Anne Roumanoff et son spectacle "L’Expérience de la Vie" affichent quasiment "complet" dans toutes les villes. Plus de 150 dates au compteur ! Elle a fait complet aussi à Paris (l’Europeen, Apollo, Bobino et Olympia). Elle est repartie dès septembre 2024 en tournée pour une centaine de dates (jusqu’en juin 2025) et fera une escale au Casino de Paris le 30 & 31 octobre et le 1er novembre 2024.
Anne Roumanoff : "Je me cale sur les réactions du public"
Anne Roumanoff explique se sentir beaucoup mieux émotionnellement après avoir joué un spectacle. "Parfois, je suis déprimée, j’en peux plus, je suis au bout de ma vie, j’en ai marre, je suis fatiguée… et dès que je mets un pied sur scène, tout s’aligne. Je suis mieux après. Il y a un truc qui se passe qui me dépasse."
Comment crée-t-elle ? "C'est un moment où il y a une nécessité. Le moment de la création du spectacle… Je prends des notes, c'est des notes écrites. Après, j'ai un metteur en scène, Gilles Galliot, je lui montre, après on teste en public. Et en l'occurrence, ce passage-là dans ce sketch du woke, je pense que c’est un des moments les plus forts du spectacle. C'est quelque chose qui est né de pas mal d'improvisation sur scène. Tout d'un coup, je suis partie, il y avait l’histoire d’un repas où il y en a un qui mange sans gluten, sans lactose, casher, halal, sans sel, sans gras… Et la femme dit : ‘mais je ne sais pas quoi faire à manger !’. Et l'autre dit : ‘demande à ChatGPT’. Et donc, elle a une recette. Il y a un gâteau qui ne lève pas parce qu'il y a de la levure bio. Tout ça est né un peu au fur et à mesure. Et je me cale sur les réactions du public. C'était un spectacle très écrit, très travaillé. Mais il y a aussi parfois des trouvailles. Et ce passage du gâteau qui gonfle à l'intérieur de l'estomac et a pris des proportions… c’est venu comme ça."
"Mais quand je fais le sketch, j'arrive à comprendre les gens"
Anne Romanoff déteste-t-elle, comme Michel Sardou, cette époque ? "Pas du tout. J'adore l'époque, peut-être pas. Mais ça me fascine, les transformations de l'époque. Je trouve que l'attitude de dire ‘c'était mieux avant’, ça ne donne rien. Je trouve que l'époque est ce qu'elle est. Après, il y a des choses formidables, toutes sortes de choses… Mais on est finalement dans une mutation qui est passionnante à observer : il y a des courants, il y a des idées, de nouvelles manières de faire, de nouvelles manières d’être… Dire ‘c'est bien, c'est pas bien’, ça n’apporte rien. J'essaie modestement de prendre un peu de recul par rapport à ça. Et d'aider les gens à accepter et survivre dans cette époque."
Comme l’explique Anne Roumanoff, elle crée des spectacles qui rassemblent. "Je pense que c'est ce que les gens apprécient : je leur parle de l'époque et je dis des choses. Et je ne suis pas dans le conflit, je suis quelqu'un d'empathique. Mais il y a des choses qui m’énervent. Au début de chaque sketch, la création, c'est toujours souvent une situation où des gens qui m'ont énervée. Mais quand je fais le sketch, finalement, j'arrive à comprendre les gens, et je les fais comprendre pourquoi ils sont comme ça. Du coup, il n’y a pas de haine, c'est un spectacle qui rassemble. Et c'est ça qui m'intéresse. Parce qu'on vit une époque où il y a tellement de divisions ! Et j'arrive même à parler dans ce spectacle du conflit israélo-palestinien, c'est une prouesse !"
"Moi-même, quand je vois que ça fait 37 ans que je fais ça, je suis super étonnée"
Anne Roumanoff ne se lasse-t-elle pas de créer des spectacles et de faire rire les gens depuis tant de décennies déjà ? "Moi-même, quand je vois que ça fait 37 ans que je fais ça, je suis super étonnée. Et surtout, ce qui est bien, c'est que je n'ai pas de lassitude. Au contraire, j'ai plus de plaisir maintenant qu'avant parce que j'ai plus de liberté, et je me rends plus compte maintenant de la chance que c'est de pouvoir faire ça, que les gens viennent et d'avoir finalement cette liberté absolue sur scène. J'ai la contrainte de faire rire les gens, mais à partir de là, je peux raconter ce que je veux quand même !"
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