"Ce qui m’intéresse, c’est les faits. Quand quelqu’un vient me voir parce qu’il a des choses à me dire ou, plus régulièrement, quand moi j’approche des gens, je me dois de les écouter. On n’est pas dans la croyance, on est dans les faits et dans la preuve. Et on leur demande des documents. C’est pour ça que le journalisme est une science si délicate : on n’est pas là pour s’aimer, on n’est pas là pour avoir des amis, on est là pour avoir des faits et pour avoir des preuves", a déclaré Anne Jouan.
Anne Jouan : "L’ANSM n’arrive plus à assurer la sécurité des Français en matière de médicaments"
Dans ce livre intitulé "La Santé en bande organisée", Anne Jouan et Christian Riché racontent comment l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a maltraité la lanceuse d'alerte, mais aussi la roulette russe avec un lot de produits sanguins contenant des fractions du virus du sida, la demande pour modifier un rapport afin de satisfaire un industriel, le "On peut s'arranger" d'un laboratoire face aux graves effets secondaires d'un médicament ou encore la sollicitation d'experts pour retarder l'interdiction d'un herbicide toxique.
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🗣"@ansm doit se rendre sur place en cas de suspicions sur la façon dont sont menés des essais cliniques. Elle ne l’a pas fait avec @raoult_didier parce qu’elle était tétanisée pour des raisons politiques" pic.twitter.com/vMqCS3jann
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"Le travail des sources, c’est un travail d’approche, comme quand vous voulez approcher un animal sauvage. L’animal sauvage vient manger dans le jardin une fois par jour, une fois par semaine, et puis certains s’installent et finissent par dormir dans le garage. C’est un peu la même chose avec les sources. Dans le livre il y a cinq autres sources, salariés de l’Agence, qui racontent que cette agence dysfonctionne, elle n’arrive plus à assurer la sécurité des Français en matière de médicaments. Il y a notamment l’exemple de cette directrice scientifique qui, à l’hiver 2022, propose lors d’une réunion d’aller rendre hommage au père de l’homéopathie sur sa tombe au Père Lachaise."
"Tous les atermoiements de l’ANSM ont des conséquences en matière de santé publique"
"L’Agence nationale de sécurité du médicament a un rôle de gendarme. Quand elle a des suspicions sur la manière dont sont menés les essais cliniques, elle doit se rendre sur place, taper à la porte tout comme les gendarmes lors d’une perquisition et dire : 'montrez-nous vos protocoles d’essais, montrez-nous vos patients et ce qu’ils prennent'. Elle a été capable de le faire lors de l’essai clinique du professeur Joyeux dans une abbaye, à l’hiver 2022. Pourquoi ne le fait-elle pas concernant les traitements contre le Covid-19 ? Parce qu’elle était tétanisée pour des raisons politiques, parce qu’à cette période, Emmanuel Macron rend visite à Didier Raoult à l’IHU de Marseille, Didier Raoult n’a de cesse de mettre en avant ses connexions politiques : Philippe Douste-Blazy, Renault Muselier, mais aussi Dominique Maraninchi, l’ancien directeur de l’ANSM. Il écrit au directeur actuel de l’Agence en disant : 'votre prédécesseur était plus sympa que vous'.
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🗣"Il n'y a pas eu de plaintes de l'@ansm suite à la publication de ce livre mais il n'y a pas non plus eu de réactions pour démentir nos informations"
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Par trouille et par incompétence, l’agence n’est pas allée à l’IHU en février 2022 et n’a pas assuré la sécurité des patients qui étaient enrôlés dans ces essais. Quand le professeur Riché raconte qu’il a été approché pour retarder la suppression d’un herbicide toxique, l’Agence ne répond pas. Quand une responsable de l’agence lui demande de modifier un rapport qui permettrait de mettre sur le marché un médicament causent des morts, l’Agence ne répond pas. Tous ces atermoiements ont des conséquences en matière de santé publique, que l’on paie encore aujourd’hui. Notons aussi qu’il n’y a pas non plus eu de réaction du ministre de la Santé. François Braun, le nouveau ministre de la Santé, a-t-il quelque chose à dire aux Français sur le fait qu’en matière de médicaments, leur sécurité n’est plus assurée ?", a déclaré Anne Jouan.
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