Christine Cauquelin est venue parler du nouveau format que Canal+ exploite depuis peu pour ses documentaires, à savoir des documentaires sous forme de mini-séries.
Christine Cauquelin : "Les gens adorent qu'on leur raconte des histoires"
Ces derniers temps, Canal+ sort des documentaires sous forme de mini-séries. Pourquoi un tel engouement pour ce format ? "Ça peut être quatre épisodes, huit épisodes… peu importe le format. Mais surtout, on est partis de l'idée que le réel est le meilleur scénariste au monde et que les gens adorent qu'on leur raconte des histoires. Souvent, quand on aborde le documentaire, on l’aborde de façon très cognitive, réflexive, on est des enfants de Descartes, on veut comprendre. Et là, on avait juste envie de narrer, de raconter. Et donc c'est une autre approche : s'appuyer sur le réel, mais en racontant les histoires avec la force dramaturgique d'une fiction", a expliqué Christine Cauquelin.
🔴🗣️Christine Cauquelin, directrice des documentaires du Groupe @canalplus : "Quand on a accès à un talent pour un documentaire, on lui demande d’être exclusif avec nous"
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— Sud Radio (@SudRadio) June 28, 2023
"À la rentrée 2023 on aura par exemple la tuerie de Chevaline, en quatre fois 52 minutes. On raconte cette affaire dont vous vous souvenez peut-être en 2012 : c'est une famille de Britanniques qui est retrouvée assassinée sur un petit chemin forestier. Et ce qui est assez remarquable dans cette histoire, c'est que pendant dix ans, les enquêteurs ont cherché à trouver qui avait commis ce crime. Ils ont vraiment cherché toutes les pistes, toutes les hypothèses, probablement sauf une, puisqu'on n'a pas trouvé à ce jour le tueur. Et en fait, la série revient sur toutes ces pistes qui ont été tirées. Chaque épisode, c'est une piste nouvelle. À chaque fin d'épisode, on est certains que c'est la bonne. Et puis bing !, quelque chose arrive qui invalide cette piste. Ma conviction, c'est que quand on raconte les choses de façon puissante, on arrive à attraper le téléspectateur comme avec une fiction. Et c'est plutôt la force de la narration et la dramaturgie qu'on met dans la façon de raconter des histoires qui va aller chercher téléspectateurs plutôt que le glauque", a poursuivi Christine Cauquelin.
🔴 Christine Cauquelin dévoile les docs inédits de @CanalplusDocs
🗣️"Il y aura un documentaire sur Antoine Dupont et Victor Wembanyama. On l'a suivi pendant un an. On savait qu'il allait avoir une carrière formidable"
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"La première question qu'on se pose est de savoir si l’histoire est racontable en télé"
À la rentrée 2023, Canal+ diffusera aussi "Dale, confessions d’un pasteur infiltré". "Ce sont les confessions d'un pasteur infiltré, un documentaire réalisé par David André. C'est un sujet incroyable, c'est un cadeau. Parfois, on vous amène des histoires qui sont complètement dingues. Et évidemment, toute la difficulté, ça va être de faire en sorte qu'elle soit aussi incroyable que quand on vous la pitche. Quand David est venu nous voir, il nous a dit ‘voilà, c'est l'histoire incroyable d'un type qui pasteur le jour et qui flic infiltré la nuit’. Et donc il passe de son église au club de strip-tease et il s'est inventé un nombre de légendes incroyable pour pouvoir faire tomber les méchants, en tout cas dans sa vision du monde à lui. La beauté de l’histoire, c'est qu’une fois qu'il les a arrêtés, il s'empresse d'aller essayer de sauver leur âme en rendant visite en prison. Et je trouvais que l'histoire était juste incroyable. Donc je fais confiance à David pour nous la raconter avec cette force narrative."
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🗣️"Il y aura un documentaire sur un pasteur le jour, et flic infiltré la nuit. Il passe de l'église aux clubs de striptease. Le pitch est incroyable. C'est un cadeau"
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En quoi consiste le travail de Christine Cauquelin exactement ? "Mon boulot, c'est de recevoir des producteurs ou des réalisateurs qui viennent me voir avec une idée. Alors, une idée, ça ne fait pas un film. Et quand bien même l'idée arrive, la question se pose. Parce que la série, ce n'est pas une obligation. Il y a des choses qui ne peuvent pas se décliner en série et alors on fait un documentaire unitaire, et ça va très bien. Quand quelqu'un vient vous raconter une histoire, la première question qu'on pose est de savoir si elle est racontable en télé. Parce qu'on ne fait pas de la radio, hélas, parfois on aimerait bien, c'est plus simple pour raconter l'histoire. L'image est contraignante. Donc, c'est la première étape.
Et puis ensuite, on se met d'accord avec le réalisateur sur son intention de réalisateur. Qu'est-ce qu'on a envie de raconter quand on raconte Chevaline, qu'est-ce qu'on a envie de dire? Il y a toujours quelque chose qui a du sens pour nous. On n'est pas là juste pour faire du sensationnel. Donc on se pose cette question du sous-texte. Et puis ensuite, le réalisateur part tourner. Et puis on se retrouve au moment du montage, parce qu'il y a beaucoup de choses en documentaire qu'on peut reboutiquer au moment du montage pour donner de la force et de l'intensité narrative."
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