Le dimanche 19 novembre 2023 à 23h10, M6 diffuse "Enquête exclusive : Foot et violences sexuelles, une bombe à retardement".
Caroline Nogueras : "On espère toujours que ça va faire bouger les choses"
La situation est paradoxale : tout le monde sait, et personne ne dit rien. Est-ce du déni, est-ce du ‘pas de vagues’ ou ‘on ne veut pas voir’ ? "C’est un peu des trois. Mais surtout, les clubs amateurs ne vivraient pas si on vérifiait tout le monde. Partout où il y a des enfants, il y a des pédophiles qui traînent. Les clubs de foot ne sont pas en reste. Un enfant sur sept serait victime de violences sexuelles dans le milieu du sport avant ses 18 ans. C’est d’ailleurs de ce chiffre qu’on est partis. Ce chiffre concerne tous les sports, mais on est partis sur le foot parce qu’on s’est rendu compte que ce sport concentre des choses qui sont au-delà de ce qu’on pourrait imaginer", a répondu Caroline Nogueras.
Caroline Nogueras espère-t-elle que son enquête fasse bouger les choses ? "Quand on est journaliste et réalisateur, on espère toujours que ça va faire bouger les choses. Je remercie d’ailleurs M6 d’avoir eu le courage de nous suivre dans cette aventure. Il fallait oser y aller. On touche un monde où il y a 2,2 millions de licenciés, c’est le sport qui compte le plus de licenciés en France. Les choses ont quand même bougé. Mais on s’est confrontés à une double omerta : il fallait faire parler les gens, ça a été très compliqué parce qu’on touche à la fois aux mineurs et aux garçons, et ils ont du mal à parler."
"On ferme les yeux, on ne voit pas"
Les présidents de clubs ferment-ils les yeux sur ces violences ? "Je crois qu’il y a à la fois de la bonne foi et de la mauvaise foi. Ils ont beaucoup de licenciés à gérer, ils ont les tournois, les déplacements, ils ont la fête du club… Et ils se remettent souvent aux autres bénévoles, qui les aident", a répondu Caroline Nogueras.
Y a-t-il des caractéristiques communes à ces pédophiles ? "C’est souvent des gens qui sont bienveillants, qui sont bien vus et qui ont un double visage. Les parents se disent : ‘il vaut mieux qu’il soit sur un terrain de foot plutôt qu’ailleurs à traîner’. On ferme les yeux, on ne voit pas. Et puis on ne va pas dire ‘il m’a agressé’, c’est la honte. En off, une victime nous a dit : ‘j’ai alerté ma mère, mais elle n’a pas voulu m’entendre’. »
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