Le 11 juin 2024 à 21h05, France 3 diffuse un nouvel épisode de la série "La doc et le véto", intitulé "La plume noire".
Caroline Loeb : "Le théâtre, c'est formidable parce qu'on ne se voit pas"
Caroline Loeb a-t-elle déjà vu le film ? "Je n'aime pas me voir à l'écran. Je regarderai peut-être plus tard. Mais je préfère que les gens regardent avant. Puis j'attends des retours. Et si les gens me disent ‘ouais, vas-y, regarde, c'est super !’, alors je vais regarder. Je me trouve moche. Vous savez, il y a peu d'acteurs qui aiment se regarder à l'écran. C'est pour ça que le théâtre, c'est formidable, parce qu'on ne se voit pas. Et puis c'est que de l'énergie, c'est des moments éphémères, le théâtre. Donc, d'un jour à l'autre, ça peut être un peu différent. Et puis on a le regard du public."
Caroline Loeb sait-elle pourquoi la production a pensé à elle ? "Oui, absolument. Parce qu'il y a un comédien que j'aime beaucoup, qui s'appelle Pasquale D'Inca, qui joue le maire, qui est très drôle. Et j'avais tourné avec lui il y a des années dans un film de cinéma. Et on s'est adorés tout de suite. On s'est beaucoup amusés. Ça fait des années qu'il me dit ‘il faut qu'on fasse des choses ensemble’. Et là, il a réussi à me caser sur ce film. Donc, il n’y a pas eu d’essais, pas de casting. Et tout de suite, ça s'est très bien passé. J'adore tourner, j'adore faire l'actrice. C'est vrai que ça fait des années que je fais mes propres spectacles, que je produis, que je décide, que je fais tout… Et arriver sur un plateau, et on te dit ‘fais ci, fais ça, debout, assis, couché’, je suis très contente !"
"L'arrivée de Mitterrand au pouvoir, ça a été une révolution culturelle extrêmement importante"
Se souvient-elle de sa première télé ? "Je crois que c'était en 1982, quelque chose comme ça. J’animais une émission sur TF1, une émission culturelle qui s'appelait ‘De A à Zèbre’, avec Jean-Marc Thévenet. Et on faisait des choses formidables. On a fait le premier sujet sur Pierre et Gilles, parce que c'étaient des copains du palace. Et je crois que l'on avait fait aussi un sujet sur Benjamin Baltimore, il me semble, qui était un très grand affichiste. J'étais fan, j'aimais bien faire ça.
La culture avait été très, très centrale dans nos vies et dans la vie politique. On peut dire tout ce qu'on veut sur Mitterrand et sur Jack Lang. Mais c'est vrai que l'arrivée de Mitterrand au pouvoir et l'arrivée de Jack Lang, ça a été une révolution culturelle extrêmement importante. La culture était très présente à la télé et à la radio. Il y avait le formidable 'Apostrophes'. Aujourd'hui, imaginez qu'une émission sur la littérature fasse deux millions tous les soirs… C'est impensable. C'était génial, avec une liberté de ton. Aujourd'hui, l'espace se rétrécit un peu comme peau de chagrin. En l'occurrence, je peux m'exprimer là-dessus parce que, comme artiste, c'est vrai que ça devient compliqué d'exister comme artiste. On a de moins en moins de place. Mais bon, on a l'espace du théâtre, il reste d'autres lieux où on peut s'exprimer", a répondu Caroline Loeb.
"François Mitterrand voulait absolument passer pour un branché"
Caroline Loeb a-t-elle connu François Mittérrand personnellement ? "J'ai déjeuné deux fois à l'Élysée avec Mitterrand. Et j'en garde des souvenirs assez rigolos. Une fois, c'était pour sa réélection. Il aimait bien s'entourer d'artistes. Et voilà, les artistes étaient gâtés. Et donc c'était un déjeuner avec Jane Birkin, Marc Lavoine, France Gall et Michel Berger. Je pétais le feu parce que ma chanson cartonnait partout, donc je me prenais pour la reine d'Angleterre. Et on nous avait servi un truc dégueulasse, c'était terrible, C'était un blanc de poulet avec dessus un escargot, mais sans sauce. Ce n'était vraiment pas appétissant du tout. Et là, le plat de Mitterrand est arrivé, il avait l'air sublime, avec un coulis de fruits rouges. Il mangeait autre chose que nous parce qu’il était au régime parce qu'il était malade. Donc, je ne sais pas s'ils ont continué à faire des plats aussi peu sexy."
Comment va-t-on à l'Élysée? Comment choisit-on sa tenue ou sa robe? "Je ne m'en souviens pas. Je ne m'étais pas pris la tête plus que ça. J’y ai été plusieurs fois, et à chaque fois j'étais de très, très bonne humeur d'aller là-bas. Je vous dis, je me prenais vraiment pour la reine d'Angleterre. Mitterrand connaissait la chanson, il a même dit que c'était sa chanson préférée. Je ne suis pas sûre que ça soit vrai parce que c'était le truc branché, comme il voulait absolument passer pour un branché", a raconté Caroline Loeb.