu quand même beaucoup d'échanges. Pour certaines, il a fallu les rencontrer au préalable, les rassurer, passer par les avocats également, qui nous ont appuyées dans la démarche. En plus, [ces femmes] nous ont dit qu'elles avaient eu l'impression de ne pas avoir réussi à parler de tout à la barre. Il y avait beaucoup de stress quand on se retrouve face à des magistrats. Et puis face aussi à leurs papas, conjoints, fils…", a répondu Alyssa Makni.

Alyssa Makni insiste sur une nuance dans le pardon de ces hommes. "Ce qu'il faut bien comprendre, c'est qu'elles pardonnent leurs fils, leurs conjoints, leur papas sur les conséquences que ça a eu sur elles, mais elles ne pardonnent pas du tout les faits. Et c'est ça qu'il faut bien entendre dans leurs paroles et dans le film. Elle condamnent leurs actes envers Gisèle Pélicaud, mais elles arrivent à pardonner les conséquences que ça a pu avoir sur elles. Elles le disent elles-mêmes : elles se sentent victimes collatérales. Et elles ont réussi en un temps imparti, qui est d'à peine trois ans, de faire ce cheminement et d'en arriver à pardonner et à soutenir. Samlia [l'une de femmes qui témoignent] le dit d'ailleurs : au moment du verdict c'est très fort, elle s'est sentie soulagée que le procès soit derrière. Parce que ça a été vraiment une deuxième claque pour elle de vivre cette exposition médiatique."

Retrouvez “L'invité média” de Gilles Ganzmann chaque jour à partir de 10h00 dans “Sud Radio Média” avec Christine Bouillot.

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