Caroline Pigozzi est spécialiste du Vatican. Hospitalisé depuis bientôt trois semaines pour une pneumonie dans les deux poumons, le pape François est dans un état stable. Dans une brève mise à jour le 6 mars 2025, la salle de presse du Vatican a indiqué que le souverain pontife avait passé une nuit calme et qu'il se reposait encore.
Caroline Pigozzi : "Au Vatican, vous avez l'impression que des siècles vous tombent sur la tête"
Comment est-ce, le Vatican ? "C'est magnifique. On est impressionné par les lieux. C'est d'une beauté inouïe, donc c'est toujours une joie extraordinaire d'y aller. D'ailleurs, quand je prends un taxi pour aller au Vatican, [le chauffeur] me dit : ‘Mais quelle chance d'aller dans cet endroit si beau !’. En revanche, il y a une chose qui est frappante, surtout pour nous, journalistes : c'est un monde de silence et de chuchotement. Vous n'entendez jamais un bruit plus haut que l'autre. Et ça, c'est un peu frustrant pour nous", a répondu Caroline Pigozzi.
Y sent-on la présence de Jésus ? "On sent quelque chose de différent. Si on est croyant, on sent la présence de Dieu. Mais vous avez quand même l'impression que des siècles vous tombent sur la tête. Et ça impose le respect. Vous ne voyez personne en train de sautiller, personne en train de crier. On est happé par les lieux, par la solennité."
"Il y a un moment où on ne doit pas être sous le lit du pape"
Que pense Caroline Pigozzi de la couverture médiatique du piètre état de santé du pape François ? "Je fais partie des journalistes qui pensent qu'il faut qu'il y ait un voile de pudeur. Et je dois dire que quand j'ai entendu qu'il y avait eu, il y a quelques jours, des vomissements, j'étais en larmes. Parce que je trouve qu'on n'est pas obligés de descendre dans ces détails-là, ça n'apporte rien. Il y a un moment où on ne doit pas être sous le lit du pape. On peut dire qu'il ne s'est pas senti bien, que la nuit a été difficile. Mais les détails cliniques, c'est vraiment affreux. Par ailleurs, ils racontent ce qu'ils veulent parce que, finalement, le communiqué de presse, n'est pas signé par des médecins. Il y a comme ça un espace pour un mensonge aménagé."
À quand une femme cardinale ? "Les femmes dans l'église, oui. Une femme cardinale… Non pas que ça me choque, mais on est loin du compte. Qui réussira à faire voter ça ? C'est un ‘gadget sympathique’, mais ce n'est pas pour demain matin, c'est pour après-demain", a estimé Caroline Pigozzi.
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