André Manoukian vient de publier le livre "Sur les routes du Jazz (À la recherche de la note bleue)" en juin 2022 et "Sur les routes de la musique (À la recherche des notes qui s’aiment)" en mai 2022 (éditions Harper Collins).
André Manoukian : "Avant on écrivait jas, pas jazz"
Est-ce vrai quand on dit que le jazz a généré toutes les autres musiques qui existent ? "Toutes les musiques modernes du 20e siècle, oui. D’une certaine manière on dit que la musique est un arbre dont les racines sont le blues, le troc est le jazz et les branches sont la soul music et le RnB. Je dirais que le jazz, c’est le creuset de toutes les musiques du monde."
André Manoukian a par ailleurs raconté l’histoire du terme jazz. "On est dans les maisons de joie de la Nouvelle-Orléans. Et les cocottes sont parfois vexées parce que le pianiste joue tellement bien que les clients oublient pourquoi ils sont arrivés. Elles descendent donc les allumer avec un parfum au jasmin et disent : jasmine, jasmine. Avant on écrivait d’ailleurs jas, pas jazz."
"La musique reste vivante tant qu’elle incorpore des nouveautés"
"Ce qui est bien avec la musique, c’est que la musique raconte l’histoire des hommes en temps de paix. La différence par rapport à la politique, c’est que quand on entend un son qui est étranger, on veut jouer avec. La société a peur de la nouveauté, mais pas les musiciens. La musique reste vivante tant qu’elle incorpore des nouveautés. À partir du moment où il n’y a pas ce travail-là, elle devient sclérosée, académique, elle perd toute sa vie. Pour être stimulé, on a besoin d’éléments qui viennent d’ailleurs. Et aujourd’hui, aux États-Unis, le jazz commence à être figé", a estimé André Manoukian.
Pourquoi beaucoup de musiciens abusent-ils de l’alcool et prennent de la drogue ? "Votre ennemi, c’est vous-même. Quand vous jouez, vous vous écoutez. Il ne faut pas qu’on s’écoute pendant qu’on est en train d’improviser. C’est triste à dire, mais à un moment la drogue a eu un effet. Tous les musiciens que j’aime sont un jour tombés dessus", a répondu André Manoukian.
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