Le mercredi 16 octobre 2024 à 21h10, la chaîne Téva diffuse le documentaire de Cécile Sixou "Tu seras un Homme, mon fils".
Cécile Sixou : "On ne cherche pas à dire que la virilité doit être comme ça ou comme ça"
Comment est venue l’idée de ce film ? "J’ai demandé à mes deux fils, de 10 et 8 ans, qui était leur idole. Et ils m’ont dit : c’est Sébastien Chabal. Du coup, je me suis dit : c’est un symbole de virilité, cet homme-là. Ce que j’ai trouvé intéressant et fort dans ce documentaire, c’est que tous les hommes ont la parole : on ne cherche pas à dire qu’il y a une bonne façon d’éduquer ses enfants, on ne cherche pas à dire que la virilité doit être comme ça ou comme ça. On cherche à montrer l’évolution du masculin dans la société. Et d’ailleurs, sans jamais juger.
Je suis surtout allée voir des hommes qui se sont interrogés sur leur masculinité par leur parcours. Il y a Samuel qui est père au foyer, alors qu’il était étudiant en médecine. Il a fait un vrai choix d’arrêter ses études de médecine. C’est une démarche à contre-courant", a raconté Cécile Sixou.
Ce documentaire s’adresse-t-il aux hommes ou aux femmes ? "Je pense qu’il s’adresse déjà aux mamans : comment on fait aujourd’hui de nos garçons des hommes qui connaissent les limites du consentement, comment on apprend à nos enfants à s’arrêter quand il faut et pas être des violeurs. Je vais prendre un exemple : le procès Mazan. On a des hommes lambda qui sont dans ce procès. C’est des hommes qui n'ont pas mis de limites à un moment. #MeToo a révélé tout ça : c'est le fait que les hommes ont du mal à mettre des limites dans leur relation sexuelle. Et ne voient pas si, en face d'eux il y a quelqu'un qui est consentant ou pas", a répondu Cécile Sixou.
Alex Darmon : "Le droit des femmes, il est plutôt inquiétant chez nos voisins"
Dans le nouveau gouvernement, le ministère qui s’occupe des droits des femmes est le même qui s’occupe des handicapés… "Au-delà du gouvernement, j'ai le sentiment que vous pouvez avoir un doute sur le droit des femmes aujourd'hui. En tout cas sur la poursuite de son développement. Je vous dis ça, et en même temps, on a quand même constitutionnalisé l'IVG au mois de janvier dernier. Ce qui était hyper important : le droit des femmes, il n'est pas si inquiétant que ça en France, en tout cas à mon sens (mais il ne faut jamais dire jamais). Il est plutôt inquiétant chez nos voisins ou dans d'autres pays dans le monde. Et malheureusement, j'ai souvent le sentiment que la France est en retard pour tout. Et donc, elle peut être en retard aussi pour ce recul du droit des femmes. En Italie, mais même en Hongrie, c’est près de nos frontières : vous voyez que le droit des femmes, concrètement, il recule.
Donc oui, il faut toujours se battre. De toute façon, un droit n'est jamais acquis, quoi qu'il arrive, et encore moins pour les femmes. Et c'est pour ça que c'est intéressant aussi de parler de ce regard des femmes. Parce que c'est un regard de femme que Cécile Sixou apporte dans ce film sur les hommes. En plus, il faut dire que Téva nous a fait une liberté assez globale pour pouvoir faire ce film. C'est assez remarquable pour une chaîne. C'est-à-dire qu'on a eu le droit vraiment de raconter ce qu'on voulait raconter, Cécile Sixou a eu le droit de dire ce qu’elle voulait dire. C'est important parce que j'ai le sentiment que ça vient vraiment du cœur, et on le voit avec les enfants de Cécile Sixou qui se livrent. Ce n’était pas obligatoire, et ce n'est pas habituel de voir ça dans un documentaire. Ça part vraiment du terrain", a réagi Alex Darmon.
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